On touche à la fin des « vacances ». Chaque jour apporte ce petit arrière-goût de fin de quelque chose, d’un ralenti que l’on voudrait imposer pour ne plus rien laisser passer de ces journées sans le vivre dans la pleine force des parfums et saveurs.  


Le cri particulier des oiseaux nous enchante, tout comme la longueur des soirées qui s’éternisent même quand les bougies prennent le relais d’un soleil d’août. Les ombres s’étirent paresseusement sur l’herbe fatiguée et le flanc des collines dès 17 heures, et se disputent les façades et clochers assoupis dans l’été qui triomphe encore. Hélios contourne toute chose d’un trait lumineux contrastant avec le voile du soir tiède.

Les gouttes d’eau se gonflent comme des coccinelles de cristal sur les fleurs juste arrosées.

Les enfants sont pris entre deux émotions : les vacances touchent à leur fin, mais aussi… ils vont se retrouver entre eux, avec ce nouveau matériel scolaire qu’ils se promettent de garder aussi net que le premier jour cette année, ignorant qu’il faut plus de deux mois de vacances pour venir à bout des mauvaises habitudes.

Les fenêtres fermées gardent la fraicheur au-dedans et encadrent la somptueuse vue des prairies d’émeraude, des fleurs gorgées de ce miracle que l’on appelle la belle saison. Les draps sentent bon, les repas pris dehors sous l’agacement des mouches et moustiques font parler et rire, les pieds nus galopent gaiement comme une dégringolade de souris.

 

Nous suspendons le vol du temps qui passe vite, encore un mois d’août qui s’éteint, mais il revient chaque année, et l’été ne se meurt pas déjà, on aura encore les embrasements solaires de septembre et si nous suspendons bien les heures, elles seront emplies de chants, cris, lumières et senteurs.  

 

Et des souvenirs de vacances …

 

                                                                         Suzanne Dejaer