vaincre l’Angleterre en ruinant son commerce avec l’Inde ...

Bonaparte souhaite accompagner la conquête militaire d’une expédition savante pour mieux connaître l’Égypte antique et moderne, mais aussi pour y « porter les Lumières ».

Si la campagne est un échec sur le plan militaire, c’est un incontestable succès scientifique.

Un récit passionnant d'Alain Cattagni.

 

 

 

 

En avril et juillet 1795, les traités de Bâle mettent fin à la première coalition des puissances européennes dressées contre la France révolutionnaire. Cependant, malgré les succès français, la guerre continue contre l’Autriche et l’Angleterre. À l’issue de l’éclatante campagne d’Italie menée par Napoléon Bonaparte, l’Autriche vaincue est contrainte de signer le traité de Campo Formio en octobre 1797. L’Angleterre reste alors le principal ennemi que la France veut atteindre dans ses intérêts économiques lorsqu’elle confie à Bonaparte l’expédition d’Égypte. Le Directoire n’est d’ailleurs pas fâché d’éloigner ce général trop populaire dont il a pu mesurer toute l’autorité et l’ambition en Italie.

Le 19 mai 1798, un corps expéditionnaire de 38 000 hommes quitte Toulon, emmenant une Commission des sciences et des arts constituée de plus de 150 savants et artistes. Pour des raisons stratégiques, la destination finale est tenue secrète. Le 28 juin, Bonaparte dévoile enfin le but de cette équipée maritime, et, le 1er juillet, l’expédition atteint Alexandrie.

Les succès militaires (bataille des Pyramides, 21 juillet) et les revers (destruction de la flotte par les Anglais à Aboukir, 2 août) se succèdent pour aboutir à la capitulation française en 1801. Néanmoins, les travaux et études que les savants et les artistes ont consacrés à l’Égypte ancienne et moderne sont une incontestable réussite. Ingénieurs du génie civil et militaire formés dans les grandes écoles (École polytechnique, École des ponts et chaussées), architectes, dessinateurs, tous étaient très jeunes et ont travaillé dans des conditions extrêmement difficiles : chaleur, maladies, insécurité, manque de temps et de matériel.

Ils ont cependant recueilli des informations précieuses, précises et abondantes, ensuite rassemblées dans un ouvrage monumental : Description de l’Egypte, ou Recueil des observations et recherches qui ont été faites en Egypte pendant l’expédition française.

Outre la volonté de vaincre enfin l’Angleterre, l’expédition de Bonaparte en Égypte est significative de l’attrait exercé par l’Orient dans l’Europe à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle, et de l’importance de l’histoire dans l’imaginaire romantique.

Sources : Société des Sciences de l'Yonne, Alain Cattagni, Wikipédia, L'Histoire par l'Image)

 

 

L'Auxerrois Joseph Fourier un des grands scientifiques de l'expédition (DR)

 

La flotte française quasiment anéantie à Aboukir (DR)

 

La Description de l’Egypte en 9 volumes de textes, 10 volumes de planches et un atlas –, publié entre 1809 et 1828, source documentaire irremplaçable aujourd’hui encore (DR)

 

 

Alain Cattagni, président de la Société des Sciences Historiques et Naturelles de l'Yonne, la plus ancienne association du département (DR)