Les Auxerrois connaissent sans doute la rue Crochot. Moins sans doute, le curieux mausolée à l'angle de la rue Mermoz, à l'image du personnage.

Louis Crochot était un prêtre, né à Venouse en 1745. Nommé curé de Beines et de Germigny en 1779, il tombe éperdument amoureux d’une de ses paroissiennes à laquelle il écrit pas moins de 14 lettres. Sans réponse de la part de cette dernière, il fait une tentative de suicide. À la Révolution, il devient membre de la Société populaire de Saint-Florentin.

En 1792, s’affirmant Jacobin, le père Crochot est élu administrateur de district et fait une demande officielle pour changer de prénom, préférant Décius à Louis… Plus tard, il se signale en réclamant la suppression de la monarchie au profit d’une république fédérative. Mais plus encore, notre curé réclame le mariage des prêtres pour la «régénération du clergé».

Le 12 janvier 1794, il abdique et renonce à toute fonction ecclésiastique. À la mort de Robespierre, il devient commissaire du directoire éxécutif du canton de Chablis avant d’être nommé conseiller en préfecture. Louis Crochot se retire ensuite de la vie publique et se métamorphose en professeur de… morale!

On lui doit également la création du prix des Rosières ainsi que le mausolée situé à l’angle de la rue Jean Mermoz, censé recueillir ses cendres. Quand il meurt en 1827, son corps est placé dans un tonneau d’alcool et roulé jusqu’à Venouse, la légende rajoute que les gardiens du tonneau auraient mis ce dernier en perce…

                                                                                                                                          Camille DUGENNE