A trois semaines des élections, le conseil régional tenait, lundi matin, son ultime session plénière.

Dans l'hémicycle dijonnais, les élus ont discuté et voté l'attribution de 82 millions d'euros de crédits : pour l'innovation en Bourgogne, les maisons de santé en milieu rural, les bâtiments à basse consommation ainsi qu'une aide d'urgence pour la reconstruction en Haïti.

Quelques élus de marque ont participé à leur dernière séance au conseil régional. Notamment  l'UMP Jean-Pierre Soisson, député de l'Yonne, ancien maire d'Auxerre, conseiller régional depuis la création de l'institution en 1982, Jean-Louis Hussonnois, ancien vice-président de la région, et Bernard Pesquet, élu Vert, parmi d'autres.

Bientôt les Mémoires de Soisson

"C'est une partie de ma vie qui se termine, il faut bien finir un jour", a déclaré dans l'hémicycle celui qui siège au conseil régional de Bourgogne depuis 1986 et qui fut président de l'institution de mars 1992 à avril 1993 à la tête d'une coalition de gauche et entre 1998 et 2004 à la tête d'une coalition de droite.

Jean-Pierre Soisson, 75 ans, a choisi de ne pas se représenter lors des élections régionales des 14 et 21 mars prochain. JPS a affirmé qu'il ne solliciterait plus de mandat ni au conseil régional ni à la députation. Et d'expliquer qu'il consacrera désormais davantage de temps à la réflexion qu'à l'action. Chez lui, à Auxerre, dans sa maison qualifiée de tannière au pied de la cathédrale, au milieu de ses livres, de ses assiettes de Nevers (qu'il collectionne) et de ses vins, avec quelques escapades en Corse à Bonifacio où est attaché son bâteau.

"Vous pourrez lire tout ça. Je termine mes mémoires pour Grasset", a confié l'ancien maire d'Auxerre de 1971 à 1998. JPS travaille aussi à une biographie de Saint-Germain l'Auxerrois, évêque d'Auxerre de 418 à 448. Après Paul-Bert l'idéal républicain, Marguerite princesse de Bourgogne, Charles Quint, Charles le Téméraire.

"Il s'agit de la dernière étape de la région telle que nous l'avons connue", a ajouté le député UMP à propos de la réforme des collectivités territoriales en cours. Evoquant le futur "conseiller territorial", il a parlé d'une "idée intéressante" qui "permettra d'éviter les enchevêtrements".

"Le pays tout entier vit au-dessus de ses moyens", a ajouté le député d'Auxerre-Puisaye. 

L'hommage de Jean-Pierre Soisson à François Patriat

 

Et la dernière chronique politique de JPS

Elections régionales : changer

En 1998, j’avais pris l’engagement de réduire la dette de la Bourgogne. Chaque année, je limitais le recours à l’emprunt, je remboursais les emprunts chers et, à la fin de mon mandat en 2004, la dette avait diminué de 30%. Notre région pouvait s’engager sur la voie du développement.

 

Mais la droite a perdu les élections régionales et une majorité de gauche a pris sa place. François Patriat a augmenté fortement les impôts et a promis de nouvelles dépenses, souvent clientélistes. J’avais alors prévenu : « vous vous dispersez, vous semez à tous vents, vous endormez la Bourgogne. Attention au réveil ». Effectivement, le paiement des promesses a commencé en 2007. Il a fallu de nouveau emprunter. 50 millions en 2007, 93 en 2008, 120 en 2009. Aujourd’hui, après cinq ans de gestion socialiste, la Bourgogne est endettée de 400 millions. Et ce n’est pas tout : il y a aussi les chèques que la Région a tirés et qu’il faudra payer. La totalité de la note laissée par l’actuelle majorité s’élève à près d’un milliard d’euros.

 

Pourtant, en 2006, la Bourgogne était dans une situation financière qui aurait permis d’investir pour tirer l’économie bourguignonne et mieux faire face à la crise qui est survenue.  Hélas ! la majorité socialiste, communiste et écologiste a continué de gaspiller, de développer son administration, de faire de son mandat une campagne électorale permanente.

 

Avec les élections régionales, une nouvelle opportunité se présente. Il faut changer de stratégie : la Bourgogne doit abandonner une gestion dispendieuse et sans ambition. Elle doit développer son économie, ses infrastructures et tirer parti de sa position entre l’Ile de France et Rhône-Alpes, les deux régions les plus dynamiques, en jouant la carte de la complémentarité.

 

La Bourgogne dispose d’infrastructures exceptionnelles, ferroviaires, autoroutières, fluviales. Elle dispose aussi d’un atout majeur : l’espace. Si elle choisit d’augmenter son pouvoir d’attraction, elle n’a rien à craindre de la proximité de voisins plus puissants. Au contraire, elle peut bénéficier de retombées positives si elle mène une politique de désenclavement de ses pôles urbains.

 

Finie alors  la Bourgogne « pépère ». Vive la Bourgogne du grand large !