Quelques réflexions à chaud. Le premier enseignement du scrutin du premier tour des élections régionales est que la politique d'identité nationale de Nicolas Sarkozy est un échec. La stratégie qui a consisté à s'approprier les thèmes sécuritaire et identitaire du Front national a fonctionné à l'élection présidentielle. Elle a siphonné les voix FN et réduit le parti d'extrême droite à la faillite. Cette stratégie n'a pas fonctionné aux élections régionales. Retour à la case départ.

Le second enseignement est l'échec de la doctrine du parti unique à droite. L'UMP-NC prend une grosse claque, historique, et ne possède aucun réservoir pour le second tour.

Le troisème enseignement est le retour du FN à un niveau au-dessus de 10%, dépassant même les 20% dans certaines régions où il va se maintenir et provoquer des triangulaires.

Le quatrième enseignement est la victoire du PS de Martine Aubry, n'en déplaise à certains tel Manuel Valls. Et la confirmation du positionnement d'Europe écologie comme deuxième force à gauche et troisième force politique de France.

Enfin, le taux d'abstention de ce scrutin qui n'était pas couplé avec un scrutin cantonal au contraire de l'élection de 2004, a atteint un niveau record. Il conviendra d'analyser finement les raisons de cette abstention massive, des raisons complexes et multiples.

Ce fut une élection de rejet, pas de projet.

Questions : faut-il supprimer les régions que personne ne connaît et qui ne semblent intéresser personne ? Ne faut-il pas réformer les calendriers électoraux pour les fondre en un seul tous les cinq ans ? On voterait une seule fois pour élire le président de la République, les députés, les sénateurs, les conseillers généraux, régionaux et municipaux.

Ce premier tour s’est joué sur fond de crise de la démocratie représentative et de crise économique. Cela explique le réveil du FN.  En clair, le retour du politique annoncé par Sarkozy a fait long feu. La droite et Nicolas Sarkozy ont échoué à améliorer la vie quotidienne des Français. Quelles conclusions en tireront-ils, plus particulièrement le président de la République ? That is the question.

P-J. G.