On en parle beaucoup du bouclier fiscal. Combien ont-ils été en 2009, les bénéficiaires du fameux bouclier  ? 18 880, annonce Le Monde citant le rapporteur du budget, Gilles Carre. 16 350, selon Le Figaro, citant le ministre du Budget, François Baroin. Les Echos livrent le même chiffre que Le Figaro. Ce sont donc 2530 bénéficaires qui se seraient volatilisés.

Comment se répartissent les heureux élus ? Petits bénéficaires ? Gros bénéficaires ? Deux tiers des bénéficiaires appartiennent aux deux premières tranches de l'impôt sur le revenu (0 ou 5,5 %), à en croire les Echos. Mais les 1 000 ménages qui possèdent les plus hauts patrimoines "captent" 63% du coût du bouclier. De 2008 à 2009, le coût a augmenté passant de 563 à 585 millions d'euros.

En somme, la grosse majorité des bénéficiaires du bouclier fiscal serait constituée de "petits contribuables". Rappel de la définition de fond du bouclier : l'impôt ne peut être supérieur à la moitié des revenus du contribuable.

Ce qu'entend maintenir à tout prix Nicolas Sarkozy, ce sont donc aussi les 1 000 foyers fiscaux possédant les plus hauts patrimoines qui captent 63%  du coût du bouclier, de l'ordre de 585 millions d'euros.

Ce bunker pour les riches afin d'inciter les expatriés fiscaux à revenir en France, est inopérant. Les exils dorés continuent de plus belle. Le poids de la crise accélère la prise de conscience à mesurer l'iniquité d'un dispositif dispensant les plus riches de l'inévitable effort de solidarité nationale.

P-J. G.