Patrice Griffaton a multiplié les infractions sous l'identité de son frère. La cour a confirmé le jugement prononcé en août par le tribunal correctionnel d'Auxerre : 30 mois de prison ferme et 15 000 euros de dommages et intérêts pour son frère Pascal, 1 000 euros à l'épouse de celui-ci et 500 euros à chacun de leurs 3 enfants.

Les faits avaient débuté en 1995, en Bourgogne. Patrice Griffaton, sous l’identité de son frère Pascal, avait multiplié les délits et infractions, notamment pour trafic de drogue, conduite en état d’ivresse, vol, excès de vitesse ou escroquerie.

Recherché par la police depuis le 8 avril 2010, date à laquelle il ne s’était pas présenté à son premier procès au tribunal de Grande instance d’Auxerre, il avait finalement été arrêté le 5 juillet dernier, à Auxerre, alors qu’il se rendait dans une agence d’intérim.

D’abord condamné, en son absence, à quatre ans de prison ferme, il avait fait opposition de ce jugement. Une procédure qui lui a permis de saisir à nouveau le tribunal, qui l’a condamné à deux ans et demi fermes, au mois d'août.

"C’est que dalle, dans un an il est dehors", s’était emporté après l’annonce du jugement Pascal Griffaton au micro d’Europe 1. "C’est une honte. On m’a pris ma vie. On m’a tout volé. Je peux pas travailler, je ne peux plus conduire, je ne peux rien faire. Pardonner ? C’est impardonnable ce qu’il a fait. C’est un viol d’identité."

La peine prononcée en août était moins lourde que le réquisitoire de la procureure. "Pascal a été complètement vampirisé, dépossédé d'une vie qu'il ne maîtrisait plus," avait souligné à l’époque la représentante du ministère public."Plusieurs années à vivre sur le qui-vive, on comprend à quel point la situation peut être difficile".

Le casier judiciaire de l’Auxerrois affiche plus d'une dizaine de condamnations, dont trois usurpations d'identité au préjudice d'autres personnes remontant au début des années 1990.

Lorsque la Cour d'appel de Paris a examiné l'affaire le 29 octobre dernier, l'Auxerrois s'est excusé auprès de son frère. Il a invoqué "des problèmes avec la drogue et l'alcool". Il a aussi affirmé n'avoir "jamais eu de papiers" au nom de son frère, se contentant d'utiliser son nom auprès de la police, la sécurité sociale, le fisc...

Mais, cette fois, l'usurpateur n'était pas présent. Il a demandé à ne pas être extrait de la maison d'arrêt d'Auxerre où il est incarcéré.

Son frère Pascal a exprimé sa déception devant la presse à l'issue de l'audience. "C'est une bataille pour rien", a-t-il regretté. "Il n'y a pas de justice", a-t-il ajouté, avant de déclarer que son frère "recommencera" dès sa sortie. 
A cause de son frère, Pascal a notamment écopé d'un mois de prison ferme, d'un an de suspension du permis de conduire et d'une interdiction bancaire.

Pascal Griffaton a été victime des agissements de son frère pendant des années (DR)