« Ne pouvant nier l’esprit fraternel et la capacité de cohésion qui découle du cyclisme, nous n’imaginons pas que le premier sport de France ne constitue plus, demain, qu’un moyen de communication présidentielle »
En qualité de Vice-présidente du Conseil régional de Bourgogne en charge du sport, j’exprime toute mon inquiétude quant à l’avenir du cyclisme en Bourgogne comme en France, au regard de cet arrêté publié fin octobre et cosigné par M. Hortefeux, augmentant le tarif horaire par gendarme de 2,40 à 12 euros. En outre, une augmentation de ce barème fixant les tarifs à 20 euros en 2014 est d’ores et déjà prévue, laissant s’installer l’incertitude quant à l’avenir du cyclisme.

"Les organisateurs devant s’acquitter de 80% des frais de sécurité avant le départ des courses, l'existence de la plupart des courses françaises est de fait menacée par la hausse vertigineuse du coût des forces de sécurité (essentiellement la gendarmerie). Il s’agit donc là d’un coup terrible porté au sport le plus populaire de France et dont le spectacle est offert gratuitement au public tout au long de la saison aux bords des routes. Les courses à étapes, nécessitant le plus de moyens de sécurité, voient leur avenir s’assombrir à très court terme, face à leur impossibilité demain d’affronter de telles charges. L’augmentation par cinq du coût des gendarmes n’aura ainsi pour fin que d’annuler les courses, organisées le plus souvent par des bénévoles, en raison de cette hérésie budgétaire.

"Aujourd’hui, les organisateurs des 4 jours de Dunkerque, de l’Etoile de Bessèges, tout comme du Tour de Normandie organisé en mars et du Tour de Côte-d’Or organisé en mai, mettent en doute leur capacité à garantir la tenue de ces compétitions.
A travers cette mise à mal du cyclisme français, j’appelle de tous mes vœux le gouvernement à réagir, au nom de la cohésion sociale que nous inspire ce sport si populaire, à ces maux si terribles qui s’abattent à l’heure actuelle sur le seul sport individuel se pratiquant en équipe. En effet, il ne s’agit pas de croire que bon nombre de courses auraient la capacité budgétaire de s’accommoder d’une telle mesure, comme en témoigne l’incertitude qui frappe désormais les organisateurs, les équipes et les coureurs.

Ne pouvant nier l’esprit fraternel et la capacité de cohésion qui découle de ce sport, nous n’imaginons pas que le cyclise ne constitue plus demain qu’un moyen de communication présidentielle. En ce sens, j’appelle vivement M. Sarkozy, grand amateur de cyclisme, à raisonner son gouvernement, de sorte que nous puissions croire à l’intérêt qu’il porte au sport le plus populaire de France."

Safia Otokoré

Vice-présidente du Conseil régional de Bourgogne
Présidente de la commission Sport de l’ARF