La révolution égyptienne a un visage, une voix, un héros. Il s'appelle Wael Ghonim, travaille pour Google au Moyen-Orient, et vient de passer douze jours en détention au secret en Egypte en raison du rôle qu'il a joué dans la mobilisation de la jeunesse égyptienne sur Internet.

Libéré lundi, il a fait pleurer le pays entier lundi soir en racontant sa détention sur une chaîne de télévision privée.

Pendant douze jours, personne ne savait où se trouvait Wael Ghonim. Ses amis et sa famille ont fair le tour des hôpitaux du Caire, et vainement tenté de savoir s'il avait été arrêté.

En fait, il était interrogé par la Sécurité d'Etat, sans avoir été maltraité, a-t-il dit, pour son rôle dans un groupe Facebook qui a joué un grand rôle ces derniers mois, avant le début du soulèvement contre la dictature. Wael Ghonim se cachait alors sous le pseudonyme « Shaheed », et était l'administrateur, sur le réseau social, du groupe « We are all Khaled Said », du nom d'un blogueur torturé à mort par la police égyptienne en juin 2010.

Pour beaucoup d'Egyptiens, le passage de Wael Ghonim, lundi soir sur Dream TV, constitue un véritable tournant dans cette crise politique qui s'enlise, au moment où le pouvoir pouvait espérer reprendre le dessus par un semblant de normalité dans la vie quotidienne.

Son interview a bouleversé et électrisé les téléspectateurs, qui ont découvert un visage, une voix, et une émotion pour incarner le mouvement de la jeunesse égyptienne, actif sur les réseaux sociaux, et qui est au cœur de cette révolution démocratique.