Mardi : La rive de l'Occident : la nécropole thébaine

Le matin arrêt aux colosses de Memnon, les temples de Deir et Bahari (temple d’Hatchepsout) et de Medinet Habou, temple funéraire de Ramsès III.

L’après-midi, visite de la Vallée des Rois, visite des trois tombes dont celle de Ramsès III et de Ramsès IX, visite de la tombe de Toutankhamon, visite de Deir el Medina, les tombes de Smedjem et d’Inerkau.

Départ à 6 heures vers l’autre rive, celle des morts en transit dans des nécropoles. Matinée torride dans la montagne de calcaire et de sable où aucun animal ne se risquerait.

Hatchepsout, reine pharaon, ( la seule avec Cléopâtre bien plus tard), semble encore habiter le palais situé rive gauche à Louxor. C’est la nécropole de Thèbes l’ancienne capitale de l’Egypte qui couvrait Louxor et Karnac à l’est du Nil, rive droite ainsi que l’autre côté du Nil, rive gauche la montagne surmontée d’une pyramide naturelle nécropole des pharaons du nouvel empire, où sont situées la vallée des reines et la vallée des rois, riches de trésors, datant de 3 000 ans.

Et comment oublier Deir el-Madina, ce village aux petites maisons de brique crue érigé pour les artisans ouvriers  travaillant à la construction des sépultures. Seul lieu habité de la rive occidentale.

Eux aussi ont leur tombe souterraine, modestes mais tout aussi décorées. Y descendre et remonter est une épreuve mais vaut le détour par respect, grand respect.

 

Les pirates de sa majesté le Nil

Retour à 13 heures sur le bateau et départ vers Edfou sur le Nil avec passage d’une écluse pour retrouver le Nil cinq mètres plus haut.  A l’approche, des felouques sans voiles se positionnement devant le bateau qui fend les flots, se font aspirer par le courant pour s’accrocher au navire à l’aide de cordes.

Les pirates du Nil, agiles et audacieux, proposent à cors et à cris, des vêtements et nappes, aux touristes médusés et quelque peu inquiets. Les pirates balancent, à la main, de l’eau sur le deck du bateau vingt mètres plus haut, les objets enroulés dans une sac en plastique. Pour essayage...

Le commerce s’établit avec le marchandage qui va avec. OK pour un euro devient OK pour 3 euros. C’est sans fin et le business se fait à grandes envolées de cris. Singulier spectacle dont on s’amuserait si l’on oubliait que la pauvreté est parfois extrême dans cette région où l’industrie touristique n’arrose pas tout le monde : les jeunes qui respirent l’énergie et les fellahs dans leurs champs binant plein midi, dans cette vallée fertile des méandres du Nil.

Un Nil majestueux, mythique, nourricier, fort d’une puissance maîtrisée, qui s’écoule lentement, inexorablement, sans se soucier des humains, éclairé par ra. Tantôt il rétrécit, tantôt il prend ses aises, tantôt il s’étale prodiguant ses bienfaits : cannes à sucre, papyrus, lotus, blé, luzerne. Les rives magnifiques de douceur et de diversité, aux multiples verts nuancés sont patiemment cultivées depuis des millénaires. En bandelettes de terre tranchant sur les montagnes de sable aride de chaque côté du fleuve Il ne faut pas s’y tromper. Le véritable dieu des lieux est ce Nil et sa crue annuelle espérée et attendue après la fonte des neiges sur les sommets africains.

Le piétinement poussiéreux des ânes, les cris des enfants, les vieux assis à jouer aux dominos, les palmiers multiples, dattiers, décoratifs, des petits oiseaux blancs, volant en rase-motte au raz des flots, le soleil implacable et les pierres dispersées qui jonchent le sol dans la poussière, ouvrent, de temps à autre sur un temple aux blocs de granit millénaires amenés sur l’eau d’Assouan et de Nubie.

Ces édifices aux colonnes parfois brisées, racontent aux hommes l’histoire des hommes. Ils sont vivants. Ces cartouches et hiéroglyphes mystérieux percés à jour, par notre Champollion de Figeac, deviennent presque familiers, au fil des jours qui s’écoulent, denses et en relief, au rythme lent du grand fleuve et ses eaux de vie.

Une balade de rêve sur le Nil entre les îles et le long des berges du fleuve, avant la prochaine halte.

Le plus grand lac artificiel au monde

Le lac Nasser, le lac artificiel le plus vaste du monde, regorge de crocodiles et poissons divers en raison des fonds particulièrement limoneux. 500 km de longueur pour une largeur variant de 5 à 35 km, pour une superficie de plus de 5 000 km2, 135 milliards de m3 d’eau !

Le haut barrage d’Assouan construit sous Nasser a ainsi permis d’étendre les terres fertiles de la vallée du Nil et à Nasser de donner 10 hectares chacun aux fellahs (petits paysans) qui devaient reverser un tiers de leur récolte à l’Etat. En contrepartie, ils bénéficiaient d’une retraite et d’une couverture santé.

La construction du barrage a aussi permis de réguler le Nil mais surtout d’assurer la production d’électricité de tout le pays, jusqu’au moindre village. Une polémique est en cours sur les conséquences écologiques, certains scientifiques ayant tiré la sonnette d’alarme. Le limon s’accumule derrière le barrage contraignant en aval les paysans à utiliser deplus en plus d’engrais pour enrichir une terre qui s’appauvrit. La salinité des terres du delta a augmenté, le profil des berges du fleuve et de la côte méditerranéenne a été modifié par le manque d’apport en limon.

Mercredi : Edfou.Kom Ombo

Navigation sur le Nil. Visite du temple ptolémaïque d’Edfou, dédié au dieu faucon Horus.

Visite du temple de Kom Ombo au bord du Nil, temple du dieu Sobek à tête de crocodile et du nilomètre qui permettait aux anciens de mesurer les crues du Nil.

Le Lily est royal comme Ptolémée et Horus

7h30 visite du temple d’Horus, départ obligé du bateau en calèche et traversée d’Edfou, petite ville au bord du Nil, calme et paisible. L’artère principale est bigarrée et animée. Le souk grouille déjà, les cafés s’activent et les senteurs se diffusent. Le temple d’Horus construit sous Ptolémée III au 3ème siècle avant J-C, achevé deux siècles plus tard, est remarquablement conservé. Longtemps il fut ensablé. Ses murs massifs sont couverts d’hiéroglyphes témoignant d’une frénésie d’écriture raconter l’histoire des lieux et de l’idole, Horus et Ptolémée se confondant. C’est le plus grand temple d’Egypte après Karnac. Dans le déambulatoire à ciel ouvert autour des salles hypostyles et du naos, le saint des saints, on peut y lire l’histoire de la mythologie égyptienne.

11 heures visite des salles de machine du bateau qui vogue sur le Nil vers Assouan. Le Royal Lily, appartenant à une compagnie égyptienne, est managé par une compagnie suisse. Le personnel, réduit à sept personnes manager général compris, est aux petits soins  pour les passagers.

15 heures : visite du temple de Komombo qui est le seul temple à deux entrées, une pour le dieu faucon, roi des airs, l’autre pour le roi crocodile l’animal le plus dangereux du Nil.  40 degrés sous un soleil de plomb. Sur les cartouches remplis d’hiéroglyphes, la femme accouche accroupie, l’enfant naît la tête en bas. Pratique naturelle millénaire.

16h30 : reprise de la navigation vers Assouan situé en amont à 45 km.

18 heures : sur le pont supérieur qui domine l’horizon, un vent chaud se lève au soleil couchant, disque de feu parfaitement dessiné.

Bouffée de chaleur douce, comme une caresse bienfaisante au moment où la nuit commence à tomber.

Dîner détente avec une soirée égyptienne, déguisement requis.

Jeudi : Assouan

Visite du musée de Nubie (objets provenant des temples de Nubie) puis du temple de Philae dédié à Isis et sauvé des eaux grâce à l’UNESCO.

Visite du jardin botanique de l’Ile de Kitcherner. Son et lumière de Philae

Vendredi : Abou Simbel

Vol Assouan-Abou Simbel. Visite du temple de Ramsès II et du temple d’Athor, construit par le grand pharaon en l’honneur de son épouse Néfertari. Vol et retour à Assouan.

Samedi : Le Caire

Visite du musée du Caire

L’après-midi, visite de la citadelle : la madrassa Sultan Hassan, l mosquée d’Ibn Touloun, la mosquée de Mohamed Ali. En fin d’après-midi promenade dans le souk Kahn et Kahlili.

Pierre-Jules Gaye


Les Photos du jour

Claudine

Les hommes aux écluses

Le groupe "Horus"

Chèvres courent dans le rue

Les pirates "à l'abordage"

Temple d'Horus