Jeudi : Assouan

Visite du jardin botanique de Ktichener du musée de Nubie (objets provenant des temples de Nubie) puis du temple de Philae dédié à Isis et sauvé des eaux grâce à l’UNESCO.

Visite du jardin botanique de l’Ile de Kitcherner. Son et lumière de Philae


Assouan les cataractes et le granit rose

Assouan, Aswan... est la capitale de la Haute Egypte, le pays Nubien, le pays de l’or et des dattiers. Ici, l’Orient s’ouvre sur l’Afrique. Le Nil se met à tourbillonner et à serpenter entre les rochers noirs et les îles. Panorama enchanteur, paysage de toute beauté, amplifiée par le soleil au couchant qui colore d’orange et de rouge l’eau, la pierre et le sable. Le Nil, fleuve de près de 6 000 km de long prend sa source en Ouganda et en Abyssinie, Nil bleu, Nil blanc.
Assouan est réputée pour ses carrières de granit rose convoyé au fil de l’eau pour la construction des pyramides, des obélisques, colosses et des temples, Assouan, ses deux barrages d’eau dont le Nasser le plus vaste au monde, ses cataractes, ses monticules d’immenses rochers noirs et gris en forme de galets.
C’est à Assouan que s’installa à l’Old Cataract Agatha Christie pour écrire «Mort sur le Nil». C’est à Assouan que venaient, chaque année, en décembre, Winston Churchill et autre François Mitterrand, en famille, parmi d’autres personnalités, méditer dans les parvis de la chapelle de Trajan ou d’Hadrien à côté du temple d’Isis sur l’île de Philäe, profiter de la douceur d’un climat sec et des essences de plantes réputées pour leurs vertus sur la santé.


Felouquons, felouquons... autour des oasis au pied du mausolée de l’Agha Khan

La balade en felouque sur le Nil barrée par un Nubien racé permit de découvrir les deux îles, Eléphantine et Kitchener, jeudi matin. C’est dans la première que tout débuta. Dans la mythologie, elle abrita la caverne d’Hapy, dieu hermaphrodite, qui incarne le Nil qui porta son nom à l’origine. Dans la seconde, petite, une oasis achetée par l’anglais Kitchener, un jardin botanique aux essences et variétés d’arbres multiples, offre un havre de paix aux oiseaux étonnants dans un environnement paradisiaque où le désert serti de vieilles fortifications et villages aux petits maisons en briques de pisé (mélange de bouse, paille et terre) vient lécher les bords du Nil.
Au détour d’un virage dans le labyrinthe d’îlots, le mausolée de l’Agha Khan apparaît sur une petite colline, avec en contrebas la demeure de la Begum. L’imam venait souvent à Assouan pour des raisons de santé. Nasser lui offrit un bout de terrain où il décida d’être enterré. La Begum l’a rejoint en 2002.


Le miroir aux alouettes

Au milieu de la navigation, voici notre felouque abordée à son tour par de petits pirates âgés de dix ans tout au plus. Avançant à l’aide de deux morceaux de bois dans chaque main en guise de rames assis sur une petite planche qui ressemble à des surfs, ils abordent et demandent d’où nous venons. Français ? Et de se mettre à chanter Alouette, Frère Jacques, Chérie je t’aime, chérie je t’adore... et on en passe. Ils ont ému les femmes qui ont ouvert leur porte-monnaie pour leur tendre la pièce tout en les invitant à ne pas manquer l’école.


Ecole Nubienne et musée

La visite d’un des deux villages nubiens sur l’île Eléphantine fut une vraie découverte. La Nubie vivait autrefois par le fleuve. Elle a disparu par la domestication du fleuve lors de la construction du barrage géant d’Assouan. 42 villages furent englouti par la mise ne eau du réservoir et les populations déplacées en aval du Nil jusqu’à Edfou.
Les Nubiens de type africain sont fins, déliés, calmes, dignes, souriants, ouverts. Une attitude qui tranche quelque peu avec les Egyptiens de Moyenne Egypte au teint cuivré et avec ceux de type méditerranéen qui vivent dans le delta du Nil du côté d’Alexandrie.
La visite du village nubien et ses petites ruelles de maisons en pisé, agrandies au fur et à mesure que la famille s’élargit, fut instructive. Les Nubiens sont des pêcheurs et des chameliers déracinés. Ils construisent leurs felouques eux-mêmes au bord du fleuve récupérant d’anciens poteaux électriques pour dresser le mât.
Les maisons sont décorées de couleurs vives, ocre et bleu pastel. Fleurs, arbres, plantes aromatiques et petites cultures font partie intégrante du village, où règne une atmosphère sereine. L’accueil est chaleureux et souriant. l’école témoigne d’une qualité de vie et d’éducation stupéfiantes. Les filles sont habillées en bleu marine et blanc. les classes sont décorées des travaux et leçons en cours. Un tableau explique comment on trouve le nombre d’or et comment le représenter géométriquement.
L’institutrice Madame Asmaa, d’une grande pureté de traits, nous reçoit dans sa maison à côté de l’école où elle et son mari ont aménagé le rez-de-chaussée en musée animalier nubien. Poissons du Nil, rapaces, oiseaux naturalisés dont beaucoup nous sont inconnus, sont exposés avec une notice explicative.
Le musée de la Nubie à Assouan est une des plus beaux d’Egypte. Il rend hommage à une civilisation arrachée de ses terres. Une nuée d’écoliers venus d’Edfou étaent venus visiter le musée qui raconte leurs ancêtres, leur mode de vie, leurs valeurs et leur culture. Des gosses d’une incroyable énergie, plein de joie, les yeux pétillants d’intelligence, habillés de couleurs criantes, ouverts aux autres, curieux, sains.
Les Nubines, adultes ou jeunes, ont impressionné le groupe Auxerrois. Tous veulent en savoir davantage sur ces Egyptiens du nord, proches du Soudan.


Le temple d’Isis sauvé des eaux

C’est par une chaleur caniculaire (46 degrés) que les 22 membres du groupe Auxerrois ont visité le temple d’Isis sur l’Ile de Philae, jeudi après-midi.
Le premier barrage d’Assouan construit en 1898 avait causé la submersion partielle du temple. La construction du deuxième barrage décidée en 1960 aurait englouti le tempe pour toujours.
La communauté internationale, soit 22 pays sous l’égide de l’UNESCO, décida de démonter les constructions pierre par pierre en isolant le temple et en pompant l’eau, et de  le reconstruire sur une île voisine hors de la portée des eaux. Un travail monumental dont le modèle servit ensuite à sauver des temples nubiens ainsi que les temples de Ramsès II et de Nefertari  taillés dans la montagne au milieu du désert, lorsque le deuxième barrage le plus vaste du monde fut mis en eau.
Pourquoi le temple d’Isis à Philae ?  Parce que c’est là qu’elle s’était réfugiée après la port d’Osiris pour le pleurer. C’est là qu’elle retrouva le coeur de son époux défunt tué et démembré par son frère Seth. Des inscriptions sur les murs du temple témoignent de l’expédition de Bonaparte en Egypte et des découvertes des savants français.
Pierres et essences
La journée des Auxerrois n’était pas terminée puisqu’ils visitèrent deux ateliers d’artisans après avoir sillonné les salles du musée de Nubie. Un atelier de tailleurs de pierres : granit, basalte et albâtre, avec démonstration à l’appui. Puis à une découverte olfactive d’essences diverses orientales, base de parfums de marque et de d’essences médicinales, organisées par des professionnels compétents.
C’est sur les rotules mais contents que les Bourguignons regagnèrent leur bateau-hôtel, le Royal Lily, où une soirée égyptienne avec danseuses conclut une journée bien remplie.


Vendredi : Abou Simbel

Vol Assouan-Abou Simbel. Visite du temple de Ramsès II et du temple d’Athor, construit par le grand pharaon en l’honneur de son épouse Néfertari. Vol et retour à Assouan.

Samedi : Le Caire

Visite du musée du Caire
L’après-midi, visite de la citadelle : la madrassa Sultan Hassan, l mosquée d’Ibn Touloun, la mosquée de Mohamed Ali. En fin d’après-midi promenade dans le souk Kahn et Kahlili.

Pierre-Jules GAYE

 

Les Photos

Abou Simbel vendredi après-midi après une matinée d'attente à cause d'une tempête de sable

Julien, le petit fils de l'helléniste Auxerrois Jean Baillot, organisateur du voyage culturel sous l'égide de l'association Athena

La mer au milieu du désert... le barrage d'Assouan le plus grand du monde, et dans la montagne, deux temples sculptés en l'honneur de Ramsès II et et de Nefertari son épouse

Petit pirate du Nil chante pour avoir une pièce

Le mausolée de l'Agha Khan et la maison en-dessous où ils venaient avec la Begum

Village nubien, de petites ruelles étroites, des maisons en terre

L'institutrice Asmaa

La classe

L'hôtel Old Cataract où sont descendus, Agatha Christie, Winston Churchill, François Mitterrand et bien d'autres

Jeunes écoliers nubiens d'Edfou à la sortie du musée de Nubie

Village Nubien

Le temple d'Isis

Vue du petit barrage d'Assouan, le premier construit en 1898

Le groupe des Auxerrois devant le temple d'Isis sur l'île de Philae