Ben Laden est parti, il n'est plus et c'est sûrement mieux que l'inverse. Mais la célébration spectaculaire autour de sa mort laisse place à un sentiment déplacé.

Les vestiges et le souvenir des attentats meutriers ainsi que l'attaque des deux tours le 9/11 demeurent intacts dans tous les esprits ainsi que le sentiment diffus d'impuissance des démocraties face aux actes terroristes.

La peur n'exclut pas le danger.

Tout le discours de Ben Laden était construit sur l'idée que comme on ne pouvait rien faire politiquement, la seule solution était de prendre les armes. Et d'emballer l'idée en utilisant la religion, cet opium du peuple, pour recruter ses tueurs en série. Aucune transformation ne semblait alors possible, à moins d'un recours à une extrême violence.

Aujourd'hui, l'espoir vient d'abord et paradoxalement des pays arabes où un vent de liberté s'est levé. Non pour de l'idéologie mais pour du mieux vivre collectif en transparence. Au Caire en Egypte, d'où nous revenons, on peut lire sur de grands paneaux publicitaires : l'éducation est aussi nécessaire que manger et boire. La démocratisation est en marche. Il y a des manifestations, des millions de gens dans la rue, il y a des choses qui bougent. La parole politique est de nouveau possible dans le monde arabe. De nouveau les jeux sont ouverts, il est possible de s'engager.

Les téléphones portables et les paraboles partout, orientées sur les sattellites, illustrent la fracture et le contraste entre la pauvreté et la richesse dans le village global où tout le monde est désormais connecté et peut agir au travers des réseaux sociaux.

                                                                                                                                                            Pierre-Jules GAYE