Je ne peux pas cacher ma satisfaction, ayant parié 60 euros à deux contre un que Voeckler garderait le maillot aujourd'hui. Preuve que moi, j'y croyais même si ce n'était pas partagé... Et il a fait mieux que le conserver de justesse, puisqu'il a accompagné les tout grands tout au long de la montée finale, assez terrifiante (elle doit dépasser en horreur l'Alpe d'Huez, je pense, pour un non grimpeur)

Un grand bravo d'abord à Sandy Casar non pas pour avoir "montré le maillot" : on n'en a rien à battre, des maillots montrés ; à mon avis, dès qu'il eut connaissance de l'écart avec les cadors en bas de l'ascension finale – 2mn – il fallait se relever, finir en cyclo, pour garder des forces pour une bonne opportunité (cela vaut pour Chavanel qui redevient Mimosa.

Mais bravo pour le marron qu'il a balancé dans une montée intermédiaire à un de ces tarés qui courent à côté des coureurs... et Casar n'a pas fait semblant : le débile est resté sonné sur le coup, avec son slip de gros beauf, son marcel et son drapeau à la con, et a laissé passer les autres coureurs avec une tronche d'abruti dans les vaps. L'abruti qu'il doit être dans l'existence.
Sinon, mais j'attends de lire les objections (il aime objecter) ou les plussoiements du camarade Makhno... mais il faut qu'on m'explique la "tactique" (s'ils en ont une) des "bons garçons" comme il dit, à savoir les Schleck. Ca fait deux fois qu'ils font le coup à leur équipe : les faire travailler à 110% sur le mode "Z'allez voir ce que vous allez voir" pour, au final s'aplatir comme des bouses de vache arrivées à destination : je ne suis pas du tout sûr que ceux qui se sont vidés les tripes au service de leurs leaders pour en voir un reprendre quelques infimes secondes dans une attaque de 300 mètres pour tout bilan, soit enchanté. Je serais eux, je créerais une section CGT au sein du "team Léopard trek", pour veiller au respect de la dignité et du bon emploi des travailleurs.

Le vétéran Voigt envoyé en service commandé dans l'échappée du matin (fort mal récompensé par deux gadins en trois kilomètres) qui se recycle en menant un train d'enfer auprès du reste de la troupe, Spartacus qui lance le TGV dans la vallée, les autres qui se mettent aussi à la planche et dès que la montée finale se profile, même topo qu'avant hier. On se regarde, on se cause, on lance deux ou trois petites giclettes téléphonées (fallait voir l'Andy qui se portait aux côtés du Pistolero pour le mater vingt secondes avant d'y aller de son petit pétard. Du coup Basso qui déteste les à-coups a fait le train, Voeckler a fait mieux que suivre, assisté du fidèle Pierre Rolland (qui fait un rapproché géant au classement du meilleur jeune) et... Frank Schleck en vient à demander à Voeckler de rouler ! Un pitbull qui demanderait du secours à un épagneul, pour comparer. Parce que quand bien même Voeckler aurait les aptitudes à se situer dans le cercle restreint des cadors, sa position de maillot jaune fait qu'il n'a qu'à défendre : ce n'est pas à lui de flinguer et de s'exposer au contre. Et el Pistolero, s'il n'a rien repris, n'a rien perdu non plus.
Un bravo évidemment à Vannendert qui fait un devant Sanchez ! (Avant-hier, c'était l'inverse). Cette accolade de Philippe Gilbert, son cador, qui à peine la ligne franchie (17mn plus tard) s'est jeté dans ses bras pour lui claquer la bise était fichtrement sympathique.

Gros contentement : Cunego le suceur de roues a perdu du temps à la pédale. Il y a une morale.

benjamin

Les Ariègeois de jadis :