A très juste titre, Sarkozy s'était abstenu de toute gesticulation - à prendre au sens stratégique et pas au sens péjoratif (ça l'honore d'autant plus que chez lui c'est la tendance) en demeurant sur son lieu de vacances, pour ne pas "céder à l'affollement des marchés" en leur donnant encore plus de raisons de s'affoler par un retour précipité. Intelligemment, il laissait Baroin et Pécresse à la manoeuvre: après tout ce sont les ministres en charge de l'économie et du budget, et Pécresse est porte parole du gouvernement. Enfin, "la loi est dure mais c'est la loi", en cas de gaffe, de "mot de trop" qui déclencherait des réactions irrationnelles de la part des "marchés" qui par nature le sont, un ministre est un fusible.
Il n'a pas pu résister. Après une bonne décade de baisse ininterrompue du CAC40, enfin une journée de (léger) rebond. Et notre sauveur suprême, à la fois Dieu, César et Tribun de convoquer une "réunion de travail" à l'Elysée pour s'attribuer le mérite de la remontée - contribuant ainsi à l'enrayer et à inverser la tendance: pour une fois la quasi totalité des intervenants en économie étaient d'acccord sur le fait qu'afficher la sérénité était indispensable.

Si la "réunion de travail" avait débouché sur des mesures concrètes encore (on ne s'interroge pas sur leur légitimité ou sur leur justice: on sait que venant de l'UMP, elles seront notoirement injustes), cela valait peut être la peine... Non, on a juste conclu par l'annonce de mesures qui ne seront actées que le 24 août.
Création de deux semaines d'incertitude complète, dans un monde capitaliste financiarisé! C'est le "des têtes vont tomber" de Robespierre, sans annoncer lesquelles. En l'occurrence ce fut la sienne qui tomba, deux jours après. Là, ça risque d'être notre système financier qui sera décapité, ce qui n'aurait aucune importance si l'emploi ne dépendait pas de lui.

C'est cette agitation ridicule, plus des rumeurs (fondées ou non, à ce jour on n'en sait rien mais il est permis de douter) sur une grosse menace portant sur la Société Générale qui ont été à l'origine du gros dévissage d'hier, plus fort à Paris qu'ailleurs.



Sinon... une information.
Investissement en berne en France, depuis des années (ce qui explique en grande partie le décrochage de notre économie face à celle de l'Allemagne). Et en parallèle, plus de 60 milliards juste pour ces banques plantés dans des pays "en grand péril" (au total: 103 milliards). Ah que c'était une bonne idée, de privatiser le secteur bancaire pour lui permettre de faire toutes les conneries! Ah que les "crash tests" dont on a donné les résultats il y a peu (elles s'en sont toutes sorties sans problème) étaient crédibles!

benjamin