Sylvie Bâton, la victime
 
Un repris de justice allemand a été confondu grâce à ses empreintes génétiques. Vingt-deux ans après les faits, il comparaît devant la justice pour le viol et le meurtre d'une étudiante de 24 ans, en 1989, à Avallon.
 
Ulrich Muenstermann, 53 ans, sans profession et au lourd passé judiciaire, est accusé d'avoir violé et étranglé Sylvie Bâton, une étudiante en lettres modernes, dans la nuit du 4 au 5 mai 1989. Des traces du profil ADN de Muenstermann ont été retrouvées sur la victime.
L'accusé nie les faits, et les témoignages, 20 après, ne sont pas convaincants. Il soutient que le rapport sexuel avec Sylvie Baton a été librement consenti.
 
"Le coupable idéal"
 
Maître Revest qui le défend, estime que l'instruction a été bâclée et n'a pas exploré d'autres pistes qui s'imposaient. Notamment celle de l'amant éconduit par Sylvie Bâton, un Ghanéen demeurant à Dijon. Plusieurs témoignages recueillis dans les jours qui ont suivi le meurtre, mentionnent qu'un homme de couleur avait été aperçu rôdant autour du domicile où le corps de la victime a été découvert. Et Maître Revest d'ajouter que Muenstermann avait le profil idéal du coupable.
Il reste que Muenstermann s'est souvent emmêlé les pinceaux à la barre et qu'il a eu du mal a expliquer son emploi du temps. Cependant, il continue de nier avoir commis ce meurtre.

Le 5 mai 1989 au soir, le corps sans vie de la jeune fille est découvert dans une baignoire remplie d'eau. La serrure de sa petite maison n'a pas été forcée. Des taches de sang et des habits ensanglantés sont retrouvés à différents endroits de la scène de crime. Des marques de viol, de liens sur les bras et les chevilles sont constatés et de multiples hématomes relevés. Le médecin légiste avait conclu à une mort par "strangulation manuelle".

Toutefois, l'enquête était restée au point mort. Ce n'est qu'en 2005 que, profitant des avancées de la science, le juge d'instruction auxerrois décidait de rouvrir le dossier.

Il nie avoir commis le meurtre
 

Ulrich Muenstermann capture d'écran (DR)

Selon les enquêteurs, l'ADN retrouvé sur les effets de la victime correspondait alors au profil génétique d'un homme purgeant en Allemagne une peine de réclusion à perpétuité pour le meurtre, suivi du viol, d'une jeune Allemande en 1983. Son ADN figurait dans le fichier allemand des empreintes génétiques. Mais, l'accusé niait toutefois farouchement ce meurtre. Il assurait seulement avoir eu une relation sexuelle consentie avec une jeune Française.

A l'époque des faits, en 1989, Muenstermann, marié et père de deux enfants, était en cavale depuis près de quatre ans et recherché par la police pour plusieurs autres viols. Il avait été interpellé en 1993 en Grande-Bretagne.
Mis en examen en France pour "viol et meurtre" en 2007, il était ensuite remis aux autorités françaises et placé en détention provisoire à la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne).

Le verdict est attendu mardi soir

 

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