Dans l’affaire Chafni, il n’y aura pas de poursuites au pénal après l’entente finalement trouvée entre l’arbitre assistant et le joueur auxerrois, qui ont décidé de passer l’éponge subitement après que l’affaire soit presque devenue une affaire d’état.

Mais la commission de discipline de la Ligue de Football Professionnelle, réunie mercredi soir, a décidé de suspendre Kamel Chafni à titre conservatoire pour avoir bousculé Tony Chapron, l'arbitre de la rencontre entre Brest et Auxerre.

C'est lors de ce match que le joueur bourguignon avait accusé le juge de touche Johann Perruaux de propos racistes.

A ce sujet, la commission a décidé de placer le dossier en instruction et a demandé de pouvoir disposer des enregistrements des propos échangés entre les arbitres à l'occasion de cette instruction.

Autrement dit, la commission s'assoit sur le règlement à l'amiable conclu entre les deux parties.

Le procureur de la République de Brest suivra-t-il la commission ?

Communiqué

La commission précise dans un communiqué qu'elle a placé le dossier à l'instruction après audition jeudi de M. Chapron, de l'arbitre assistant Johann Perruaux, de Claude Laguillaumie, vice-président de l’AJA, et de Me Christian Vignet, avocat et représentant de Kamel Chafni.

Dans le volet le plus médiatisé de l'affaire, concernant les accusations de Chafni qui avait dénoncé des propos racistes du juge de touche Johann Perruaux, la commission «souhaite pouvoir disposer des enregistrements des propos échangés entre les arbitres à l’occasion de cette instruction».

Dossier clos?


Mercredi dernier, l'AJ Auxerroise avait annoncé que l'incident était «clos» entre Kamel Chafni et Johann Perruaux qui s'étaient «téléphoniquement entretenus, suite à l'intervention de leurs conseils (avocats) respectifs».

Perruaux avait dit «qu'il regrettait cette vive réaction, qu'il n'avait pas eu à l'égard de M. Chafni une quelconque intervention à caractère raciste, qu'il était personnellement mobilisé autour de la lutte contre le racisme», selon le communiqué de l'AJA.

«MM. Chafni et Perruaux regrettent l'exploitation médiatique de cette affaire et considèrent dorénavant l'incident comme clos, et dans un souci d'apaisement renoncent l'un à l'encontre de l'autre, à toute procédure», ajoutait le club.

Le 17 décembre, après son exclusion, Chafni avait accusé l'arbitre-assistant de lui avoir répondu "dégage l'Arabe !" lorsqu'il avait été le voir pour obtenir des explications sur un fait de jeu.