On pourrait penser en effet que les successions de panneaux parfois rapidement contradictoires ne sont là que pour amputer notre capital de points sur le permis. Avec deux points perdus ici et deux points là, la feuille rose perd rapidement sa validité sans fautes grossières ou folies au volant.

Vous connaissez tous le petit tronçon limité à 70 sur quelques hectomètres, pour revenir à 90 et retomber tout aussi rapidement sans raison apparente, tout au plus un petit virage, à 70 puis 50 sur cent mètres etc. Parfois les modifications incessantes rendent très difficile la bonne vitesse au bon endroit.

Les « jumelles répressives » se postent en général en plein milieu de ces zones indécises, certaines de faire très vite le plein des procès du jour  permettant de remplir les quotas.

Le ministre de l'intérieur, Claude Guéant, qui vient d’annoncer jeudi 29 décembre à l'AFP qu'il comptait briguer un siège de député à Boulogne-Billancourt, dans le département des Hauts-de-Seine, demande qu’une rationalité plus grande préside dorénavant à l’établissement de ces consignes de limitation de vitesse. La signalisation devrait devenir plus « lisible », plus logique.

Claude Guéant, a demandé aux préfets d'étudier les limitations de vitesse dans leurs départements et de prendre d'éventuelles mesures de modification : Objectif : rendre ces limitations de vitesse «lisibles» et «cohérentes». Pour cela, souligne le ministre dans sa circulaire, les limitations de vitesse «doivent être adaptées aux caractéristiques de la voie, à l'intensité du trafic et au franchissement de points dangereux». Cette précision risque de rendre inefficace la recommandation ministérielle. Le Ministre pointe du doigt des sections où les variations de limitations de vitesse sont «très fréquentes sans justification réelle». Concrètement, après avoir réuni la commission consultative des usagers pour la signalisation routière, les préfets devront rendre compte des mesures prises.

C'est bien dans cette "concertation" locale que réside tous les dangers d'échec de la réforme escomptée. Si l’initiative est louable, on peut être dubitatif sur les résultats tangibles à en attendre. En effet les associations d’usagers et de la sécurité routière dont on connaît l’espèce de « foi du croisé » qui les habite, ne manqueront pas de défendre bec et ongles leurs panneaux qu’ils ont contribué à faire installer : un incident ou accident, un panneau …  La guerre des panneaux ne fait que commencer.

JLH