Georges Tsaros (DR)

Les motivations du jugement n'étaient pas disponibles vendredi après-midi. Lors de l'audience du 25 novembre 2011, la 17e chambre correctionnelle, présidée par Claude Civalero, avait examiné comment durant plusieurs années s'était manifestée "la discorde et la mésentente" entre le conseiller et sa greffière.

L'audition de nombreux témoins avait permis de retracer peu à peu le quotidien de la petite juridiction prud'homale de l'Yonne. "Son objectif était de me faire partir (...) parce que je le gênais", avait accusé Marie-José Nolot, qui avait déposé plainte en 2005 après être "tombée malade", épuisée par des vexations en série.

L'ex-greffière, qui a depuis quitté les prud'hommes d'Auxerre, reprochait à son supérieur de lui avoir rendu la vie impossible durant plusieurs années. Elle évoquait notamment des propos dévalorisants, voire humiliants, ou encore des courriers de doléances qu'il adressait à sa hiérarchie.

Marie-José Nolot aurait ensuite subi maintes inspections qui n'auraient jamais révélé le moindre dysfonctionnement. En 2006, « fatiguée » de ces multiples procédures, selon elle, injustifiées, elle avait fini par demander sa mutation pour rejoindre le tribunal de Sens où elle a fini sa carrière en tant que greffière en chef. Depuis le dépôt de sa plainte en 2005, la justice a entendu de très nombreux témoins, des fonctionnaires de justice et des conseillers prud'homaux, avant de mettre en examen Georges Tsaros.