Le Tribunal de Grande Instance de Dijon a décidé hier l'expulsion de la soixantaine de squateurs qui occupent l'ancien internat de l'école des greffes depuis la fin de semaine dernière. Le bâtiment dans lequel ils ont trouvé refuge et qui est selon eux abandonné depuis près de 3 ans appartient à l'Etat. A l'intérieur ils ont rallumé le chauffage et logent dans une 50aine de chambres. Ces demandeurs d'asile sont en situation régulière en France mais la préfecture ne leur aurait pas proposé de logement car elle dit en manquer.
 
La décision est tombée jeudi : les occupants de l'ancien internat de l'Ecole nationale des greffes à Dijon, ont un délai de cinq jours pour quitter les lieux. La date d'expulsion est prévue le mercredi 8 février . Le squat abrite 65 demandeurs d'asile originaires de Somalie, du Soudan, d'Erythrée ou du Congo. Huit personnes, qui étaient présentes sur les lieux lors du passage d'un huissier, ont été assignées en référé "d'heure à heure" devant le tribunal par la préfecture de Côte-d'Or.
 

Le bâtiment, actuellement inoccupé, est attenant à l'Ecole nationale des greffes qui appartient à l'Etat. Les demandeurs d'asile sont soutenus par une vingtaine d'associations, dont RESF, le Mrap, la Licra ou la Ligue des droits de l'Homme (LDH).

Pour Dominique Clemang, avocate des associations de demandeurs d'asile, 'le tribunal est confronté à deux droits fondamentaux qui s'opposent. Le droit de propriété d'un côté, qui est un droit constitutionnellement reconnu dans notre pays et puis le droit au logement, qui est un droit tout aussi reconnu par le législateur et la Constitution. Donc, en opposition entre ces deux droits, il doit trancher."

De son côté, Stéphane Maussion, avocat représentant la préfecture, estime que "le droit a été appliqué, le tribunal vient de le consacrer. On peut faire les observations que l'on veut, mais dans un Etat de droit, on respecte les règles de droit tout simplement".

Le collectif d'associations a indiqué qu'il allait mener diverses actions pour aider les demandeurs d'asile, à commencer par le dépôt d'un recours auprés du préfet.

L'ancien internat de l'Ecole nationale des greffes est occupé par des demandeurs d'asile (Capture d'écran DR)