Recours au Conseil d’Etat, démarche auprès du conseil constitutionnel, amendement au Sénat et à l’Assemblée pour exiger l’anonymat des signatures, interpellation du Président de la République, la bataille politique fait rage. Marine Le Pen est-elle vraiment victime ? Peu importe en fait la réponse à cette question. Il apparaît par ailleurs que le travail de collecte a été négligé, les militants FN seraient devenus flemmards. Par ailleurs le Front National a toujours eu du mal à récolter les signatures. Ainsi, en 2007, Jean-Marie Le Pen se présenta avec seulement 507 parrainages ce qui ne lui laissait que très peu de marge de manœuvre.

L'important réside dans la question : et si effectivement elle ne les avait finalement pas ?

Il est certain que l'absence de la blonde sur fond bleu dans la compétition ne serait pas bien compris alors que Cheminade se vante d'avoir dores et déjà le sésame. Il sera difficile d'expliquer que quelqu'un ayant fait 0,5% la dernière fois peut concourir à nouveau alors que les 18 à 20 % estimés restent en coulisse. On pourra dire la LOI c'est la LOI ... L'argument ne convaincra pas.

Il paraît difficile, impossible, de modifier cette Loi quelques mois avant l'élection pour laquelle elle s'applique, en décrétant l'anonymat des parrainages. Cet anonymat n'est d'ailleurs pas souhaitable en ce sens que les élus sont des personnages publics et que ceux qui votent pour eux sont en droit de connaître leurs options personnelles même si le parrainage n'a rien à voir avec un engagement politique militant.

Qu'adviendrait-il donc ?

Sans doute pas grand chose, tout au plus une abstention plus accentuée, mais en revanche bien malin celui qui peut dire ou se porteront les voix attendues par le FN. Ce n'est certainement pas Nicolas Sarkozy qui serait le plus grand bénéficiaire d'une telle absence. A n'en pas douter, Jean-Luc Mélenchon et François Hollande y trouveront leur compte, Bayrou peut-être un peu mais dans une moindre part.

Au fait ... Et si Marine Le Pen ne voulait pas vraiment être candidate tout en se posant en victime pour ensuite tout jouer sur les législatives ?

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Parrainages, mode d'emploi

Pour le moment, les candidats ne récoltent que des promesses de signatures. Les parrainages officiels se feront via un formulaire de quatre pages établi par le Conseil constitutionnel, qui sera adressé fin février aux élus parlementaires, régionaux, départementaux ou locaux. Ces documents, remplis et signés de la main des élus, qui ne peuvent soutenir qu'un seul candidat, devront être renvoyés au Conseil constitutionnel avant le 16 mars, 18h. Lequel contrôlera leur validité, avant que le gouvernement ne publie la liste officielle des candidats vers le 20 mars. Huit jours au moins avant le premier tour, les noms de 500 élus signataires par candidat seront ensuite publiés dans le Journal officiel.