Impossible de trouver France Football, vendredi après-midi, à Auxerre...

L'enquête de Vincent Machenaud et l'éditorial de Rémi Lacombe - journalistes aguerris et compétents qui suivent l'AJA depuis les années 80 - suggèrent l'idée forte que l'AJA est entrain de marquer un but contre son camp.

Les supporters ne sont pas dupes et peut-être les plus lucides. Une banderole dans les tribunes résume:  "ne détruisez pas ce que vous avez construit..." Car contrairement à ce qui est gravé dans la pierre du stade, "L'AJA n'est pas construite sur pierre et peut périr...". Le fait d'avoir voulu proclamer comme une incantation ce type de formule éternelle n'est-il pas un aveu de faiblesse et d'orgueil ? Ni l'homme ni les entreprises ni les organisations ne sont immortels.

Plus fondamentalement, les articles sont révélateurs de profondes dissensions internes à tous les étages, qui ne datent pas d'hier et qui ont gagrené un club qui fut exemplaire sur la scène européenne comme dans le modèle de formation construit pierre après pierre, reposant sur des valeurs qui avaient libre cours, hier. les temps ont changé puisque "un étrange silence enveloppe les locaux tout neufs. Celui qui précède la marche funèbre." conclut l'enquête.

La spirale infernale

Tout semble en effet concorder pour que l'AJA descende en Ligue 2, ce dont beaucoup sont d'ailleurs convaincus, la messe étant dite selon eux. Daniel Rolland le maître du centre de formation estampillé AJA n'a pas besoin de sonner du cor.

La spirale de la défaite, la spirale des concours de circonstances défavorables sur le terrain (blessures, erreurs d'arbitrage, pénaltys non sifflés, malchance), l'erreur essentielle du nouveau président Gérard Bourgoin d'avoir choisi un entraîneur inexpérimenté et sans profondeur, la rancoeur tenace et revancharde de dirigeants démocratiquement écartés de la direction du club qui n'en finissent pas de savonner la planche laissant la désagréable impression qu'ils se réjouissent de la descente aux enfers, les rats qui quittent le navire dans la tourmente ouvrant les vannes des critiques les plus mesquines, les joueurs qui vivent dans le virtuel en s'arrogeant des passes-droits accordés par le gentil Lolo et qui font la semaine des cinq jours dans un contexte surréaliste ; tout concourt à la déchéance, à l'échec, à la décadence, à la ruine.

Le grand économiste Schumpeter affirmait que pour que l'économie se développe, il fallait détruire pour construire, pour reconstuire. Vaste chantier.

Objectivement, en faisant son métier et son travail d'investigation, France Football et l'Equipe, publications spécialisées considérées comme des bibles du sport, contribuent à la déchéance en mettant au jour des facettes de la réalité, qui comportent aussi les venins les plus cruels, car tout est permis lorsque l'on démolit.

L'heure viendra

En plaçant en exergue l'interrogation sur la clarté des finances de l'AJA, en révélant des chiffres soufflés par la direction revancharde d'hier et utilisés à dessein pour suggérer l'idée que le krach financier n'est pas loin (et pourquoi pas avec son cortège d'abus de bien sociaux et autres escroqueries ...?) et que l'AJA au contraire d'être riche est très pauvre voire extrêmement endettée, le bi-hebdomadaire spécialisé relaye avec complaisance des supputations qui vont toutes dans le même sens, n'hésitant pas à manier la contradiction de manière perverse. Tantôt soufflant le chaud :  "Certes, l'AJA n'a pas de dettes..." (...) et le froid : "Aujourd'hui circulent les mots de dépôt de bilan, cessation de paiement. Alain Dujon :  à moins que l'AJA ne vende à un fond de pension, comment vont-ils s'y prendre ?".

Lorsque la défaite entraîne la défaite, que tout se ligue contre vous, la raison s'égarre et l'on déraille. On ne peut rien contre la marée montante. L'heure viendra où la marée se retirera, l'heure viendra où des hommes se lèveront et diront non à la fatalité. Où des hommes se remettront à construire en se donnant la main. Cette heure est peut-être plus proche qu'on ne l'imagine. Les grandes équipes, les grands clubs ne meurent jamais. Il y a toujours des hommes pour prendre le relais, enfiler le maillot, le mouiller, et le porter haut par respect des grands anciens et d'une aventure programmée unique en Europe. Celle de l'AJ Auxerroise.

 

                                                                                                                                         P-J. G.

 

 

Un communiqué de l'AJA

"La direction du club a pris connaissance, ce jour vendredi 23 mars, d’un article publié dans le journal France Football et formulé comme suit :
 
« 77 000€- Le coût de la rénovation du site internet du club, facturé par une société dont le gérant est Sylvain Maupoil, fils d’Henri Maupoil, président de l’association AJA. »
Cette allégation qui laisse  croire  qu’une  prestation de refonte du site internet serait réalisée par Sylvain MAUPOIL et facturée au Club pour un montant de 77 000 €  est tout simplement fausse et mensongère. 
 
S’il devient impératif de rénover notre site pour le rendre plus opérationnel en y intégrant notamment de nouvelles fonctionnalités, ce dernier n’a, à ce jour, fait l’objet d’aucuns travaux qui justifient une quelconque facturation. 
 
Le Club n’a par conséquent reçu aucune facturation émise par l’entreprise Arkylia et encore moins versé à cette dernière une quelconque somme.
 
France Football aurait dû mieux s’informer, directement auprès du président du club ou des personnes compétentes et en charge du dossier.
Bien au contraire des allégations outrancières ci-dessus formulées par ce journal, c’est à la SAOS de remercier M. Sylvain  Maupoil  qui, sur sollicitations du club a réalisé à titre totalement gracieux un audit ainsi qu’une étude détaillée sur la refonte de son site aja.fr.
Le projet de refonte du site du club date de plusieurs mois. L’étude de faisabilité gracieusement réalisée par Sylvain MAUPOIL et qui est assortie d’une estimation financière également établie par ce dernier, permet au club de disposer d’un dossier complet à l’effet de consulter quelques prestataires.
Une fois rénové, le nouveau site permettra de disposer de nouveaux outils susceptibles de développer le marchandising de ses produits dérivés via internet, d’avoir accès à de nouvelles fonctionnalités, ou encore de mettre en place un dispositif de covoiturage offrant à ceux de nos supporters les plus éloignés un moyen de déplacement plus économique.
La direction du club dénonce ce procédé cavalier qui n’a pour seul but que de déstabiliser notre club qui n’en a pas besoin."