4. Taper un tee shot droit au golf

5. Retourner un service au tennis

6. Courir un marathon

7. Quadruple saut sur glace

8. Le Tour de France

9. Arrêter un pénalty au football

10. Epreuve de descente à ski.

Les mauvaises langues verront peut-être dans ce classement une volonté de glorifier l’un des sports les plus populaires aux Etats-Unis. Pourtant, les statistiques sont éloquentes. Ty Cobb, le meilleur batteur de l’histoire de la MLB, a fini sa carrière avec une moyenne à la batte (batting average) de 36,6%. Et la moyenne de la ligue professionnelle n’est que de 27%. En clair : les meilleurs joueurs, payés des millions de dollars, ratent environ sept frappes sur dix.

 

Depuis la création de la Ligue majeure de base-ball, en 1876, seuls 25 joueurs ont eu un taux de réussite supérieur à 33%. Difficile d’imaginer de telles statistiques au lancer-franc pour Tony Parker, aux dribbles pour Lionel Messi ou au putting pour Tiger Woods.

Frapper la balle ou frapper dans le vide, la différence se joue à rien. « Blink, and you’ll miss it », affirme un dicton américain. En VF : « Clignez des yeux, et vous raterez la balle ». La légende voudrait ainsi que le temps écoulé entre le lancer et la frappe soit aussi rapide qu’un clin d’œil.

Une émission de télé scientifique a même fait la comparaison (VIDEO).

Le lanceur et le frappeur sont distants d’environ 18 mètres. Sachant qu’au niveau professionnel, la vitesse de la balle varie entre 145 et 165 km/h, il s’écoule environ 400 millisecondes entre le lancer et la frappe (réussie ou ratée). Soit le temps d’un clignement d’yeux. Que se passe-t-il pendant ce laps de temps ?

Renaud Seigneuric, enseignant-chercheur à l’Université de Bourgogne, et auteur d’une présentation intitulée La Physique du base-ball, explique :

Voir  : « Dans les 100 premières millisecondes (ms), le frappeur doit localiser le plus tôt possible la balle qui quitte la main du lanceur adverse. »

Réfléchir  : « Dans les 75 ms qui suivent, il doit estimer la vitesse de la balle et sa trajectoire. S’il le peut, il arrivera à interpréter la forme laissée par les 108 coutures rouges qui indiquera par exemple si la balle risque de changer de trajectoire dans le dernier dixième de seconde. »

Décider : « Au bout de 200-250 ms, il doit choisir de s’élancer pour frapper la balle ou non ».

Frapper : « S’il tente sa chance, le frappeur devra tenter d’ajuster avec précision la partie cylindrique de sa batte sur la balle, sachant qu’il la perdra de vue lors des trois derniers mètres. Un décalage de trois millisecondes suffira ce que la balle passe à côté. »

Renaud Seigneuric, qui a pratiqué le base-ball pendant vingt ans, résume :

« Ajuster une sphère de la taille d’une balle de tennis environ, fusant à 160km/h, sur un cylindre de taille comparable en mouvement (autour de 110km/h) est probablement l’une des choses les plus difficiles à réaliser en sport. »

Il semblerait que le cerveau des joueurs de base-ball professionnels ne soit pas plus rapide que celui d’autres sportifs, comme les joueurs de tennis. Tous sont proches du temps de réaction minimum pour un être humain, estimé à 150 millisecondes.

Des études suggèrent que les pros du base-ball excellent à prendre des décisions rapidement.

(Avec RUE 89, membre du Spiil)