AUXERRETV publie cette lettre comme une pièce au dossier mais n'est pas dupe des manoeuvres des uns et des autres à la veille de la tenue de l'assemblée générale de l'association AJA présidée par Henri Maupoil, composée de 40 membres, propriétaire de l'AJA. Les luttes d'influence pour le pouvoir font partie du jeu démocratique au sein d'une association.

Cette Lettre ouverte n'engage aucunement AUXERRE TV qui entend contribuer au débat en mettant les pièces du dossier sur la table et en décryptant les enjeux afin que les internautes puissent se forger leur opinion, en connaissance de cause

"Lettre ouverte aux membres de l'Association, aux Dirigeants, aux Supporters de l'AJ Auxerre

"L’avenir du club est en grand danger, nous appelons le plus grand nombre possible de sympathisants à se mobiliser autour de notre projet baptisé « L’Esprit AJA ».
Notre mouvement regroupe des membres de divers sensibilités : anciens dirigeants, anciens soutiens du collectif AJA 2015, entrepreneurs locaux,… mais avant tout des passionnés de l’AJA.
Que ces guerres de clans cessent enfin, l’heure est au rassemblement autour d’un véritable projet animé par de vraies valeurs.

Nos premières pensées vont à l’égard des 200 salariés, qui seront bien les premières victimes de cette gestion désastreuse.
Nous pensons également aux fournisseurs et prestataires qui représentent 800 emplois induits et qui seront obligatoirement impactés par cette relégation.

Enfin, nous n’oublions pas les supporters, les bénévoles, les sympathisants de notre club de cœur, qui resteront malgré tout derrière l’AJA, qui doivent être effondrés devant ce gâchis et qui doivent se sentir trahis devant tant de fausses promesses.

Nous souhaitons apporter notre point de vue suite à différentes interviews que nous avons pu lire ou entendre dans la presse ou à la radio.

Parlons d'abord un peu finance, face aux propos éhontés tenus par Messieurs BOURGOIN et ROUX depuis que la relégation du club est actée, il convient de rectifier certains points et d’apporter des éclaircissements.
A cet effet, nous rappelons qu’à l’issue de la saison 2008/2009, le club affichait sous la direction de Jean Claude HAMEL et Henri MAUPOIL (vice-président de la SAOS à l’époque), une perte d’exploitation de 11,5M€.
A l’issue de la saison 2010/2011, le résultat financier laissait apparaître un bénéfice de 3,5M€, soit le meilleur résultat financier des clubs engagés en Ligue 1 cette saison-là. En outre, la trésorerie s’élevait à près de 20M€.
Pour rappel également, à l’issue de la saison 2005 et du départ de Guy ROUX, la trésorerie s’élevait à 12M€, bien loin des 60M€ annoncés par Fabien COOL.

Pendant des années et encore l’an dernier, l’AJA a fait rêver toute la ville d’Auxerre, le département, la région et même la France entière, nous ne voulons pas que cela s’arrête et donnerons tout pour raviver cette ferveur.
Nous sommes particulièrement préoccupés par la situation financière du club et les dernières déclarations des dirigeants, nous confortent dans cette idée. Nous nous étonnons également qu’aucune assemblée générale n’a été convoquée par le président de l’association, afin que les actionnaires puissent connaitre la situation financière réelle du club et avant que le club ne passe un oral important, le 25 mai devant la DNCG.
Nous nous étonnons également que la direction du club n’a pas jugé nécessaire de s’expliquer devant l’Assemblée Générale après cette relégation et avant ce passage devant la DNCG, préférant la tenue de deux CA pour maintenir sa confiance à l’unanimité à Gérard BOURGOIN !

Il faut bien comprendre que le passage devant la DNCG sera loin d’être évident, malgré l’optimisme édifiant de Gérard BOURGOIN. Cette commission a seule autorité pour décider d’accepter ou non, l’AJA en Ligue 2. Si la DNCG considère que les garanties ne sont pas suffisantes, elle a tout pouvoir pour décider que l’AJA évolue dans des divisions inférieures (National, CFA ou même CFA2 à l’instar de ce qu’a connu le RC Strasbourg.)

Nous vous rappelons que la DNCG avait imposé un encadrement de la masse salariale en début de saison, où tout recrutement devait être soumis à son approbation.
L’encadrement salarial prononcé l’an dernier nous avait déjà alerté et nous réfutons totalement l’argument de défense évoqué par M. MAUPOIL, qui pour pouvoir mieux dissimuler son incompétence, n’a pas hésité à accuser des salariés exemplaires et dont la compétence est reconnue de tous.
Parce que la direction actuelle avait été incapable de présenter le moindre budget cohérent, la faute ne doit pas être reprochée à des cadres, qui pendant des années ont présenté les comptes à la DNCG, sans qu’aucune restriction particulière ne soit prononcée.
Devant les membres de cette commission, les paroles n’auront que peu de poids et ce sont des garanties sur pièces qui seront demandées à la direction du club.
Nous sommes très inquiets et nous nous demandons réellement dans quel championnat va jouer notre club de cœur ?

Un mot sur le recrutement, messieurs ROUX et BOURGOIN mettent constamment l’accent sur le nombre important de joueurs recrutés depuis des années, arguant que ceci a bloqué des jeunes issus du centre de formation.
Nous tenons à rappeler que l’an dernier, ces mêmes personnes avaient reproché le manque de recrutement et de prise de risque de la part du club.
Comment peut-on dire tout et son contraire en si peu de temps ? Comment éluder volontairement que la plupart des recrutements décriés par Guy ROUX, ont été réalisés sous la direction de Jean Claude HAMEL, avec successivement Gérard BOURGOIN et Henri MAUPOIL comme vice-présidents ?
Que doit-on penser du recrutement totalement manqué cette saison, à l’exception de Georges MANDJECK ardemment désiré par Laurent FOURNIER, alors que Monsieur ROUX faisait encore une fois preuve d’ingérence ?
Encore une fois, pas un mot à ce sujet de la part des protagonistes.

Nous précisons que c’est bien un déficit générationnel du centre de formation, qui a obligé le club à recruter davantage. Ce constat a été fait à l’époque, d’où la venue de Francis De TADDEO sur décision de M. Jean Claude HAMEL et sur recommandation de M. Daniel ROLLAND, référence en matière de formation.
Sous la houlette de Francis DE TADDEO et grâce au travail des entraineurs et des éducateurs du club, l’AJA est revenue au premier plan des Centres de Formation, occupant ainsi la 2ème place derrière Rennes, grâce à l’éclosion de jeunes joueurs comme SANOGO, SEGBEFIA, TRAORE, BOLY, MEITE, CALVET, NTEP, BOURGEOIS, HALLER....
Les récents résultats des équipes de jeunes nous conduisent à penser que l’orientation choisie était la bonne et nous tenons à féliciter les entraineurs et éducateurs, qui sont les vrais responsables de ces bons résultats.

Afin de redonner à la formation son illustre passé, le club a obtenu en 2011, 7,5M€ de subventions des collectivités pour l’extension et l’agrandissement du Centre de Formation.
A ce sujet, nous rappelons qu’en 2009, l’AJA n’avait pas obtenu ces mêmes subventions, ce que M. MAUPOIL omet de rappeler, en tant que premier responsable de cet échec.
Il est donc totalement faux de dire, que le projet du Centre était prêt en 2009 et que deux années ont été perdues.
Nous remarquons que certaines réticences sur le projet actuel du Centre de Formation étaient fondées, puisqu’aujourd’hui certains dirigeants n’hésitent plus à remettre en cause la création d’un bâtiment si grand et dont le coût de fonctionnement est si onéreux.
Par ailleurs, cela va à l’encontre de la réduction nécessaire des frais de fonctionnement de la formation auxerroise, qui sous l’impulsion de Guy ROUX préfère une formation de masse à une formation d’élite.

Juste pour parler du sportif il n'y a qu'à comparer la saison qui s'achève et celles des 2 saisons précédentes. Le tout se passe de commentaires.

Lorsque Gérard BOURGOIN se targue de réduire la voilure sur les déplacements de l’équipe professionnelle, pourquoi ne l’a-t-il pas fait dès cette année ou au contraire il n’a cessé de multiplier les mini « stages » ou les mises au vert prolongées ?
L’heure est grave, il faut savoir faire preuve de cohérence et stopper cette politique destructrice qui consiste à faire tout et son contraire et de n’avoir aucune ligne directrice.

Aujourd’hui, l’image de notre club s’est fortement dégradée comme en témoigne les résultats d’études indépendantes (Etude UCPF/Ipsos Public Affairs).
Souvent admiré, notre club est aujourd’hui raillé par la France entière et nous ne pouvons laisser perdurer cette situation.
Cette catastrophe ne peut pas rester sous silence plus longtemps, les responsables doivent maintenant assumer et tout faire pour ne pas que le bateau AJA coule encore plus à pic et connaisse le destin tragique du Titanic.

A l’heure actuelle et conformément à la profession de foi du collectif AJA 2015, qui disait « œuvrer pour faire rêver tous les amoureux du club », nous posons simplement une question.
Qui a pour l’heure, l’impression de vivre un rêve ?
Pour notre part, nous sommes plutôt dans un véritable cauchemar.

Rappelons encore cette déclaration de la direction actuelle :

« Le projet AJA 2015 sera conduit par une équipe d’hommes dont la compétence, le dévouement, l’ambition conduiront au succès, garantissant ainsi le fonctionnement ASSOCIATIF du club, auquel nous sommes tous attachés ».

Nous demandons à ce que chacun médite sur ce passage et puisse se forger ses propres convictions….

Il ne s’agit aucunement de faire un procès d’intention à qui que ce soit, comme il serait absurde de prétendre que les erreurs n’existent pas ou n’appartiennent qu’à une seule et même direction. Toutes les directions successives ont à un moment ou à un autre, commis des erreurs sur des domaines divers et variés, avec un impact plus ou moins important sur la santé de l’institution AJA. Mais jamais, notre club de cœur aura été mis à mal en si peu de temps !

Par conséquent, nous en appelons aux membres de la sainte Assemblée et à leurs soutiens, pour qu’ils prennent leurs responsabilités et ne soient pas considérés comme complices de ce naufrage.
Devant cette catastrophe, le collectif AJA 2015 doit assumer et démissionner le plus rapidement possible. Cette direction, dont l’esprit d’équipe a vite disparu dès les premiers soucis rencontrés, doit se rendre à l’évidence que plus personne n’est dupe, que plus personne n’a confiance et ne se reconnaît en elle.
Le collectif AJA 2015 est arrivé en équipe, il doit repartir comme telle sans qu’aucun de ses membres ne puisse y échapper, au prix d’alliances improbables.

Nous demandons le départ immédiat de celui qui se définit comme « le grand patron » du club, Henri MAUPOIL.
Ce monsieur qui se permettait de minimiser le résultat financier des saisons passées, alors que le club devrait présenter un déficit cette saison de près de 18 M€. Jamais avare de compliments à son égard ou sur l’importance de son travail, M. Henri MAUPOIL doit maintenant faire face à son bilan et ne plus se servir de certains médias complaisants, pour minimiser ses responsabilités.

Pour remplacer Monsieur MAUPOIL, qui est plus légitime qu’un membre qui représente l’ «âme » du club ? Un membre dont la compétence et la qualité du travail ont été unanimement saluées par les directions successives du club, mais également par les instances du football français et européen. Un membre qui ne cherche pas à flatter son égo ou être sous les feux des projecteurs, mais simplement à œuvrer pour le bien du club.
Un membre qui puisse rassembler et rassurer toutes les composantes du club, grâce à son immense expérience dans le football. Un membre qui ne fera pas de fausses promesses et qui ne vendra pas du rêve, mais capable de donner un nouveau souffle et une nouvelle dynamique à notre club.

Nous sommes bien conscients que ce changement de présidence à la tête de l’association ne sera pas suffisant et devra s’accompagner d’un changement à la tête de la SAOS.
Après cet échec retentissant Gérard BOURGOIN doit céder sa place et ne peut pas incarner le renouveau. Cependant, nous constatons que Gérard BOURGOIN est le seul dirigeant à reconnaître ses responsabilités, pendant que d’autres se cachent ou sont devenus muets.

Il convient de changer le mode de gouvernance de la SAOS et de revenir à une direction plus collégiale, car plus les décisions sont prises par une seule personne, plus le risque d’échec est grand.
Le club doit être guidé par l’intérêt général et non par des intérêts personnels.
L’AJA est une entreprise, qui doit tenir compte de son environnement et se doter d’une direction moderne.
La direction est là pour assurer la bonne gestion du club, pas pour faire preuve d’ingérence dans le sportif.
Il faut rendre le sportif aux sportifs ! Ce sont bien aux techniciens de choisir leurs joueurs et à personne d’autre.
La direction est là pour faire preuve de solidarité dans toutes circonstances, pas pour faire porter le chapeau à d’autres.
Un président doit donner son aval ou non pour l’achat d’un joueur et non les choisir.
Un président doit faire preuve de mesure, de retenue, il ne doit pas souffler sur les braises au risque de provoquer un incendie.

Bien évidemment, l’AJA doit continuer ses efforts en matière de formation, tout en adoptant des mesures rationnelles. Depuis trop d’années, le Centre de Formation a représenté des couts de fonctionnement beaucoup trop élevés, en raison d’un trop grand nombre de pensionnaires.
La formation doit rester la vitrine du club, mais il convient de s’adapter au contexte économique, d’observer la concurrence, de retenir ce qui marche chez les autres, plutôt que de continuer de penser que notre modèle économique est le meilleur qui soit.
Arrêtons de penser que dépenser plus, c’est former mieux !


L’heure est à redonner confiance à toutes les composantes du club (salariés, bénévoles, supporters, partenaires, sponsors,…).
Le club se doit de retrouver ces valeurs de respect, solidarité, humilité, travail, ingéniosité, qui ont fait sa force.
La relation humaine a toujours été la plus précieuse valeur du club et elle doit le rester.

Nous enjoignons tous les amoureux du club, toutes les personnes déçues, tous ceux qui croient en un avenir meilleur, à venir nous rejoindre. Déjouons tous les pronostics annoncés et donnons un nouvel élan à l’AJA. L’AJA n’appartient à personne et à tout le monde en même temps, elle appartient surtout à tous ceux animés d’une flamme blanche et bleue.
L’institution AJA est plus forte que tous les égos, nous ne pourrons rien faire seuls mais ensemble, nous pouvons devenir forts et renverser des montagnes.
La France du football nous regarde, il s’agit de ne pas se tromper une nouvelle fois, car il sera trop tard.
Un changement de l’équipe dirigeante serait un signal fort envoyé à la DNCG !
Rejoindre l’ « ESPRIT AJA », c’est refuser de croire que tout est fini et de penser au contraire, que tout reste possible. Rejoindre l’« ESPRIT AJA », c’est surtout enfin croire que notre club de cœur prendra le virage nécessaire et attendu depuis si longtemps."

Ensemble, rien n’est impossible."

"Le collectif pour "L’ESPRIT AJA"

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