Le vin et ses mystères… innombrables méthodes, goûts, traditions, amateurs, saveurs, épices, couleurs. Le vin qui donne son relief à tout bon repas, ses reflets à toute table généreuse. Vin pauvre, vin trouble, vin rarissime, piquette, nectar, tord boyaux, petit vin blanc à boire sous la tonnelle, ou sous le robinet dans la cave où y a du bon vin…

La perpétuelle… une barrique que l’on garde pleine, remplaçant immédiatement le vin tiré par du vin plus jeune, le vieux guidant le jeune dans l’exaltation de sa forme. Un vin donc qui ne se millésime pas…

On trouve des vins de ce type en France à Crézancy-en-Sancerre (domaine Roger Champault ) : La Perpétuelle (procédé de vinification tout à fait unique: assemblage de millésimes de 1995 à aujourd'hui, renouvelé par tiers tous les ans; base Côte de Champtin), à Durban-Corbières (Cave Castelmaure) : A Perpète, (à base de syrah (25%), de grenache noir (40%) et de carignan (35%). Pour ce dernier, j’ai trouvé la description du goût sur ce blog.

: ... et la surprise est là: d'un côté, on se dit que c'est un vin facile à boire agréable, un vin de copains - peu lassant en dépit de ses 14,5% d'alcool, sans doute en raison de sa finesse. Et de l'autre, il est étonnamment difficile de le caractériser! Si je devais utiliser un qualificatif, ce serait "féminin": de la rondeur et de la douceur, comme, sous les doigts, la sensation d'une peau tendrement caressée. Le bouquet révèle des odeurs de mûres ou de myrtilles. Au goût, ce vin n'a rien d'épicé, ou si peu (cumin, peut-être?), ni d'outrageusement acide. Sa rondeur et sa douceur sont agréables, pas du tout écoeurantes, et concourent à un équilibre discret. Au final, force est de constater que la "Perpète" est courte en bouche: discrétion toujours! J'en garde l'excellent souvenir d'un vin de caractère délicat, qui a par ailleurs l'élégance de ne jamais s'imposer.

 

En juin 2011, au château de Floressas, les vignerons de Cahors étaient conviés à la remise en route d’une barrique perpétuelle pour usage lors des intronisations.

Cette méthode est aussi utilisée en Valais Suisse pour un vin appelé  Le vin du glacier . Ce site nous explique que le vin (la Rèze jusqu’en 1920, puis Ermitage, synonyme de Marsanne, et parfois Païen, le Savagnin Blanc jurassien, par la suite) est stocké dans des tonneaux de mélèze et chaque année quand le vin arrive au village, le caviste procède d’une méthode appelée transvasage; c’est-à-dire qu’il ajoute au tonneau le plus vieux le vin du tonneau plus récent. Ainsi le vin du tonneau de 1888 ira ouiller celui de 1886, celui de 1934 complétera le tonneau 1888, le 1969 remplira le 1934 et recevra le vin nouveau.

 

Le seul vin du glacier mis en bouteille serait Le glacier d’Anniviers  de Michel Savioz (Château Ravire à Veyras)

Le vin n'a pas encore tout dit...

 

                                                                     Suzanne Dejaer