Bernard Casoni a dirigé son premier entraînement à Auxerre sous la pluie, lundi à partir de 15h30.

Il est content de retrouver le terrain qui est sa passion. Il n'a rien inventé et ne va rien inventer dit-il. Il a juste quelques certitudes et principes. On l'a appelé pour redresser le club... pour l'ancien international marseillais, c'est l'affaire de tout le club, de tous les maillons, pour aller de l'avant.

Ambiance quelque peu surréaliste alors que la pluie est battante. Gérard Bourgoin canne à la main avance prudemment avec son corset qui lui tient le bas des reins pour que la greffe osseuse prenne. Il monte sur la petite estrade de la salle de presse où s'installe invariablement l'entraîneur ou le joueur pour répondre aux questions. Une obligation conventionnelle qui tourne parfois en rond et creux. Les questions comme les réponses peuvent parfois être de bois, un bois dont on ne se chaufferait pas.

Dehors, Guy Roux s'en va (lire plus bas) le bonnet engoncé sur la tête et le bras droit en écharpe à cause d'une mauvaise crise de goutte. Dans la petite salle, arrive Jean-Claude Hamel le moins éclopé au théâtre des éclopés. L'ancien président, à 84 ans, parcourt bois et plaines à pied, tous les dimanches, à la chasse et les links l'été un choix de cannes dans le sac. Pas loin de lui, Henri Maupoil, le président de l'association AJA propriétaire du club, le regard perçant.

Casoni est carré

Non, Bernard Casoni n'a pas eu de contact avec Jean-Guy Wallemme. Non il n'a rien à inventer en matière de football. Non il ne connaît pas les joueurs. Non il n'a pas vu Wallemme. Non il ne sait pas encore comment il va jouer. Non, il ne pense pas au prochain match, son premier, mardi prochain, au stade Abbé-Deschamps contre les Chamois Niortais. C'est trop loin. Ce qu'il sait c'est le programme des entraînements. Mardi et samedi, c'est double ration, matin et après-midi. Investissement, régularité, exemplarité sont les maîtres mots.

Le redressement du club c'est l'affaire de tous, pas que des joueurs mais ausi du staff (Rodolphe Duvernet, son préparateur physique depuis l'aventure avec Bastia, arrive mercredi), des dirigeants, de toute la famille, ... c'est tout le club qui doit aller de l'avant et se redresser, assène le nouveau coach platement comme une évidence. C'est carré et dans le pré. Casoni, le sourcil noir qui rehausse un regard gris velours d'acier masque une main de fer. Le Corse a décidé de ne pas raconter d'histoire. Il est dans un grand club qui a des valeurs. A la question lesquelles, il n'a pas vraiment répondu. Dans la salle on entendrait presque murmurer et monter le chant d'un choeur corse émouvant.

Oui ça se corse à Auxerre. Sous la cendre, resterait-il un rien de braise .... ? Celle qui peut faire renaître les flammes. On annonce de grands coups de vent sur Auxerre, mardi.

 

 

 

 

 

Roux nouveau manager ...?

Guy Roux : "J'ai tellement répété tout au long de ma carrière que l'on joue le maintien, que même en L2 les joueurs me prennent au mot..."

L'ancien coach historique d'Auxerre était dans les parages lors du premier entraînement de Casoni, lundi en fin d'après-midi. L'ancien sorcier bourguignon avait enfiler son légendaire bonnet bleu sur le crâne, il tombait des cordes sur le stade.

Guy Roux souffre d'une crise de goutte. Sa main droite est très enflée et recouverte de bandage l'obligeant à porter le bras en écharpe. Mais il reste plein de gouaille, prenant les devants, comme d'habitude, dans la conversation plaçant son interlocuteur sure la défensive jusqu'à l'étouffer. Il évoque une conférence donnée en Alsace, il évoque Salzbourg où Hitler et Mozart sont en vedette dans les vitrinesil évoque Litzt.

Au détour d'une phrase, à la question : êtes-vous le nouveau manager de l'AJA ? Il répond en baissant la tête et en la hochant de droite à gauche et de gauche à droite.

Comme dirait Jean-Claude Hamel : "No comment..."

                                                                                                                         G.