Des  fleurs ont été offertes à Pierre Bazin. L'homme modeste et simple, est gêné. Il est entouré de son épouse à qui il transmet le bouquet, de Maître Signoret et de Maître Carlo-Vigouroux (DR)

 

Ne l’appelez plus « maître », il n’a jamais aimé ça. Caricatural, dit-il.

Enfant d’Auxerre – il évoque ses jeux dans le quartier de la cathédrale, le patronage et son amour d’Auxerre « parce qu’il y est né » - il n’a entendu l’appel de sa vocation qu’après avoir cédé à celui des beaux livres. Car une fois licencié en droit, c’est dans l’achat et la vente des livres anciens qu’il s’est dirigé. A ce jour encore, il cède volontiers à la beauté des éditions originales du XIXème siècle. Et si la vocation l’a retrouvé dans sa librairie d’Auxerre par le biais d’un client avocat qui l’y incita, il lui reste, en plus de l’amour de la justice, celui du beau : il avoue être un passionné des impressionnistes allemands, et de la Grèce.

Sa longue profession d’avocat civiliste – contrats de mariage, divorces, succession etc… – l’incline aujourd’hui à reconnaître la souffrance qui se tapit derrière chaque affaire, et dont il faut tenir compte avec attention et douceur, ainsi que l’honnêteté simple des gens modestes, ceux qui vivent du nécessaire sans chercher le superflu en rien. Ce superflu qui vient rarement sans gommer quelques qualités au passage. Un bon avocat, dit-il, doit aimer les gens qu’il défend. Et si on échoue, on en perd le sommeil. Raison pour laquelle il faut faire de son mieux pour ne pas échouer.

Elevé dans la religion catholique, il en a les attitudes, les mains qui se joignent et se désunissent en gestes apaisants qui expriment aussi la prudence, le maintien sobre et un peu distancié, le sourire rare mais qui se répand sur le visage s’il surgit, le verbe mesuré. Le mariage pour tous… et si on parlait plutôt d’union civile, et si on parlait du droit de l’enfant et non pas du droit à l’enfant ? Il évoquera sans préciser deux affaires qui l’ont beaucoup marqué et qui concernaient des enfants.

Il constate que la société s’est paupérisée et déplore une responsabilisation décroissante.

Maître Bazin a donc fermé les volets de son bureau. Monsieur Bazin, lui, n’a pas dit son dernier mot : il sait ce qu’il fera de cette vie qui commence, toute neuve, pour lui. Composée non pas d'une mais de plusieurs activités.

A suivre, donc…

 

 

 

 

 

L'homme s'est pris de passion pour la peinture expressionniste allemande le jour où il s'est aperçu que les liens étaient forts avec l'art religieux roman (DR)

 

Après ses études de droit à Assas à Paris, il fut libraire de livres anciens spécialisé dans les ouvrages du 19 ème siècle avant de devenir avocat et de s'inscrire au barreau d'Auxerre (DR)

 

Pierre Bazin aime sa ville, Auxerre, où il est né (DR)