1- Les explications de Nicolas SORET sur "Centre Yonne" et le choix du "bioréacteur"

 
2- Pourquoi Héry est l'une des communes présenties pour une telle implantation ? Choix des sites.


3- Interviews : Chantal CHARBONNIER, maire d'Héry, Thierry CORNIOT, maire de Seignelay, conseiller général et Johan BAUMAN, président de "8910", association de défense

4- Le débat

Ici même sur AUXERRE TV, Nicolas SORET, président du syndicat "Centre-Yonne" chargé de mettre en oeuvre le trait ment des déchets dans cette partie du département, exprimait son désir de convaincre pour ensuite "décider". Il prend son "bâton de pélerin" pour rencontrer les populations et les associations sur les sites pré-retenus pour l'installation d'un "bioréacteur", formule choisie par le syndicat. Il est ainsi ce soir à la salle polyvalente de Héry, l'un des 4 sites potentiels.

L’association « 8910 » contre la "Mega Décharge" dans la forêt de Saint Germain

Cette association de "défense", immédiatement constituée dans cette région, entend mobiliser contre ce projet d’implantation d’un bioréacteur en plein cœur de la Forêt de St Germain, commune d’Héry ! L'association est présidée par Johan BOUMAN et la Vice Présidente est Sylvie MADOIRE.

"Une de nos premières démarches a été de sensibiliser les différents élus, présents lors de la St Vincent à St Bris le Vineux, le dimanche 20 Janvier dernier".

Les arguments développés par l'association "8910" contre cette implantation sont les suivants :

La forêt de Saint Germain, entourée de 8 villages typiquement icaunais est aujourd’hui menacée par le projet d’installation d’une mega décharge (84.000 tonnes de déchets par an !). D’après le cadastre Napoléonien, la forêt portait déjà le nom « Saint Germain » en 1833, mais son histoire remonte plus loin car elle s’appellait déjà « Bois de la Resle » en 1756.
Le Syndicat des déchets du Centre Yonne (SDCY) a retenu ce site en tant que candidat pour la méga décharge, malgré la proximité de 9.000 habitants et une très mauvaise accessibilité. Les associations de protection de l’environnement ont choisi le camp du SDCY donnant leur feu vert pour cette installation et donc l’abattement de dizaines d’hectares de bois.

Les habitants par contre se sont rassemblés dans l’association « 8910 » ; 8 villages, 9 chateaux et 1 forêt pour 0 industrie, pour lutter contre ce projet.
Pourquoi « 8910 » ? Parce que c’est aussi le nombre d’habitants dans les communes des 8 villages directement concernés par ce projet. L’association « 8910 » veut se battre pour protéger une entité socio-culturelle en voie de disparition autour d’une forêt historique. Il s’agit pour les adhérents d’un vrai patrimoine français très varié et authentique.


- Patrimoine agricole :  Exemple des exploitations forestières et activité du flottage du bois, typique pour l’Yonne à partir du milieu du XVI siècle et ce pendant près de 400 ans. Gurgy au bord de l´Yonne avec le Château de Guillebaudon, est un des villages en lisière de cette forêt.
- Patrimoine cynégétique : La forêt de Saint-Germain est encore très prisée par les chasseurs de nos jours.
- Patrimoine historique : La présence de pas moins de 9 châteaux, peut-être modestes dans leurs dimensions mais avec des habitants parfois très illustres (Le Marquis Jean Baptiste Colbert de Seignelay, Secrétaire d’Etat à la Marine sous Louis XIV). Le Château de la Resle, qui doit son nom à la forêt, est actuellement étudié par la DRAC pour obtenir le label Monument Historique.
- Patrimoine écologique : Malgré une autoroute A6, la route nationale N77, les décharges de Pien et Venouse, l’usine d’Isoroy, le fort développement de l’industrie à Monéteau et de multiples projets qui n’ont jamais vu le jour, les 2.500 hectares de la forêt de Saint Germain ont été préservés jusqu’à maintenant non seulement pour ses habitants, mais aussi pour des animaux dont certains sont protégés. La salamandre tachetée et le lucane cerf volant sont encore présents dans la forêt de Saint Germain où ils vivent et hibernent dans les bois morts. Ils sont inscrits à l’annexe III de la Convention de Berne et protégée en France par le biais de la liste rouge des espèces de faune menacées.

Le site d'Héry tient la corde

AUXERRE TV rend compte de cette réunion publique tenue à Héry lundi 25 février à 19h 30, salle polyvalente.

En dépit des vacances scolaires et de l'absence des adeptes du ski, en dépit des routes glissantes, l'assemblée était très fournie dans la salle polyvalente d'Héry. Les membres du bureau du syndicat "Centre Yonne" mais également des élus des communes voisines, bien sûr, Chantal CHARBONNIER, maire de Héry et Thierry CORNIOT, maire de Seignelay et conseiller général (voir les interviews)

Nicolas SORET est très bien "rôdé", il connaît son texte à merveille et sa présentation du travail du syndicat et des méthodes de choix des sites est un modèle de pédagogie. Une pédagogie qu'il veut "participative", avec les associations, les chambres insulaires, les élus et bien sûr les populations. Il explique le principe du "bioréacteur" puis passe au chapitre le plus délicat : le choix du site. Là commencent les bruits divers dans l'assemblée jusqu'alors très sage. Comme se plaît à le répéter Soret, "on a jamais vu un village faire une fête pour l'arrivée d'un décharge sur son territoire". Mais par ailleurs ces déchets existent et il faut bien s'en préoccuper. Pour l'observateur de la réunion à Héry, il est remarquable que les méthodes choisies et la solution du bioréacteur ne font plus guère polémiques. En revanche le transport de ces déchets, les camions, le trafic, demeurent l'essentiel des préoccupations des habitants du secteur. Les villages qui seraient traversés sont étroits avec des habitations très proches des routes. Déjà actuellement une bonne partie de la population se plaint du trafic existant des camions, qu'en sera-t-il avec cet apport supplémentaire ?

Les élus Auxerrois étaient tout particulièrement mobilisés et très présents à Héry. Outre Denis Roycourt, membre du bureau du syndicat, Denis Martin avait également fait le déplacement, tout comme un "état major" presque au complet d'EELV. Un ancien maire de la CCA présent fera remarquer "ne pas en revenir que les verts acceptent ainsi sans broncher la déforestation promise sur 35 ha". Il est aussi vrai que 2 sites sont également pressentis très proches d'Auxerre et que Guy Férez a déjà fait part de son "oukase". Pour lui c'est "niet". N'en déplaise à Nicolas SORET qui veut croire aux chances de toutes les communes, Héry semble  "tenir la corde" ... A suivre !

Vous pouvez prendre connaissance de la presque intégralité de cette réunion avec les 4 vidéos proposées plus haut.

JL.H

Le "bioréacteur" de Sauvigny le Bois (Avallonnais)