LA CITE
Arquebuse : Férez maintient mais recule pour convaincre
le mardi 05 mars 2013, 12:47 - LA CITE - Lien permanent
Le projet d'aménagement de l'Arquebuse a été révélé ficelé à la population et aux élus d'Auxerre en janvier. Seuls, le maire et deux adjoints ont travaillé dessus avec le promoteur pendant deux ans. D'où les contestations, critiques et polémiques multiples qui se sont cristallisées par la création d'une association de défense comptant, à ce jour, plus de 500 adhérents de tous bords
Guy Férez maintient. Pas question de renoncer au projet d'aménagement de la place de l'Arquebuse, qui aux yeux du maire est une chance unique pour Auxerre. Une opportunité dès lors que les impôts locaux n'augmenteront pas car c'est un investisseur privé, la Sopic, qui portera le projet. Un investissement de plus de 35 millions d'euros pour construire un parking souterrain, le marché mi-enterré, les emplacements commerciaux grande surface, hôtel compris et tous les espaces publics.
La dernière livraison de la revue municipale "Auxerre Magazine", distribuée gratuitement dans toutes les boîtes aux lettres, présente un cahier central de 4 pages en papier glacé, qui est consacré entièrement au projet et titré "L'avenir passe par l'Arquebuse".
Si le maire, dans son éditorial spécifique, bien plus long que d'habitude, affirme que "le doute n'a plus sa place lorsque la décision est prise" réaffimant sa conviction d'oeuvrer pour l'intérêt de la ville, on observera qu'il ouvre grand la porte, à l'information, au dialogue, à la concertation, assurant que "la population s'exprimera" comme pour les quais, et que les Auxerrois pourront dire leurs préférences et défendre leurs choix".
Cette information nouvelle, la seule de ce quatre pages qui se veut aussi pédagogique, est reprise et déclinée par Julien Savoye, responsable pour la Sopic du dossier de l'Arquebuse, interviewé par Auxerre Magazine sur une pleine page curieusement sans photo. De là à suggérer qu'il serait un responsable sans tête, il y a un pas qu'on ne franchira pas.
Or que dit-il ? Il dit en substance que "le projet est loin d'être ficelé" et que la population va être invitée à donner son avis et pourra modifier le projet initial, "dans la limite de ce qui est supportable financièrement pour le promoteur."
Les propositions bienvenues ...
En somme, après qu'une poignée d'hommes ont mis sur pied le projet, après que ce dernier a été adopté à la majorité au conseil municipal en dépit des votes contre de l'oppostion mais aussi les nombreuses abstentions au sein de la majorité ; le projet va être discuté à différents échelons en associant les acteurs locaux, " c'est-à-dire la population, la mairie (sic), les administrations, les professionnels, les associations".
Et Julien Savoye d'affirmer en conclusion : " Dès le mois prochain ... les bases de la concertation seront definies en accord avec la mairie et rendues publiques. Les propositions seront les bienvenues".
Si on a bien compris, la mairie a renvoyé la patate chaude dans les mains de la Sopic. Force est de constater que ça rame dur. Mais c'est sand doute normal pour un projet de cette envergure, le courage étant de fuir l'inaction. Il s'agira aussi de concilier au mieux les intérêts particuliers et l'intérêt public bien compris et partagé.
Les autres échéances, les vraies, sont de deux ordres.
1/ La Sopic attend l'autorisation de poursuivre qui nécessite le feu vert administratif.
2/ Un second temps mènera à la demande de permis de construire.
Il y aura l'enquête publique prévue par le loi. Le dispositif de concertation a posteriori accompagnera donc cette enquête.
P-J. G.
Commentaires
Pour répondre à jhuss sans polémiques mais seulement pour tenter d’appréhender le sujet au plus juste, il s’agit bien d’une opération traitée par trois élus et la sopic, s’en suivit un vote (à l’aveugle) comme cité par ailleurs. Aujourd’hui la balle est dans les instances administratives, on entend par là les services de l’état comprenant entre autres, le service de l’architecture des bâtiments de France et du patrimoine. Ensuite si ça passe (sic), c’est le permis de construire avec les avis conformes du Préfet qui donnera carte blanche au demandeur ! Belle méthode pour entifler une telle opération à la population de la ville !
Comme je l’ai décrié, l’urbanisme de la ville semble évoluer au gré de velléités sans prospective, sans études conséquentes, sans approches du commerce au sens de l’évolution démographique et zones de chalandises, cela mettant en péril l’âme du « petit » centre-ville ! Cela est un choix auquel les habitants devraient raisonnablement se déterminer. EN CONCLUSION ; bien avant la Sopic et l’administration, n’est-ce pas à la population de donner le départ de cette affaire proposée par les élus représentants l’ensemble des habitants de la commune ?
Cela ne règle pas le fond du dossier : l'aliénation d'un patrimoine, d'un bien commun à tous les Auxerrois au profit du privé ! C'est ce qui fonde ce projet et c'est inadmissible. Je me demande si les habitants se rendent bien compte. Dans toutes les villes actuellement, les municipalités éclairées reprennent le contrôle des concessions, de l'eau aux équipements etc... et Auxerre fait tout le contraire... on marche sur la tête !
Personnellement j'ai plutôt tendance à considérer qu'il n'y a pas véritablement de "recul" sur le fond du dossier, mais la prise en compte d'une profonde erreur de communication. Guy Férez, à juste titre, s'engage donc dans la "correction" de cette erreur.
PJ.G note à juste titre à la fin de son article que deux choses restent importantes à considérer :
"1/ La Sopic attend l'autorisation de poursuivre qui nécessite le feu vert administratif.
2/ Un second temps mènera à la demande de permis de construire."
Il s'agit là véritablement du fond. Le reste ne semble s'apparenter qu'à de la communication jusque là insuffisante.
Sur le plan de la non-concertation, comme sur le fond du projet, tout a été dit de ma part, c’est bien sur le plan de la politique locale que les choses sont audacieuses et hasardeuses comme le souligne ce dernier papier d’AuxerreTV. Il semble que seuls deux élus (lesquels ?) ont pris part à la décision. Le reste des élus de la majorité aurait voté favorablement (béni-oui-oui!). L’opposition par définition s’opposant les yeux bandés ! Quant ’a la population mise au courant pour la première fois officiellement dans un lancement de ce que l’on a qualifié (de la par MR. le Maire) d’ouverture de la concertation en un tchat d’envergure médiocre !
Mais dans quel monde sommes-nous ? Là je m’adresse pour la première fois à l’homme politique en la personne de MR. Le Maire ! Cette manœuvre, ne ressemble en rien à ce que le président de la république autant que le chef du gouvernement ont mis en place dans les méthodes nouvelles de responsabilités, de gouvernance, de concertation populaire.
Comment décevoir à ce point l’électorat autant que les élus de la majorité au conseil municipal, qui n’a plus voulu de l’équipe précédente dont on sait la gestion pépère, allant jusqu’avouer que le risque est grand, que l’on joue ici la reconduction du mandat inconsidérément, ceci donnant l’apparence d’un abandon souhaité! Les bras m’en tombe… A se demander d’où vient l’erreur ?