Séduit par le Vézelay, c’est à Asquins qu’il vint pour savourer ce qu’il ne savait être le reste d’une vie bien brève. C’est à Asquins qu’il trouva la voie vers Dieu et n’eut de cesse d’en indiquer le chemin à d’autres.

Homme qui savait dire tout haut ce qu’il pensait tout haut aussi, contestataire indigné aux opinions pas toujours uniformes mais habilement diffusées par les médias dont il savait utiliser le pouvoir.

 

Ses opinions, que l’on y adhère ou pas, il s’est mérité le droit de les porter en bannières puisqu’il a combattu dans la résistance et a notamment participé à la libération de Chartres où il accueillit le Général de Gaulle – dont il s’éloigna lors de l’affaire Medhi Ben Barka. Il adressera alors au Monde un article qui ébranlera le Général : "J’ai lu l’article de Maurice Clavel. Il bat complètement la campagne. Croit-il que je suis le général de Gaulle pour les 'gaullistes'? Croit-il que je le suis pour Maurice Clavel et à son gré? Non, je tâche de l’être pour la France. À cet égard, je prétends savoir mieux que personne (gaullistes et Maurice Clavel compris) ce que je dois faire et comment je dois le faire pour la servir à mesure. Et le reste m’est, non toujours indifférent, mais toujours sans poids et sans effet." (De Gaulle: Lettres, notes et carnets, tome V) (Source : Encyclopédie de l’Agora).  Il aura été pétainiste, gaulliste, maoïste, soixante-huitard - « Révolution sexuelle, piège à cons » (21 février 1972) -, grand pourfendeur de la censure et enfin fervent catholique.

 

 

C’est alors qu’il s’éloignait du gauchisme qu’il fut séduit par Asquins et sa proximité avec le Vézelay qui nourrit alors son retour à la foi. Dieu est Dieu, nom de Dieu y fut écrit en 1976. Il allait parfois assister à la messe au Vézelay où il rencontra le Renouveau charismatique et en fut séduit. En 1974 il avait écrit Ce que je crois, révélant le dessein de l’homme : rencontrer Dieu. Il l’avait si bien cru et décrit que le livre provoqua de nombreuses conversions. « Un prophète de notre temps », comme l’a qualifié Jean-Marie Lustiger, alors Archevêque de Paris.

  

Sa maison d’Asquins le vit rencontrer fréquemment un groupe, dont Edgar Morin et André Frossard, et deux philosophes enseignant à  Auxerre, Christian Jambet et Guy Lardreaux, défendant une foi catholique retrouvée.


C’est d’une crise cardiaque qu’il meurt prématurément à 59 ans à peine. Il repose au cimetière du Vézelay sous une simple dalle.

           

 

                                                                          10 novembre 1920 – 23 mai 1979 (DR)                                             

 

                                                                                      Suzanne Dejaer