L'autre Anglais de Toulon, Delon Armitage auteur de l'essai décisif, a grillé l'ouvreur gallois de Clermont Brock James. Il ralentit sa course vers la terre promise, et tire une langue en coin à son opposant histoire de lui signifier qu'il peut courir mais il ne le rattrapera pas... Et d'ajouter un petit signe de la main pour dire Bye Bye tout en réaccélérant pour aller aplatir.

Les commentateurs constipés de france 2 détenteurs de la vertu et de l'éthique du rugby ont cru devoir épingler ce geste de peu de faire play et de stigmatiser Armitage en expliquant que le Toulonnais était coutumier du fait.

Or tout le bonheur du rugby, l'objectif du jeu n'est-il pas d'aller aplatir en terre promise ?

Armitage pouvait exprimer sa joie comme un gamin effronté en signifiant par le geste à son pote adversaire : "Je t'ai bien eu mon gars..." . Le rugby comme le foot et d'autres sports, c'est quand même bien de "rouler" l'adversaire. D'être plus malin, plus rapide, de le prendre en défaut. Le déboulé enfantin d'Armitage apparaît comme un coup de fraîcheur et un vrai bol d'air frais dans un sport où le sacrifice et la solidarité font parfois oublier les bases du jeu et la philosophie du jeu. On voudrait des milliers d'Armitage sur les terrains de France ce dimanche et les autres. Cela rappelle la ruse et le flair de notre Serge Blanco lors de la première Coupe du monde de rugby en 1987 en Nouvelle-Zélande, contre l'Écosse. Serge Blanco marque les esprits en jouant rapidement un coup échappant aux adversaires et à la caméra de télévision pour donner un avantage inespéré aux Bleus 20-16 qui concéderont le nul mais iront en finale.

 

P-J. G.