Une prédiction le concernant annonçait le Messie : « Or, un rameau sortira de la souche de Jessé, un rejeton poussera de ses racines ... En ce jour-là, il y aura un rejeton de Jessé, qui se dressera comme la bannière des peuples; les nations se tourneront vers lui, et sa résidence sera entourée de gloire ».

 

C’est entre le XIe  et le  XVe siècle que l’art chrétien décide de présenter l’ascendance du Christ au moyen de ces arbres. En passant par Marie de Nazareth, descendante du roi David qui en transmettra donc le sang à son fils Jésus.


L’arbre de Jessé est en relation étroite avec la doctrine de l’Immaculée conception : une race lourde de crimes et péchés n’a pu empêcher qu’une Vierge sans tache ne fleurisse, permettant à la prophétie de s’accomplir pour l’humanité.


Dès 1500 l’église de Saint-Bris le-vineux est décorée d’une gigantesque (5 mètres sur 7 !)  peinture murale de l’arbre. Elle représente plus de 40 des descendants du Christ,  vêtus des costumes de l'époque et mis en buste dans des médaillons circulaires. Des banderoles courtes et larges indiquent leur nom. Au bas, Jessé assis dans une chaire de bois sculpté au dossier et soubassements ornés de fenestrages. Les donateurs (Edmé Escorchot et Deline, sa femme) y sont représentés en petit, agenouillés près de leurs saints protecteurs.  Edmé Escorchot est non seulement le donateur mais aussi le peintre de cette œuvre.

 


A Joigny, l’arbre se ramifie de part et d’autre d’un poteau cornier sur une maison située au croisement des axes principaux (est-ouest/nord-sud) qui conduisaient aux quatre portes de la ville. La dendrochronologie permet de dater cette magnifique maison de 1540-1560. Au bas du pignon Jessé est représenté endormi. Pièces de contreventement et tournisses sont les branches portant une partie seulement de sa descendance, notamment David et Salomon. Au sommet se trouvent la Vierge et son enfant. La façade et la toiture sont classées «monument historique ».

 

Suzanne DEJAER

 

Photo Christophe Finot (D.R.)