Dans la vodka on croyait que les Varsoviens trouvaient le brouillard nécessaire pour ne pas trop bien voir cette vie si morne de l’après-guerre où tout était rare, cher, hors d’atteinte. Varsovie était la ville dont on parlait pour dire ensuite « mais allez donc à Cracovie la vieille ville est restée, un vrai bijou que vous ne devez pas manquer ! ».


Et Varsovie est revenue de loin, mais elle en est revenue. Et rien n’arrête l’optimisme de cette nouvelle marche vers l’avenir. Peu à peu les choses se font, et on en profite. Chaque année a plus à offrir que la précédente.

 


La ligne de métro nord-sud (21 stations) est parfaite et moderne – et les tarifs alléchants : 15 Zlotys (3,75 €) pour un pass de trois jours sur métro, tram et bus ! La ligne est-ouest est en devenir mais plus délicate puisqu’elle passera sous la Vistule et que le sol est instable et sablonneux. Et déjà le quartier de Praga, la banlieue considérée jusqu’à il y a peu comme l’angle maudit de la ville, est devenu l’endroit où il faut être. C’est là que dans les années ’70 on pouvait s’aventurer dans un « bazaar » d’étals illégaux pour y acheter des marchandises de contrebande ou volées en prenant grand soin à ne pas se retrouver délesté soi-même. C’est là que les ivrognes et gangs de banlieue sévissaient.

 




Praga fut épargnée en grande partie par la guerre, et les anciennes halles et usines y ont été préservées, devenant aujourd’hui le quartier général de la « bohème » varsovienne. Le siège de l’industrie polonaise du caoutchouc est désormais un espace recherché, et les anciennes distilleries de Vodka Kosener, fermées au début des années 70, subissent un lifting d’importance pour se transformer en appartements, commerces et bureaux « trendy ». Déjà on y trouve un café avec plage artificielle et … lits sur la terrasse et un brocanteur où on achète un peu tout, des vieilles publicités coca cola aux chaises étranges en passant par les cartes postales coquines de 1900, et la grille est ornée d’un panneau qui montre ce que sera ce lieu d’ici peu.

 

Une terrasse de café bien surprenante dans les anciennes distilleries Kosener. Photo Chris Rzonca pour AuxerreTV (DR.)

 

Le site de l'ancienne distillerie de Vodka Kosener (Photo Auxerre TV - DR)

 

L'avenir du site (Photo Auxerre TV - DR)


Plus loin, de vieilles maisons encore lépreuses et aux façades cicatrisées de mille affronts ouvrent leurs portes pour accueillir la toute nouvelle joie d’être un restaurant typique, un bar branché au nom inattendu : - « Le dépôt de bouteilles » Skład butelek, « Le pingouin chauve » Łysy pingwin, ou encore « Dans les vapeurs de l'absurde »  W oparach absurdu - , une galerie artistique – l’artiste locale Ewelina Półgrabska expose en ce moment - , un magasin pas comme les autres. Praga n’est plus sillonné d’ivrognes et ne retentit plus des bagarres nocturnes. Praga, sur la rive droite de la Vistule, se prépare à être sur la seconde ligne de métro, à 10 minutes du centre.

 

             Suzanne DEJAER

 

Galerie artistique dans le quartier de Praga  (Photo Auxerre TV - DR)

Un peu du talent d'Ewelina Półgrabska et son site