FIGURES
L'adieu à Ben l'arbitre international d'Auxerre
le mercredi 31 juillet 2013, 11:00 - FIGURES - Lien permanent
Les cendres de Mohamed Benali ont été inhumées au cimetière de Saint-Georges-sur-Baulche, mardi après-midi
On le voyait au marché avec son panier, plaisantant avec les uns ou les autres avec cet accent inimitable que rehaussait un regard pétillant. On l'a vu encore dernièrement à la boulangerie près du collège Denfert-Rochereau. Et puis il est parti sans crier gare, il s'est éteint sans coup de sifflet, en ce mois de juillet caniculaire finissant.
Mohamed Benali, arbitre international, est mort, à l'âge de 74 ans, à Saint-Georges-sur-Baulche près d'Auxerre. Il a été inhumé, mardi 30 juillet, au cimetière de Saint-Georges, accompagné par les membres de sa famille, des proches et d'anciens dirigeants de l'AJA, le président Jean-Claude Hamel, Guy Roux et Claude Laguillaumie ainsi que le président du District de l'Yonne de football, André Milot.
Ben, c'était un personnage et un caractère. Il ne fallait pas trop le titiller car il avait du répondant. Mohamed Benali fut un arrière intraitable à l'AJA lorsque le club du patro évoluait en division d'honneur. La trentaine venue, il se tourna vers l'arbitrage soutenu et conseillé par un ancien arbitre international, Auxerrois aussi, M. Brenet, coiffeur de son état. Il débuta sa carrière d'arbitre au haut niveau en 1978 et termina au parc des Princes en 1987.
Meilleur ouvrier de France
"Ben" comme on le surnommait affectueusement, a arbitré 278 matchs au plus haut niveau dont 139 en division 1, délivrant au total, 8 cartons rouges et 7 cartons jaunes (1 seul rouge et 3 jaunes en 139 matchs de division 1!).
Il formait avec le Bisontin Michel Vautrot et l'Alsacien comédien Robert Wurtz, le trio infernal de l'arbitrage français.
Ce que l'on sait moins c'est que Ben a travaillé toute sa carrière comme technicien aéronautique chez Precilec à Auxerre qui fabrique notamment les sièges de Boeing et Airbus. Il fut élu meilleur ouvrier de France. Ce que l'on sait moins aussi, c'est que son épouse Françoise était une dactylo-sténographe d'exception. Nous en attestons pour l'avoir côtoyée et usée à l'Yonne républicaine où elle était plus que l'ange gardien des journalistes qui avaient recours à elle, parfois dans les pires conditions, et lui dictaient leur article. Ce que l'on sait moins aussi, c'est que Ben faisait de la sculpture avec des matériaux de récupération. Dans son sous-sol à Saint-Georges, on peut voir de nombreuses oeuvres.
À son épouse Françoise Benali, à son fils Rémi et à toute la famille, nous présentons nos condoléances émues et attristées. Les mots manquent pour apporter le réconfort en ces moments douloureux.
P-J. G.
Mohamad Benali lors d'une rencontre de D 1 en compagnie de Denise Fabre (DR)
Depuis la période Benali-Wurtz-Vautrot, l'arbitrage en France a évolué, pas toujours dans le bon sens. Interview du président du District de l'Yonne André Milot qui fait de l'arbitrage sa priorité numéro 1 pour la saison 2013-2014
Commentaires
Quelle tristesse pour voir ce grand arbitre s'éteindre !!
J'étais tout jeune arbitre en Bretagne quand je l'ai vu évolué plusieurs fois à Rennes et il a marqué toute une génération d'arbitres.
Je n'ai jamais oublié son nom même si je ne le connaissais pas personnellement.
Condoléances à sa famille et que l'exemple de M. BENALI qui fut un grand arbitre puisse servir d'exemples aux jeunes arbitres bourguignon.
Merci pour cet hommage à mon oncle.
Encore merci de toute la famille
Au nom de Françoise son épouse et au nom de notre famille toute entière, je vous remercie Monsieur Pierre Jules pour ce bel article et vos gentils mots. Ben est parti dignement, comme il a toujours vécu.
Ben avait l'amour de son terroir et de sa région. Merci aux Auxerrois et aux Bourguignons qui l'ont toujours apprécié. Merci à sa seconde chair, la grande famille du football qu'il aimait tout autant.
Son fils Rémi, Françoise et toute notre famille
Adieu à toi le cousin! Paix à ton âme.
Reportage exceptionnel : on en apprend beaucoup alors qu'on croyait savoir.
AuxerreTV vous êtes dans la vraie proximité et qui plus est dans l'humain.
Continuez comme ça. On en redemande. Vous contribuez à retisser du lien à tous les échelons.
j
Merci Pierre Jules pour cet hommage à un ancien footeu de l'AJA. C'est en même temps un rappel que l'ensemble des footballeurs amateurs de l'AJA , de 1960 à l'accession au plus haut niveau, ont été autant de maillons, conduits par un génie - Guy Roux -, dans la progression du club. Dommage qu'on en parle si peu, car les jeunes du centre de formation, par exemple, ne savent sans doute pas ce qu'ils doivent aux générations précédentes.
Daniel Marmagne