Les centrales syndicales connaissaient d'avance la difficulté d'une mobilisation très importante en ce début septembre. Elles n'avaient pas tort en ce sens que le pavé Auxerrois n'a pas connu les grandes foules de 2010, ni le même enthousiasme communicatif. Même si l'on peut estimer le nombre des participants à 500 personnes, il y avait comme un souffle de résignation. Le défilé de la place de l'Arquebuse à la place de la Préfecture ressemblait plus à un "devoir à accomplir" qu'à une véritable "lutte implacable".
"La mobilisation a été plus que modeste, à peine supérieure à la manifestation, dont l'ampleur avait été faible, que les mêmes syndicats avaient lancé en mars contre l'accord sur la sécurisation de l'emploi."  Le gouvernement peut souffler, et les syndicats contestaires s'inquiéter. La journée de mobilisation contre la réforme des retraites n'a pas provoqué de « déferlante » dans les rues.

Cependant, en scrutant bien le défilé, à côté des "figures bien connues", on remarquait des visages nouveaux ou inhabituels : ainsi sans doute plus de jeunes sans pancartes, sans badges, pas visiblement encartés ou syndiqués. Sans doute également, une fonction publique moins mobilisée qu'en 2010 puisqu'elle ne ressent pas la menace de cette nouvelle réforme. Dernière interprétation à cette relative faible mobilisation; elle fera sans doute grincer certaines dents : le Président de la République n'est plus Nicolas Sarkozy avec un gouvernement de droite, mais François Hollande et un gouvernement de gauche.

De là à conclure que pour qu'une réforme "de droite" passe en douceur, il suffit que ce soit "la gauche" qui la propose; c'est une autre histoire qui reste à écrire.

J-L.H