À Auxerre, les inscriptions sur les listes électorales sont de moitié moindre qu'à la veille de l'élection présidentielle.

Il est encore temps de s'inscrire, avant mardi 18 heures, dernier délai, auprès du service des formalités administratives, place de l'Hôtel de ville.

Qui doit s’inscrire ?

L’inscription est automatique pour les jeunes de 18 ans. En dehors de cette situation (déménagement, pour les citoyens étrangers arrivants en France) l’inscription sur les listes fait l’objet d’une démarche volontaire.

Comment s’inscrire ?

L’inscription sur les listes électorales est possible selon 3 modalités :

  • Soit en se rendant à la mairie de votre lieu de domicile avec les pièces exigées (formulaire d’inscription, pièce d’identité et justificatif de domicile)
  • Soit par courrier en envoyant à la mairie le formulaire d’inscription, une photocopie d’une pièce d’identité et d’un justificatif de domicile
  • Soit par Internet dans certaines communes, en utilisant le téléservice proposé par mon.service-public.fr.

Quels documents dois-je fournir ?

* Si vous vous inscrivez directement en mairie, trois documents sont nécessaires :

  • Le formulaire d'inscription. Veillez à être le plus clair et lisible possible et à bien remplir toutes les rubriques du formulaire qui vous concernent.
  • Une photocopie d'un titre d'identité et de nationalité en cours de validité : Vous adresserez à votre commune une photocopie lisible de votre pièce d'identité en cours de validité : carte nationale d'identité (photocopie recto verso ou passeport (photocopie de la double page ou figure votre photo) ou permis de conduire (valable uniquement s'il est accompagné d'un justificatif de nationalité)
  • Un justificatif de domicile. Seront acceptées :

>> Les pièces prouvant que vous êtes domicilié dans la commune où vous souhaitez être inscrit(e) (facture d'électricité, de gaz ou de téléphone fixe). Veillez à ce que les factures soient établies à votre nom et prénom et qu'elles ne datent pas de plus de 3 mois.
>>ou les pièces permettant de prouver que vous êtes inscrit(e), pour la cinquième fois et sans interruption, au rôle d'une des contributions directes communales ou que votre conjoint répond à ces conditions.

* Si vous ne pouvez pas vous déplacer en mairie, vous pouvez envoyer des photocopies de ces documents énumérés ci-dessus.

 

Le vote blanc va-t-il rentrer dans les moeurs ?

Encore raté! Aux élections municipales de mars, voter blanc reviendra encore à s’exprimer dans le vide. Bulletins blancs et nuls seront toujours mis dans le même sac, si bien que l’on ne saura pas combien d’électeurs auront voulu marquer leur désapprobation avec l’ensemble des listes candidates. Pourtant, les choses avancent. Les députés ont voté fin novembre une proposition de loi (UDI) qui prévoit de compter à part les bulletins blancs. Elle doit encore être débattue au Sénat en seconde lecture et pourrait s’appliquer aux européennes du 25 mai. On va savoir ce que représentent ces bulletins blancs qui seront enfin comptés à part, ce qui était impossible jusque-là. Les électeurs vont disposer d’un véritable choix supplémentaire, qui sera de ne pas choisir parmi l’offre politique qui lui est proposée. Ils pourront exprimer une opinion, celle d’être en désaccord avec cette offre et de dire qu’aucun des candidats ne leur convient. Pour le second tour d’une présidentielle cela n’a aucun sens, mais la reconnaissance de ce vote blanc vaut pour toute élection où se présentent depuis quarante ans des barons très installés sans qu’on arrive à les déboulonner.

 

Il y a des voix qui se perdent

 

Selon une étude, quelque 22% d’électeurs pas ou mal inscrits pourraient ne pas voter en 2014. La faute à une procédure archaïque, qui profite plutôt à la droite.

Plus que quatre jours pour s’inscrire sur les listes électorales. C’est une exception politique française qui risque de piéger tous les non-inscrits et les mal-inscrits - notamment parce qu’ils ont déménagé, ont été naturalisés ou radiés - qui voudront voter les 23 et 30 mars aux municipales et le 25 mai pour les élections européennes : «La procédure est véritablement moyenâgeuse, digne d’une France rurale où les gens déménageaient au maximum deux fois dans leur vie: on demande aux citoyens de se rendre en mairie pour s’inscrire l’année précédant le scrutin. Soit avant le 31 décembre 2013 pour voter en 2014 aux municipales, alors que la campagne n’est même pas commencée !, dénonce Jean-Yves Dormagen, directeur du département de sciences politiques de l’université de Montpellier-I. On est à l’heure d’Internet, dans une société extrêmement mobile et on a la procédure la plus lourde et la plus contraignante du monde», s’étrangle ce spécialiste de l’abstention. Dans une société modernisée, cette incongruité réglementaire s’apparente à une grave anomalie démocratique. Trois millions de Français en âge de voter ne sont pas inscrits sur les listes, soit 7 % du corps électoral potentiel. Cela représente l’équivalent de la population combinée de Paris, Lyon et Marseille.

A cela s’ajoutent les «mal-inscrits» : à partir d’un échantillon représentatif de 40 000 inscrits sur une liste électorale, Dormagen et son équipe viennent de calculer que 15% ne le sont pas à la bonne adresse. Ce qui représenterait 6,5 millions d’électeurs au niveau national. «Au total près de 9,5 millions de citoyens ne sont pas ou mal inscrits, c’est le nombre de voix obtenues par Nicolas Sarkozy au premier tour de la présidentielle 2012. Un électeur sur cinq a un problème d’inscription. Et parmi eux, ceux pour qui c’est un choix sont une minorité», conclut Dormagen.

Au sein de cette cohorte d’exclus du vote, les jeunes et les habitants des quartiers populaires sont surreprésentés. Depuis 1997, l’inscription en mairie est automatique quand on atteint 18 ans, mais les étudiants ou les jeunes actifs ne peuvent pas toujours revenir au domicile de leurs parents le jour du scrutin.

Certains prônent l’inscription automatique en vigueur dans plusieurs pays européens (Allemagne, Belgique, Danemark, Espagne, Italie, Pays-Bas). Ou, carrément, le vote obligatoire. Le politologue Alain Duhamel l’appelait de ses vœux, dans Libération, en 2010, après un record absolu d’abstention (53%) pour des élections régionales : «Les nombreux adversaires du vote obligatoire prétendent qu’il casse le thermomètre. Cela vaut mieux que de laisser la maladie s’étendre. Sans majorité représentative, il n’y a pas de démocratie légitime, et c’est là l’essentiel.»