Guy Cotret, le dirigeant de l'AJA, estime qu'il faut encore sauver l'équipe pendant qu'il est encore temps et un limogeage de Bernard Casoni dans les prochaines heures n'est pas exclu.

Vendredi soir à l'issue du match, Guy Cotret a tenu les propos suivants :" Il est toujours difficile de prendre une décision à chaud. C'est une lourde défaite à laquelle je ne m'attendais pas, avoue le président de l'AJA. Je pensais que l'équipe allait réagir. Il est un peu tôt ce soir pour prendre une décision de cette nature. Nous avons pris sept points sur les dix dernières rencontres, c'est bien sûr très insuffisant pour se maintenir en , ce qui est quand même un objectif a minima pour l'effectif qui est le nôtre.

Ce qui me fait très mal au coeur, c'est que j'ai entraîné avec moi des gens qui ont investi beaucoup d'argent et c'est une lourde responsabilité. Je réfléchis. Je me donne encore la nuit pour réfléchir et prendre une décision qui pourrait inverser un peu la spirale de la défaite dans laquelle nous nous trouvons " a-t-il déclaré sur RMC.

Or dimanche dernier, voici ce que Guy Cotret affirmait à Auxerre TV,

Menacé de licenciement pour les mauvais résultats enregistrés depuis le début de l'année, Bernard Casoni demeure l'entraîneur de l'AJA et est même conforté dans sa mission, décison prise de commun accord avec le propriétaire du club actionnaire majoritaire, Emmanuel Limido.

 

Cotret joue avec les medias

Auxerre TV.- Trois matchs difficiles se profilent le premier à Laval qui joue sa survie en Ligue 2 puis contre Créteil et  Troyes ensuite. Imaginons trois défaites, Casoni conserve votre confiance ?

Guy Cotret.- Nous prenons les matchs les uns après les autres, on ne se pose plus de question. L'objectif c'est le maintien en Ligue 2, car c'est vital. Nous faisons confiance à Bernard Casoni pour qu'il inverse la tendance et sauve l'équipe. Nous ferons tout pour l'accompagner lui et l'équipe. Emmanuel Limido va proposer les services d'un psychologue, préparateur mental, non pas pour remplacer l'entraîneur dans son rôle mais pour l'aider à débloquer voire désinhiber les esprits. Le coach sera libre d'accepter ou pas, cela ne changera rien. On va chercher à l'aider par tous les moyens.

Huit jours plus tard, tout serait donc remis en cause, à en croire ce que suggère Guy Cotret lui-même. Mais peut-être était-il sous le coup de l'émotion et de la déception.

Toujours est-il que le buzz fait son oeuvre et la presse pure player, radiophonique et écrite, par déduction, ne donne plus que quelques heures à vivre à Auxerre à Bernard Casoni. Peut-être aussi, des journalistes déçus pensent-ils qu'un changement d'entraîneur pourrait être une solution, tant ils redoutent eux-mêmes une relégation de l'AJA en National. Beaucoup pensent que l'effectif est très faible et que l'équipe est sans leader et sans caractère. Bernard Casoni aurait ainsi fait des miracles depuis son arrivée en décembre 2012 pour sauver l'AJA et tenter de construire une équipe avec des jeunes et des vieux usés. Sans jamais avoir eu la main sur le recrutement, au contraire puisqu'on lui a pris Ntep pour le vendre et renflouer les caisses vides du club.

Dans les situations difficiles, il convient de ne pas perdre la tête et de faire appel à la raison. Or si l'on tente un tant soit peu de raisonner, il paraît peu probable, que des dirigeants tels Limido et Cotret, décident le contraire de ce qu'ils ont réfléchi mûrement, le week end dernier. Le plus important dans une décision n'est-il pas de s'y tenir ? Et de ce qu'ils on mis en oeuvre dans le dispositif pour améliorer l'efficacité de l'organisation et des relations humaines dans le club. En somme, la nomination d'un consultant, Jean-Pierre Cochet, ancien cadre supérieur du monde agricole, consultant en management, qui a pris contact jeudi avec les joueurs, le staff et les cadres administratifs du club, n'aurait été qu'une opération vaine, si Casoni est remercié, ce dimanche, comme beaucoup semblent le supputer.

Cochet a demandé à prendre le car avec les joueurs pour rallier Laval, jeudi après-midi. Il a assisté au match ainsi qu'au débriefing. Peut-être a-t-il déjà quelque idée.

Cela dit, dans cette hypothèse, pourra-t-elle être vraiment entendue dans ce qui ressemble bien à une cacophonie, y compris au plus haut niveau du management ?

On ne rappellera pas les épisodes précédents du feuilleton qui a débuté l'été dernier, où déjà Cotret et Casoni n'étaient pas sur la même longueur d'onde, juste avant la cascade de décisions polémiques au centre de formation et en interne (renvoi de fabrice Hérrault, le directeur général amené par Cotret) plan de licenciements finalement retiré in extremis.

 

Vanuchi maintenant ...

Nous nous bornerons à la cacophonie des discours dirigeants. Cotret qui veut la peau de Casoni au lendemain du match contre Dijon lors d'un conseil d'administration de la SAOS AJA en présence d'Emmanuel Limido qui décide de réfléchir jusqu'à dimanche, pour finalement annoncer le maintien de l'entraîneur et la nomination de Jean-Pierre Cochet afin, d'une part, établir le dialogue entre le président Cotret et l'entraîneur Casoni et d'autre part, aider l'équipe, les joueurs, sur le plan mental, pour les débloquer, sans empiéter sur le rôle de l'entraîneur.

Le lendemain, Guy Cotret explique à la presse que c'est lui qui a sauvé la tête de Casoni auprès de Limido, et que Jean-Pierre Cochet, un camarade d'école à Reims, avait une mission de trois mois tarifées à 30 heures de consulting, dédié à la préparation mentale des joueurs. Ce que ne veut pas entendre Casoni qui par définition est le maître des vestiaires.

Emmanuel Limido avait pourtant été clair, semble-t-il. Mais dans ces petits jeux de pouvoir et d'influence, tout le monde semble y perdre son latin. Au moment où l'AJA a besoin d'un guide et d'une équipe de dirigeants qui jouent collectif. Bref, sans cacophonie.

Si Bernard Casoni était lessivé, à bout, usé, sans autres ressources ni munitions, ne demanderait-il pas à être relevé de ses fonctions ? Tel qu'on connaît l'homme, si bien sûr.

Le plus drôle serait qu'aujourd'hui, Casoni soit viré. Après Renaud (Carquefou), Landry-Chauvin (libre ex-Brest), voici que Vanuchi de Martigues (CFA), au soir de la défaite cruelle au Pontet samedi,  annonce qu'il a été contacté par l'AJA (regardez la video) et qu'il va en savoir davantage dans les prochaines heures ...

Le plus drôle si ce n'était dramatique, serait que même avec un autre entraîneur, l'équipe se condamne à la relégation. Car enfin, ce sont tout de même, jusqu'à preuve du contraire, les joueurs qui font la pluie et le beau temps sur le terrain. Une hirondelle ne fait pas le printemps.

 

Pierre-Jules GAYE