L'hélicoptère du Samu a stationné pendant un moment assez long au-dessus du domicile de Jean-Louis Hussonnois, puis, à la sortie du cercueil et aux indications d'un des hommes des pompes funèbres, il s'est aligné en face de la porte face a Jean-Louis.

Avant de faire son ballet au dessus de la place ... Ce fut un moment d une rare intensité.

 

 

La procession de bénédiction autour du cercueil (DR)

 

Une toute petite partie de la foule présente aux obsèques de Jean-Louis Hussonnois (DR)

 


Anne Muxel a tourné un film sur le thème "Famille, dispute et politique", avec Jean-Louis Hussonnois en back-office (DR)

 


Philippe Auberger, ancien député maire de Joigny, profondément affecté par la disparition de son "meilleur ami", a entrepris depuis trois ans, des études de théologie (DR)

 

Pour le politologue Pascal Perrineau, JLHUSS est un des cinq hommes politiques en France en épaisseur humaine, sensibilité et ouverture d'esprit, une espèce rare dans ce milieu ... (DR)

 

La cathédrale Saint-Étienne d'Auxerre était bondée pour la cérémonie d'adieu à Jean-Louis Hussonnois, médecin combattant, acteur ardent de la vie locale, sans oublier sa dimension éditoriale.

Zoheir Bouaouiche, directeur du cabinet du préfet de l'Yonne, assistait à la cérémonie.

La famille politique du département était présente dans toutes ses composantes, de Jean-Yves Caullet, Michel Neugnoy à André Villiers, de Jean-Pierre Soisson à Guy Férez, Guillaume Larrivé, Bernard Moraine, Jean Garnault, Patrick Gendreau et d'Alain Drouhin à Marie-France Jeanson, Dominique Mary, Serge Franchis, Gérard Delorme et Dominique Verrien.

Il y avait aussi Philippe Auberger, Anne Muxel et Pascal Perrineau, politologues, amis intimes. Et Alain Boulonne, ancien directeur général de l'Yonne Républicaine (1985-2004) qui était représentée par Didier Lagedamon, son rédacteur en chef, les journalistes Véronique Selles, Isabelle Gautier-Puech et Daniel Guadarrama qui ont bien connu l'élu Auxerrois.

Mais il y avait surtout les amis, le personnel du SAMU qu'il créa au début des années 70, et tous ces Icaunais anonymes, venus s'incliner sur son cercueil.

Des témoignages souvent émouvants ont ponctué la cérémonie religieuse, une célébration menée par les abbés Joël Rignault et Jean-Marie Rigollet.

Jean-Pierre Soisson,  affecté par cette disparition, résuma d'un mot JL HUSS : "un seigneur en politique, un seigneur dans la vie..." 

 

 


 Le texte des témoignages

 

Nombre de personnes nous ont demandé de publier les textes des témoignages car elles n'ont pas bien entendu, la sonorisation de la cathédrale laissant à désirer.

 

Monique Duché-Taillez

Monique Déché-Tailliez, médecin chef du service des urgences au Centre hospitalier d'Auxerre qui regroupe le Samu, le Smur et les urgences

 

Jean Louis,

«  Elle » est venue cette nuit du 20 août, « Elle » la Mort, cette Mort que nous avons tant détestée, tant combattue ensemble. Elle est venue te chercher.  Mais cette fois elle est presque venue en amie. Elle a bien voulu attendre puis  vous êtes partis tous les deux tranquillement. Il était temps que tes souffrances s’arrêtent. Il était temps que tu te reposes !

Aujourd’hui, tout le service est  là réuni, les uns par la pensée, les autres présents, pour te dire combien nous t’aimions, combien nous t’admirions, combien tu vas nous manquer.

Nous sommes tous réunis pour dire à l’homme, au médecin qui nous a guidés durant tant d’années un immense merci.

L’aventure a commencé pour toi dans les années 70. Pour moi ce fut un jour pluvieux de novembre 75. Tu étais un tout jeune chef de service, tu venais de créer le SAMU de l’Yonne. Nous nous étions trois, trois très jeunes médecins  envoyés en province par des patrons  parisiens. Je me souviens encore de ton regard perçant, un tantinet amusé, un tantinet narquois. A l’évidence notre trio t’intriguait. Tu n’as pas beaucoup parlé mais  le ton fut donné d’emblée : nous n’aurions pas droit à l’erreur, inutile de t’embarrasser avec des broutilles. L’essentiel !  Il faudrait aller vers l’essentiel ! Par contre il n’était pas interdit  de rire ni de s’amuser ! Malheur aux rabats joie !

Et nous avons commencé à marcher ensemble.

Bien sûr, tu nous as fait le coup du chef de service soucieux de rigueur et d’excellence ! Nos compte -rendus médicaux étaient épluchés tous les matins, nos sorties SMUR chronométrées. Mais nous avons vite compris que pour toi l’essentiel n’était pas là.  Les  connaissances théoriques, les gestes techniques ne font pas à eux seuls un bon médecin. L’essentiel pour toi était ailleurs. Il était dans « l’autre », qu’il fut membre du  service, qu’il fut patient, famille ou  simple inconnu rencontré au hasard.

Nous, nous étions bien jeunes et bien inexpérimentés. Tu redressais la barre par petites phrases, parfois piquantes, jamais blessantes. Je me souviens  du  jour où au sortir d’une situation difficile tu m’as dit : « comme tu es dure » ». J’ai cogité longtemps.  A l’évidence la carapace que je m’étais forgée pour faire face aux situations difficiles te dérangeait. Puis j’ai compris. Tu nous disais en fait, laissez entrer ce que la vie apporte. Elle apportera peut être  le malheur, la tristesse, l’ignorance, la bêtise, mais elle apportera aussi de belles choses. Dans chaque homme il y a une étincelle de lumière. Cherchez la !Tu avais foi en l’homme ! Toi aussi tu nous as dit avant l’heure : « n’ayez pas peur » !

Tu nous parlais beaucoup, à toutes et à tous. Tu parlais de tout et de rien, de médecine, de politique, d’histoire, des civilisations, des religions, de l’Italie … Tout était bon pour échanger, pour connaître l’autre. Tu nous as appris à le regarder cet autre. Tu nous racontais souvent cette triste histoire d’une jeune femme que tu n’avais pu sauver, de la famille présente, du mari étrangement muet. Puis de cette sortie SMUR quelques temps après au chevet de cet homme qui s’était ôté la vie de désespoir. Et tu disais : je ne l’ai pas regardé, ce jour là  je ne l’ai pas bien regardé !

Tu étais constamment sur la brèche ! Un combat en chassait un autre ! Tu luttais contre les idées préconçues, les préjugés, les certitudes, l’injustice ! Tu ne supportais pas l’humiliation du plus faible. Tu n’aimais pas les règles appliquées bêtement. Tu nous as dit bien avant ce célèbre grand homme : indignez-vous !

Tes colères étaient dévastatrices. Les « vieux de la vieille » savaient qu’il suffisait momentanément  de courber l’échine. Les plus jeunes étaient impressionnés. Puis une fois l’orage passé, tu revenais souriant. Cette colère disais- tu,  était une fausse colère, une colère parfaitement maîtrisée. Les « vieux de la vieille » faisaient alors semblant de te croire !

Tu étais drôle, gentiment moqueur, à l’affût du moindre travers, de toute situation insolite. Nous avons beaucoup ri dans le service. Merci de toute cette joie que nous avons connue avec  toi.

J’arrête là « Chef » !

Nous allons te dire au revoir. Toi tu as fait le plus difficile. Tu es de l’autre coté du chemin. Je suis sûre que tous ceux que tu as aimés et qui t’ont aimé sont venus d’accueillir. Embrasse les chers disparus du service pour nous.

Nous nous allons continuer. Promis !  Nous n’aurons pas peur, nous  «  les » regarderons, nous nous indignerons !

Bon voyage Jean Louis !

Et pour la route accepte ces quelques mots « perso » : ton filleul Grégory et sa maman t’embrassent très, très, très fort ! Merci de ce que tu as été pour lui.

 

 


Pierre Hussonnois

Frère de Jean-Louis Hussonnois


Si ma nièce Stéphanie m’a demandé de dire un mot au nom de la famille, c’est d’abord qu’elle me croit plus apte qu’elle à maîtriser l’émotion. Nous allons voir.

Je ne reviendrai guère sur l’évocation des trois domaines : médical, politique, éditorial, où Jean-Louis a publiquement rayonné. Des voix mieux autorisées que la mienne en ont parlé tout à l’heure.

La nature de ce rayonnement ? En privé comme en public, une puissante présence aux autres, une passion du service et du don de soi avec les talents nécessaires pour qu’elle s’épanouisse : audace, insoumission, ténacité, vigueur du verbe jointe à la finesse du cœur et à la force d’entraînement.

Notre mère écrit dans son journal : « Si je devais animaliser ce fils aîné, je dirais un cheval pur sang, impétueux. »

Mais sa soif d’agir, Jean-Louis l’aura toujours maintenue dans les limites de la droiture et de la franchise, deux handicaps parfois dans la course aux places et aux honneurs.

Il ne travaillait pas à son propre accroissement, ou disons que c’est dans le souci des autres qu’il voulait s’accroître, parmi la foule nombreuse des amis, collègues et divers compagnons d’action que nous voyons rassemblés ici pour lui dire adieu, et d’abord parmi les siens, parents, épouse, fille, frère, belle-sœur, gendre, neveux, nièces et cousins, une famille unie qu’il enveloppait de sa tendresse et que sa personnalité captivait.

Seuls ses proches pourtant savent que cet extraverti, ce solaire, cet expansif était au fond un hypersensible, hanté par la fragilité, la souffrance, la séparation. Est-ce la grave maladie de notre père qui à neuf ans le marqua au point de décider de sa vocation ?

Journal de Renée Hussonnois, 18 juin 1971 :

« Le 16 Jean-Louis soutenait sa thèse à l’ancienne Faculté de Médecine. Je n’aurais pas manqué cette cérémonie pour tout l’or du monde. Je pensais que dix-huit ans plus tôt un petit bonhomme de neuf ans me disait, à l’époque où son père était très malade :  Maman, je serai médecin. Comme je serai fière de toi, lui avais-je répondu. La Providence a voulu que dix-huit ans après ce 16 juin où son père entrait à l’hôpital Necker pour soigner une tuberculose évolutive, Jean-Louis fût consacré médecin pour la vie. »

Sensible de toujours, mon frère, sous des airs de grand dur. Parfois mutique du sentiment, apparemment intouchable, puis soudain craquait l’armure. Quinquagénaire, je le revois pleurer sans fin, incroyablement, un jour de rassemblement familial où la santé de notre mère nous conduisait à disperser les meubles avant de vendre les murs de la maison d’enfance.

Ce serait une faute de dévoiler davantage la sensibilité d’un être qui se faisait justement une dignité de la cacher, ou plutôt qui s’en protégeait car il s’y savait vulnérable.

Je trouve encore ces mots dans le journal de notre mère : « Je connais mieux que personne ce fils que j’ai élevé jour après jour, heure après heure. Il est fier, orgueilleux et très bon. Il a toujours souffert en silence et n’importune personne avec ses ennuis, de peur de peiner ceux qu’il aime et aussi par pudeur d’étaler ses sentiments intimes. »

Sa pudeur, sa peur d’importuner et de peiner, nous avons pu hélas la vérifier tragiquement ces derniers mois dans son refus de la plainte face au mal qui l’emportait. Trois petites journées de ce mois d’août passées à Bazoches avec nous tous l’ont, je crois, réconforté ; il souriait, semblait se reprendre au jeu de la discussion. Grâce à son courage et sa fierté, ces dernières images resteront plutôt sereines dans nos mémoires.

Je sais l’amour intense de son épouse et de sa fille pour lui, la profondeur de leur peine aujourd’hui.

Pour moi aussi cette nouvelle perte ouvre un grand vide. Quoique très différents de caractère et nous activant sur des planètes distinctes, le trésor de notre enfance commune, puis l’harmonie de nos mariages et de nos enfants, nous ont toujours tenu chaud. 

Mais peut-être jamais n’aurons-nous été aussi proches, lui et moi, qu’au long de cette dernière décennie, avec l’entreprise de son « blog polyphonique » : Jean-Louis et Pierre, Arion et le Chat, en un cheminement de complicité intellectuelle où nous rejoignaient plusieurs autres membres de la famille et tant de participants bénévoles pour une petite fête de la pensée libre et de la création désintéressée, dont il était l’ordonnateur jovial.

En cette cathédrale, comme en tout lieu édifié pour la folle espérance des hommes, nous aimons croire que Jean-Louis Hus-sonnois a franchi le rideau de fumée, qu’il est tout à ses retrouvailles avec Renée notre mère, Jean notre père récemment décédé, Michèle mon épouse partie depuis bientôt trois ans, et tous les aimés disparus ; nous aimons croire qu’avec eux il se penche sur nous en  souriant dans la lumière de sa révélation.

Nous aimons croire à la réalité des signes, comme celui-ci, que m’a confié ma fille Elodie, d’outremer où ses devoirs la retiennent avec les siens. Informée du décès de son oncle, elle va se recueillir à l’église, et voilà qu’au coeur de sa méditation, comme elle songeait aux moyens dont pourraient disposer les âmes des défunts pour nous atteindre,  soudain par une brisure du vitrail un tout petit oiseau entre, se pose et chante.


Jean-Pierre Soisson

Ministre d'État, ancien député, président du conseil régional de Bourgogne, maire d'Auxerre

L'ancien député maire d'Auxerre-Puisaye, sans aucune note et sans sa canne, aidé malgré lui par André Villiers pour monter les marches de l'autel, a évoqué la mémoire d'un ami et d'un politique qui incarna le Gaullisme pendant 40 ans dans l'Yonne.

"Un seigneur en politique, un seigneur dans la vie..."

JPS évoqué aussi les dimanches soirs, en commun, avec les uns et les autres autour d'un verre de chablis (ils habitaient à côté au pied de la cathédrale Ndlr). Et JPS d'e mettre en valeur l'humanité de son compagnon de route, après l'ouverture, en 1989, car avant, c'était la guerre.

(Jean-Louis Hussonnois, élu de l'opposition après l'ouverture, affirma en séance publique au conseil municipal d'Auxerre, que Jean-Pierre Soisson était un corrupteur corrompu Ndlr)

 

 

Pierre-Jules Gaye

Journaliste


J'ai connu Jean-Louis  Hussonnois dans un fossé au carrefour de Bassou en 1974, je crois. Il y avait eu un terrible carnage routier. J'étais journaliste à Migennes. Le jeune médecin me demanda d'aider à relever et transporter un blessé grièvement. Je dus faire un effort qui me parut surhumain. Le docteur le devina et m'adressa un sourire d'encouragement avec cette petite lueur  dans l’œil, pétillant, vif, une étincelle. Je n'ai jamais oublié cet instant non plus que cette image. Il y était tout entier contenu.

Je le découvris davantage à Dijon au conseil régional puis comme président des bloggeurs de France avant que nos destins se nouent au quotidien dans l’aventure d’Auxerre TV.

L’homme, un cherchant, avait une vraie hauteur de vue et une capacité de recul. Peut-être parce que le docteur Hussonnois, créateur du Samu de l’Yonne n’ignorait pas grand-chose de la vraie vie et des vraies gens.

Retraité, il travaillait jour et nuit, comme un urgentiste, sur le grill en permanence.  Dès le conseil municipal terminé, il importait les videos tournées - pour qu'elles soient en ligne au petit matin - dans la salle du conseil d'Auxerre, cette même salle où tantôt au sein de la majorité tantôt au sein de l'opposition, il avait oeuvré comme élu au service d'Auxerre et des Auxerrois.

La petite communauté de blogueurs pionniers passionnés qu’était le « Blogouvernement » en 2004 en France, comptait Jean-Louis dans ses rangs. Il était naturellement le ministre des Urgences mais bien plus que cela.  Pionnier des blogs du monde.fr, il fut de tous les « conseils des ministres » : Montcuq, Bazoches, Paris (au Sénat !), Guyancourt, Coulon…  

Morvandiau dans l’âme, médecin, vieux gaulliste, fin politique, plein d’humour, journaliste, il était lui, le même avec tous, en toutes circonstances. Attentif à l’autre, présent, fédérateur. Curieux de l’autre, curieux de tout. Il ne jugeait jamais, laissait la porte ouverte à une autre vision, à une solution insoupçonnée.

Chacun reconnaîtra qu'au-delà des étiquettes et des fonctions ou métiers, il aimait profondément les gens et à chaque rencontre, il savait, comme personne, faire émerger le bonheur de vivre ensemble et être véritablement humain, comme le dit Argoul.

C’est une voix rare qui s’est tue, une voix chaleureuse, rieuse, ironique qui n’hésitait pas à afficher en exergue sur son blog polyphonique « As-tu bien pris tes comprimés »: « Ne nous prenons pas au sérieux, il n’y aura aucun survivant. » Ou encore : « En cas de morsure de vipère, sucez-vous le genou, ça fait marrer les écureuils… »

Ça fait moins mal quand on en rit.

Sourire et rire, portaient ta vie

 

Khalil Gibran, Le prophète, 1923

 

« Nous voudrions vous interroger au sujet de la Mort. »

Et il répondit : Vous voudriez connaître les secrets de la mort.

Mais comment le trouverez-vous sinon en cherchant au cœur même de la vie ?

Le hibou dont les yeux perçant la nuit sont aveugles le jour,

ne peut révéler le mystère de la lumière.

Et si vous voulez vraiment apercevoir l'esprit de la mort,

ouvrez grand votre cœur dans le corps de la vie.

Car la vie et la mort sont une, de même que le fleuve et l'océan sont un.

Dans les profondeurs de vos espoirs et de vos désirs,

réside votre silencieuse connaissance de l'au-delà ;

Et comme des graines rêvant sous la neige, votre cœur rêve du printemps.

Ayez confiance dans les rêves, car en eux est cachée la porte de l'éternité.

 

Votre peur de la mort n'est autre que le frémissement du berger,

alors qu'il se tient devant le roi dont la main va se poser sur lui pour l'honorer.

Le berger n'est-il pas ravi, malgré son tremblement, de porter la marque du roi ?

Pourtant, n'est-il pas plus conscient encore de son tremblement ?

 

Car qu'est-ce que mourir, si ce n'est être debout, nu, face au vent

et fondre dans le soleil? Et qu'est-ce que cesser de respirer

sinon libérer le souffle de ses marées tempétueuses,

afin qu'il s'élève et se dilate et recherche Dieu sans entraves ?

C'est seulement quand vous aurez bu à la rivière du silence

que vous chanterez vraiment.

Et quand vous aurez atteint le sommet de la montagne, vous commencerez votre ascension. Et quand la terre réclamera vos membres, alors vous danserez vraiment.