À défaut de François Hollande pendant longtemps annoncé et espéré, c'est le secrétaire d’Etat aux Sports, Thierry Braillard, qui sera en visite à Auxerre, lundi soir (18 heures) à l’occasion de l’inauguration "officielle" du Centre de Formation de l’AJA.

Rappelons que le Centre de Formation avait été inauguré au sens propre de pose de la première pierre, par le président François Mitterrand, en 1981, dont l'hélicoptère s'était posé sur l'aire de jeu près de la Pyramide.

Thierry Braillard profitera de sa venue pour découvrir les installations sportives du club icaunais. On ne sait s'il prendra la parole compte tenu du devoir de réserve en cette période électorale des élections sénatoriales. En effet, le dépôt des candidatures débute, lundi 8 septembre.

Le secrétaire d'État participera à la cérémonie officielle de l’Inauguration du Centre de Formation, avant d’assister à la rencontre de l’Equipe de France Espoirs face à l’Islande (coup d'envoi à 21 heures) pour le compte des matchs éliminatoires de l’Euro U21 2015.

À noter que deux anciens auxerrois, Yaya Sanogo et Paul-Georges Ntep, font leur retour l'AJA au sein de cette équipe d'espoirs.

 

 

Thierry Braillard, secrétaire d'État aux Sports (DR)

 

 

L'AJA recherche de l'argent désespérément

 

Ce n'est pas suffisant car l'AJA accuse un déficit structurel de 4 à 5 millions par an qu'il faut combler soit par des recettes nouvelles (ventes de joueurs dans un marché déprimé), soit par de nouvelles réductions de dépenses drastiques. Le déficit prévu de l'exercice 2014-2015 sera comblé par la trésorerie, qui sera épuisée. Le problème de fond demeure.

Le nouveau bâtiment du Centre de Formation (il en existe deux autres)  financé aux trois quarts par les collectivités (région, département, ville) pour 10 millions d'euros paraît surdimensionné et coûte cher en frais de fonctionnement évalué selon les estimations entre 4 et 6 millions d'euros par an. Ce poste pèse lourd sur le budget et laisse peu de marges de manoeuvre.

Emmanuel Limido et Guy Cotret, son président délégué à la SAOS AJA, raclent les fonds de tiroir et utilisent tous les outils et astuces comptables pour équilibrer les comptes et tenter de réduire ce fameux déficit structurel qui pèse sur la vie du club et menace sa pérennité.

C'est pourquoi ils ont initié une offensive en direction de l'association AJA, l'actionnaire minoritaire (40%) qui est propriétaire, gobalement, de la marque AJA, de la licence fédérale, du foncier et du bâti. Un cas unique en France qui traduit l'action des bâtisseurs pendant une siècle : Abbé-Deschamps, familles du patro, Jean-Pierre Soisson, Jean-Claude Hamel, Guy Roux ... Un patrimoine accumulé.

1/ Emmanuel Limido et Guy Cotret entendent récupérer le montant de l'intégration fiscale depuis 2002, à hauteur de 5 millions d'euros. Une somme réelle, exigible mais pas exigeable car l'association n'a pas d'argent d'une part, et d'autre part, il faut un accord entre les parties pour que l'opération puisse se faire. C'est la loi. En outre la convention précise que la sortie ne peut en aucun cas mettre en péril l'association AJA.

2/ Emmanuel Limido et Guy Cotret veulent récupérer le foncier et le bâti, déjà hypothéqués en bonne partie, afin d'avoir une meilleure assiette et envergure face aux investisseurs éventuels. Car là est le levier annoncé.

Pour tenter de remonter en Ligue 1 incomparablement plus juteuse que la Ligue 2, l'actionnaire majoritaire de l'AJA essaie en effet de trouver des investisseurs, en extrême-orient et dans le golfe persique, en s’appuyant sur la renommée du centre de formation d’Auxerre. 

Le club icaunais aimerait notamment exporter son savoir faire à l'étranger dixit Emmaunnuel Limido... Après avoir licencié ou s'être séparé des éducateurs qui ont fait la fortune sportive du club.

Pour cela, il compte sur l'aide de Basile Boli, 47 ans, ancien joueur emblématique de l'équipe bourguignonne (1983-1990). Il a un rôle de conseiller "au développement international des activités de formation". Et il a fait entrer au conseil d'administration de la SAOS AJA au titre de AJA XXL - la filiale de Paris Luxembourg Participations, elle-même filiale de Centuria Capital holding luxembourgeoise détenue par Emmanuel Limido - Pierre Lescure, un des fondateurs de Canal Plus, aujourd'hui président du Festival de Cannes. Pour remplacer Guy Alvès, patron de la société Bygmalionn objet d'une instruction judiciaire dans l'affaire des fausses factures de l'UMP.

Au-delà ces nombreuses contradictions internes, la donne a changé au cours de ces dernières années. De nouveaux centres ont fleuri partout dans l'hexagone et  font concurrence à l'AJA reléguée en Ligue 2 après 31 saisons passées dans l'élite.

 

P-J. G.