Samia Bordji, responsable du Centre d'études Colette au conseil général de l'Yonne (DR)

 

Colette

 

Lors de la visite guidée (DR)

 

L'entrée du Musée Colette au château de Saint-Sauveur (DR)

 

Colette est née à Saint-Sauveur le 28 janvier 1873. Elle y vit, entourée par Sidonie, sa mère, le Capitaine Colette, son père, Juliette, Léopold et Achille, ses demi-frère et sœur. Elle y fréquente l’école, obtient le brevet élémentaire et le certificat d’études primaires supérieures en 1889. Après des déboires financiers, les Colette s’installent à Chatillon-Colligny en 1891.

Ouvrages évoquant cette période : Claudine à l’école, la Maison de Claudine, Sido,...

Le 3 août 1954, Colette s'éteint dans son appartement du Palais-Royal à Paris. L'État lui fait des funérailles nationales. Mais l'église lui refuse une messe.

Le musée Colette est installé dans le château de Saint-Sauveur-en-Puisaye qui domine la ville et la maison natale de Colette dont on aperçoit le jardin des fenêtres du château.

Un vaste parc et une belle cour d'honneur s'étendent de part et d'autre de ses façades.

Musée d'un genre nouveau, tout en impressions et sensations, il est baigné d'une lumière bleue, couleur chère à Colette. L'âme de Colette émane de ses nombreuses photographies, de ses collections de boules de verre et de papillons, ainsi que de la reconstitution de son salon et de sa chambre de l'appartement du Palais-Royal. Le Musée Colette offre une promenade où tous les sens sont en éveil, où la voix et le regard de Colette accompagnent le visiteur jusqu'à une bibliothèque imaginaire où le hasard mène à la découverte de l'écrivain et de ses oeuvres.

Depuis juillet 2002, le Conseil général de l'Yonne a mis en place un site internet (www.centre-colette.com) consacré au centre d'études du musée Colette qui se constitue d'une abondante documentation : correspondance, articles, livres, revues anciennes...

Le Centre d'études Colette relève de la Direction des Affaires culturelles du Conseil Général de l'Yonne. Il a pour mission l'archivage et la conservation des ressources documentaires du Musée Colette. Son objectif fondamental est de rendre cette documentation accessible au public le plus large : chercheurs, universitaires, enseignants, éditeurs, auteurs, particuliers… Les travaux qui résultent de cette exploitation assurent le rayonnement national et international de Colette et de son œuvre.

Colette, une femme dans la guerre


Exposition au Château Musée Colette de Saint-Sauveur-en-Puisaye jusqu' à fin octobre 2014.

Née à Saint-Sauveur-en-Puisaye, Colette n’aura de cesse de raconter les bourgs, bois et étangs où elle vécut une enfance heureuse et libre. Loin de ces souvenirs souriants, c’est à la Grande guerre qu’est consacrée cette année l’exposition temporaire du musée. Femme d’action, Colette est en effet sur tous les fronts : au chevet des grands blessés, à Verdun, dans les villages pillés et ruinés, à l’arrière dans un Paris en fièvre… Elle observe et décrit un monde souvent absent de la grande Histoire.

"Cette exposition est un véritable album de guerre, le témoignage unique et saisissant de l’un des plus grands écrivains français" raconte Samia Bordji, la responsable du Centre d’études Colette qui a conçu et produit l’exposition.

 

Horaires de visite

Les horaires d'ouverture restent inchangés : 10 heures à 18 heures en continu.
Fermeture hebdomadaire le mardi.

La boutique -salon de thé et de lecture- vous accueille aux mêmes horaires.
La Pause Gourmande vous reçoit de 11 heures à 15 heures pour une pause-déjeuner légère.

Pour plus d'informations, appelez le 03 86 45 61 95 ou envoyez un mail : contact@musee-colette.com

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Syndicat d'inititative intercommunal
Place du Château
89520 St-Sauveur-en-Puisaye
Téléphone : 03.86.45.61.31

 

 

 

Colette raconte l'aube

 

"Car j'aimais tant l'aube, déjà, que ma mère me l'accordait en récompense. J'obtenais qu'elle m'éveillât à trois heures et demis, et je m'en allais, un panier vide à chaque bras, vers des terres maraîchères qui se réfugiaient dans le pli étroit de la rivière, vers les fraises, les cassis et les groseilles barbues.
À trois heures et demie, tout dormait dans un bleu originel, humide et confus, et quand je descendais le chemin de sable, le brouillard retenu par son poids baignait d'abord mes jambes, puis mon petit torse bien fait, atteignait mes lèvres, mes oreilles et mes narines plus sensibles que tout le reste de mon corps... J'allais seule, ce pays mal pensant était sans dangers. C'est sur ce chemin, c'est à cette heure que je prenais conscience de mon prix, d'un état de grâce indicible et de ma connivence avec le premier souffle accouru, le premier oiseau, le soleil encore ovale, déformé par son éclosion...
Ma mère me laissait partir, après m'avoir nommée « Beauté, Joyau-tout-en-or » ; elle regardait courir et décroître sur la pente son oeuvre, - « chef-d'oeuvre », disait-elle. J'étais peut-être jolie ; ma mère et mes portraits de ce temps-là ne sont pas toujours d'accord... Je l'étais à cause de mon âge et du lever du jour, à cause des yeux bleus assombris par la verdure, des cheveux blonds qui ne seraient lissés qu'à mon retour, et de ma supériorité d'enfant éveillé sur les autres enfants endormis.
Je revenais à la cloche de la première messe. Mais pas avant d'avoir mangé mon soûl, pas avant d'avoir, dans les bois, décrit un grand circuit de chien qui chasse seul, et goûté l'eau de deux sources perdues, que je révérais. L'une se haussait hors de la terre par une convulsion cristalline, une sorte de sanglot, et traçait elle-même son lit sableux. Elle se décourageait aussitôt née et replongeait sous la terre. L'autre source, presque invisible, froissait l'herbe comme un serpent, s'étalait secrète au centre d'un pré où des narcisses, fleuris en ronde, attestaient seuls sa présence. La première avait goût de feuille de chêne, la seconde de fer et de tige de jacinthe... Rien qu'à parler d'elles je souhaite que leur saveur m'emplisse la bouche au moment de tout finir, et que j'emporte, avec moi, cette gorgée imaginaire...»

 

 

 

La Maison de Colette rend hommage aux "femmes dans la guerre"

 

A Saint-Sauveur-en-Puisaye, dans l'Yonne, la Maison de Colette organise son Festival international des écrits de femmes les 11 et 12 octobre 2014. Cette année, le Festival met à l'honneur "les femmes dans la guerre".

Cette année de commémoration de la Grande Guerre est le prétexte pour rendre hommage à celles qui sont parfois ignorées dans les cérémonies de souvenir : les femmes.
La Maison de Colette, située dans le village natale de l'écrivaine, à Saint-Sauveur-en-Puisaye, dans l'Yonne, deux journées de rencontres et de projections sont organisées autour de femmes qui ont vécu des guerres ou qui en ont fait le thème de leurs ouvrages.

Les visiteurs pourront notamment découvrir les écrits de Charlotte Delbo qui a survécu aux camps de concentration pendant la Seconde Guerre Mondiale ou de Colette pendant la Première ("La vierge rouge de la Commune"). Des textes plus anciens seront également mis en avant, à l'image de ceux de Christine de Pizan, engagée dans la guerre de Cent ans, et de George Sand pendant le conflit de 1870.

Des reporters de guerre, Florence Aubenas, Sara Daniel, Agnès Dherbeys et Marie-Pierre Subtil, débattront de leur métier et le spectacle "Colette à Verdun" sera donné en clôture du festival, le 12 octobre 2014.

Pour plus d'informations :
www.ecritsdefemmes.fr ou www.maisondecolette.fr