Un automobiliste a renversé volontairement 13 piétons, aux abords de la place Wilson à Dijon (Côte-d'Or), dimanche 21 décembre 2014. (MAXPPP) France tv info DR

 

Le conducteur s'est enfui après l'accident avant d'être interpellé, au terme d'une course-poursuite. Il est actuellement en garde à vue à l'hôtel de police de Dijon. La scène a duré au total près d'une demi-heure.

Dimanche soir vers 20 heures, quatre piétons ont d'abord été percutés par le véhicule rue Chabot-Charny, à l'angle de la place Wilson, avant que sept autres ne soient renversés quelques minutes plus tard dans trois autres collisions survenues respectivement rue du Transval, rue Monge, et enfin rue des Gondrans, selon les informations du quotidien Le Bien Public, confirmées par la préfecture. Il y aurait douze blessés dont deux graves, sans que leur pronostic vital ne soit engagé.

Traité pour des troubles psychiatriques, l'homme a déclaré aux policiers qu'il voulait initialement s'en prendre à des policiers et militaires, mais n'en a pas trouvé sur sa route.

Le chauffard connaît des problèmes psychiatriques lourds depuis plusieurs années. On a dénombré 157 passages en milieu psychiatrique entre février 2001 et novembre 2014. Il s’agissait à chaque fois de séjours en hospitalisation libre. Le plus long a duré 46 jours et le plus récent a duré 18 jours (entre septembre et octobre 2014). 

L’homme, qui est né à Strasbourg, est de nationalité française; Il vit avec ses parents. Son père est d’origine marocaine et sa mère est algérienne. Ils sont installés à Dijon depuis 2 000

La sous-direction anti-terroriste de la police judiciaire va être associée à l'enquête.

Le risque d'attentats islamistes commis en France, notamment par des djihadistes de retour de Syrie ou des individus isolés autoradicalisés, est pris très au sérieux par les services français. Depuis l'été 2013, cinq «projets d'actions terroristes» jihadistes ont été déjoués en France, selon le gouvernement. L'Etat islamique encourage les candidats au djihad à lancer des attaques contre les «infidèles», militaires, policiers ou même civils. La France avait été nommément citée comme cible par l'organisation djihadiste après le début des frappes françaises en Irak cet été. Dans un communiqué, l'Union des mosquées de France (UMF) a condamné cette agression. Elle a appelé «les jeunes Français à ne pas se tromper d'ennemi et de combat».

 

Un communiqué de la JMFB

La Jeunesse Musulmane de France en Bourgogne (JMFB ) tient à exprimer son soutien et sa solidarité affectueuse aux victimes de cet incident dramatique.
La JMFB souhaite à ces victimes innocentes un prompt rétablissement pour qu’elles puissent passer les fêtes de fin d’années auprès de leurs familles et avec leurs proches.

Par la même occasion, la JMFB salue l’attitude responsable des autorités locales, préfectorale, de la Justice et celle du Ministre de l’Intérieur qui ont appelé à la prudence et mis en garde de tirer des conclusions hâtives pour éviter les amalgames.
La JMFB déplore l’attitude de certains médias et certains politiques qui se sont emparés de l’incident dramatique au risque de stigmatiser, une fois de plus, la partie musulmane de la nation et créer une psychose de peur dont notre pays peut s’en passer.

La JMFB appelle les politiques et les médias -notamment nationaux- à traiter ces incidents dramatiques isolés avec prudence et responsabilité et de ne pas faire d’amalgame.
La JMFB rappelle aussi qu’il fait bon vivre à Dijon et dans notre région et oeuvre pour que la cohésion sociale y reste toujours forte.
"Nous appelons tous les acteurs de la société à cette attitude responsable qui évite amalgame et stigmatisation", conclut le communiqué.