Les cars entrent en concurrence avec le rail sur les ligne sdu Morvan (DR)

 

il faut insister sur le fait que l’instauration de liaisons cars quasi directes Clamecy-Auxerre et Avallon-Auxerre abandonne la notion de complémentarité avec le rail et, ainsi, entre en concurrence avec celui-ci (suppression de la plateforme de Cravant au profit d’Auxerre).
L’offre étant réduite, la fréquentation ferroviaire ne pourra ainsi que baisser à moins d’une nouvelle pugnacité commerciale. Ce dont nous doutons si elle n’est pas fortement induite par les collectivités locales (départements, communautés de communes, communes, organismes de tourisme...).

A défaut d’une telle volonté partagée, l’électrification, complétée par la mise en place, dès cette année, de la plateforme routière d’Auxerre, lèvera les derniers scrupules quant à la suppression du trafic ferroviaire voyageurs au delà de cette gare.

Depuis 1870, nos vallées de l’Yonne, de la Cure et du Cousin sont structurées par une voie ferrée complémentaire à la route et au canal du Nivernais. Les flux en direction d’Auxerre et Paris immémoriaux s’en sont trouvés accentués. Populations morvandelles, de Basse Bourgogne et du Nivernais se sont appropriées cette nouvelle facilité pour bénéficier de ce statut consistant à avoir un pied à la ville (Auxerre et Paris) et un pied à la campagne : vins, bois, pierres… nourrices, résidents secondaires, retraités souvent originaires de l’Avallonais et du Nivernais, touristes et artistes français et étrangers, « rurbains » aujourd’hui, grâce à Internet par exemple.

Le charme de nos vallées à 200 km de Paris a été multiplié du fait de cette qualité de vie des villages résultant des dessertes multiples, notamment vers les hauts-lieux tels que Vézelay, Arcy, le Saussois, rivière et canal.

En ce qui concerne le train : depuis cinq ans, malgré des rames et des voies neuves payées par les collectivités, une politique commerciale de terrain indigente (plus de guichet, plus de contrôleur la plupart du temps, des affiches-horaires illisibles) a conduit à une fréquentation stagnante ou non prise en compte, du fait de la difficulté à acquérir un titre de transport.

Et ceci, en dépit de huit relations journalières dans chaque sens (en comptant les trois cars rejoignant le train à Cravant) et un temps de parcours compétitif pour les meilleurs relations (2h10 pour les 200 km séparant Mailly de Paris).

Lors de réunions cycliques avec la SNCF, le Conseil régional et les élus locaux, l’association Rail Vaux d’Yonne a essayé de faire prendre en compte ces carences qui conduisaient inéluctablement et à court terme à une remise en cause globale du système.

Dans le contexte de recherche d’économies actuel, sous prétexte de gagner du temps, en septembre 2014, le Conseil régional, par la voix de son vice-président M. Neugnot, nous a présenté son projet consistant à supprimer de très nombreux arrêts y compris Mailly, Coulanges, Arcy, Vermenton, Vincelles, etc., mais sans d’ailleurs évoquer d’une manière quelconque les gains de vitesse de 90 à 110 km/h pourtant promis lors des travaux de renouvellement des voies.

S’y ajoutait l’instauration de relations par cars, également quasi-directes, Avallon-Auxerre et Clamecy-Auxerre, pour pallier la suppression de la moitié des trains existants.

Face à cette régression, à la suite d’une réunion à Mailly-la-Ville des élus et de la population de toute la région, des motions et des délibérations ont été votées.

 

La purge reste sévère

Rudes débats avec le Conseil régional et la SNCF à Clamecy et Avallon (200 personnes) manifestations au siège du Conseil régional à Dijon, interventions à la télévision et sur les radios locales ont fait légèrement évoluer le projet présenté définitivement à Cravant par MM. Patriat et Neugnot, président et vice-président, lors de deux réunions successives le 1er décembre 2014.

Les évolutions sont les suivantes : les arrêts de Tannay, Coulanges, Mailly, Vermenton et Champs sont rétablis, mais nous nous attirons un refus total pour Arcy, pourtant connu internationalement, ainsi que pour une alternance d’arrêts entre Champs et Vincelles pour des raisons obscures de « lisibilité » !

La purge reste sévère : trois trains seulement au lieu des cinq plus trois cars actuels, changements à Laroche quasi-systématiques, temps d’attente de 10 minutes ritualisé à Laroche, des cars qui ne viendront pas en complément des trains, mais qui se rendront directement de Coulanges à Auxerre sans desservir la vallée de l’Yonne, abandon du point de jonction car/train à Cravant ainsi que des jonctions entre trains à la même gare, simples promesses pour la délivrance de renseignements et de billets sur un plan local.

Tous les facteurs sont ainsi rassemblés pour faire un pas de plus dans la désaffection du voyageur vis-à-vis du rail jusqu’à Auxerre.

Nous craignons la dernière étape qui viendra avec l’électrification de Laroche-Auxerre qui n’apportera ni gain de temps ni gain de régularité à moins de rétablir préalablement les quelques kilomètres de double voie manquants depuis 1942.

Nous faisons nôtre cette déclaration faite par des artistes dans L’Yonne Républicaine du  3 janvier 2015 et récemment implantés, comme beaucoup d’autres, dans notre belle région :

              « Si on veut vider une région, on vide ses transports ferroviaires. »

Le débat est loin d’être clos.

                                                                                 

Janvier 2015

Le vice-président de Rail Vaux d’Yonne

Jean-Claude ROCHER


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RAIL VAUX D’YONNE, Mairie de Clamecy, 58500 CLAMECY

Association d’usagers de la ligne de Chemin de fer au sud d’Auxerre

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