SUSPENS ... À LA HITCH

 

Bien malin qui peut raisonnablement dire ce qui va se passer, samedi soir, au Stade de France ...? (DR)

 

Qui miserait un penny sur l'AJA hormis les fanas ou les fous furieux ? Les bookmakers donneraient l'AJA à 30 voire 60 contre 1. Guy Roux soi-même, invite les gens à jouer pour autant qu'il disposent de grosses économies, tout en affirmant que Auxerre a 25 % de chances de gagner. C'est-à-dire très peu et beaucoup à la fois ! Mais sait-on jamais, une tête de Puygrenier ... ou une séance de pénaltys ?

Il suffit de bien regarder le visage de Guy Cotret, paradoxalement de plus en plus détendu ces derniers temps. Il est heureux. Content. Quoiqu'il en dise. Pas comme un imbécile. L'ancien banquier, enfant de Reims et du grand Reims, en moins de deux ans, a remis un grand club européen menacé de la ruine, à flot. Et ça, ce n'est pas rien. Il peut faire rouler ses yeux de grenouille dans leur orbite et esquisser ce large sourire qui le caractérise.

Lui qui aime le foot comme un amateur au sens littéral de celui qui aime, mais en fait ne le connaît peut-être pas tant que ça mais fait de son mieux, continue sans cesse de s'interroger... de se remettre en cause. Vannuchi  le coach est son homme, les deux vont comme larrons en foire. Du moins en apparence. Ils se sont connus au Paris FC (qui monte en L 2 et dont Cotret fut le président avec Vannuchi comme entraîneur) et se sont retrouvés à Auxerre, exit Casoni.

 

La valise

 

Guy Cotret ne craint qu'une chose : qu'Auxerre prenne une valise. Guingamp en a pris 6 en championnat. Or Auxerre a sorti Guingamp 1-0. Cqfd.

Sauf que un match est un match à un moment donné et n'est pas un autre match.

Il y a un mec qui se montre, à la question posée d'une branlée. C'est le capitaine de l'AJA, Sébastien Puygrenier. Avec des mots simples, il explique que les joueurs ne sont pas dans cet état d'esprit et que l'objectif est de gagner et d'emporter la Coupe. Ni plus ni moins.

Il n'y a pas un mec plus sain que Puygrenier. Alors plutôt que d'écouter les augures, mieux vaut entendre les sains d'esprits.

Comme l'écrit Vonette, les supporters Parisiens, Ils n'y croient pas, à une victoire d'Auxerre, mais parce qu'ils respectent l'histoire mythique de l'équipe, ils n'excluent pas que peut-être, une erreur d'arbitrage s'ils arrivent à 0-0 à la mi-temps... Ils sont trop sympas, avec cette ferveur loyale pour leur équipe" mais aussi, cette envie de retrouver l'AJA historique, qui fait partie du patrimoine du football français. Respect.

Une chose est sûre. L'Équipe et le quotidien départemental l'YR, auront eu beau publier 20, 30 voire 40 pages sur le sujet, il reste que le match ne reste qu'un match. Opposant 11 hommes à 11 autres hommes. Et que celui qui est payé 12 millions d'euros par an ne court pas le 100 mètres plus vite qu'un amateur véloce.

Alors non, Dame Coupe ne saurait échapper aux Parigos têtes de veau qu'on aime bien, même si cette main coupable en Coupe de Jaillet aura privé l'AJA d'une possible finale, il n'y a pas si longtemps.

 

Rêver l'impossible

 

Sauf que un match reste un match et rien qu'un match.

La  seule référence de cette finale rêvée face au PSG, est celle de 1979, la première de l'AJA contre Strasbourg sacré champion une semaine plus tôt et qui s'y voyait déjà, il ne faudrait pas s'y tromper. La première finale perdue. Avant d'en remporter quatre.1994, face à Montpellier, 1996 face à Nîmes, 2003 face au PSG et 2005 face à Sedan.

L'AJA, en 1979, était encore un club amateur et évoluait en division 2. Le club icaunais a sorti Quimper, Montpellier, Lille et Strasbourg le champion de France avant de chuter face au Nantes de Jean Vincent, en finale, au terme des prolongations. Alors que Jean-Marc Schaer a eu la balle de match dans le temps réglementaire. Il a cru qu'il était hors jeu, au départ de l'action.

Rêver l'impossible est la plus belle chose dans une vie. Qu'on se le dise. Il suffit qu'un groupe d'hommes décide de jouer vraiment ensemble, les uns pour les autres, vraiment. Une affaire d'hommes et d'état d'esprit. De conquérants.

 

Pierre-Jules GAYE