Le président PS de la région Bourgogne l'a annoncé, lundi matin, aux élus socialistes du conseil régional avant de tenir une conférence de presse : il ne sera pas candidat à sa réelection lors des prochaines élections régionales en Bourgogne Franche-Comté.

" C'est un jour triste, mais c'est un jour à mettre en accord avec ses prinicpes. La politique mérite trois vertus : la lucidité, l'éthique et le courage.

" Ma décision est libre. Je ne prends pas ma retraite. Je prends de la hauteur", a-t-il déclaré avant de poursuivre : "11 ans de présidence de la Région, c’est rare, c’est bien : à l’heure où les Français aspirent au changement, il faut savoir ouvrir la porte au renouvellement.

" Beaucoup m’invitaient à poursuivre, je les en remercie et j’y trouve une reconnaissance pour le travail accompli avec mon équipe : il laissera des traces qui sont mieux que des preuves, des repères pour l’avenir. Décision libre, décision d’autant plus difficile qu’elle était libre."

La question du non-cumul des mandats, effectif en 2017, aurait pesé dans la réflexion du sénateur François Patriat.

 

 

Réaction d’Alain Joyandet, chef de file des Républicains

 

Le candidat UMP, aujourd'hui, Les Républicains aux élections régionales du mois de décembre a réagi aussitôt après l'annonce du retrait de François Patriat.

Parti très tôt en campagne dès l'automne 2104, Alain Joyandet investi par l'UMP, pourrait être conduit à se retirer au profit de l'UDI François Sauvadet qui vient d'être réélu au mois de mars, à la présidence du conseil départemental de la Côte d'Or. Le député de Côte d'Or serait du coup frappé par la loi sur le cumul des mandats.

Alain Joyandet pourrait néanmoins faire les frais des tractations nationales et arbitrages en cours entre les états-majors Républicains et UDI pour l'attribution des investitures.

Selon nos dernières informations, François Sauvadet tiendrait la corde.

Il reste qu'Alain Joyandet (Haute-Saône) milite pour deux listes de droite au premier tour, afin de mieux ratisser et rassembler au second tour. Tout le monde ne partage pas ce point de vue compte tenu de la présence du FN qui pourrait jouer les trouble-fêtes.

La question est de savoir si Alain Joyandet se soumettra à une décision d'appareils qui ne serait pas en sa faveur, alors qu'il a depuis longtemps été investi par l'UMP et qu'il a engagé de gros frais sur ses deniers personnels pour mener campagne ?

 

P-J. G.

 

Voici le communiqué diffusé par Alain Joyandet.


"J'ai toujours dit, depuis le début de cette campagne, que je respectais l'homme. Qu'il soit candidat ou non aux prochaines élections régionales n'y change rien.

"François Patriat vient d'annoncer qu'il ne serait pas candidat à sa propre succession, notamment parce que les Français attendent du changement. Comment ne pas partager son analyse? Le changement, c'est à nous, Les Républicains, de l'incarner, de le construire, et de le mettre en oeuvre une fois élus.
"Nous avons un projet à défendre pour notre région ; Madame Dufay aura, elle, un bilan à défendre, et cela ne va pas être sans mal. Comment expliquer aux électeurs l'explosion de la fiscalité locale depuis que les socialistes ont été élus à la tête de nos deux régions? Comment expliquer l'explosion de l’endettement et des dépenses de fonctionnement? Les budgets des collectivités ne sont pas faits pour alimenter une machine administrative qui
ressemble de plus en plus à un puit sans fond, mais bien pour développer des politiques publiques cohérentes et efficaces, tout particulièrement de soutien à nos entreprises et à l'emploi.

"Comment Marie-Guite Dufay peut-elle incarner une telle politique, alors qu’elle a fait si peu dans ces domaines depuis qu’elle est Présidente de la région Franche-Comté ? Je note que le soutien de François Patriat à sa candidature a été plus que discret pendant son intervention. Président sortant, il ne sera d’ailleurs même pas candidat sur la liste socialiste de Côte-d’Or.

"Je croiserai toujours François Patriat avec plaisir au Sénat. Cela ne m'empêchera pas d'expliquer et de répéter sur les routes de #BFC pendant les mois qui viennent que la Bourgogne, comme la Franche-Comté, est en droit d'attendre une autre politique que celle menée depuis 12 ans, plus audacieuse, plus ambitieuse et tournée vers la croissance économique et la reprise de l’emploi."


François Sauvadet salue François Patriat

 

François Sauvadet, député, président du conseil départemental de Côte d'Or, candidat de l'UDI à la présidence de la région Bourgogne-Franche-Comté s'est exprimé à son tour dans un communiqué de presse.

 

"François Patriat vient de décider de ne pas se représenter aux élections de 2015 en Bourgogne-Franche-Comté. C’est une décision qui n’a pas été facile à prendre, je l’imagine. Il l’a fait avec esprit de responsabilité et je veux lui adresser un message d’amitié.

"François Patriat, chacun le sait, est attaché à son territoire, la Bourgogne, qu’il a sillonnée pendant de nombreuses années.

"Je l’ai affronté à plusieurs reprises mais toujours dans des confrontations respectueuses. Cette décision marque une nouvelle étape dans la campagne des élections régionales car elle ouvre la porte à la candidature de Marie-Guite Dufay dans le camp socialiste.

"Pour ma part, je ne souhaite pas que la campagne des élections régionales s’enferme dans un débat uniquement franc-comtois. Aussi, cette nouvelle donne me conforte dans ma volonté de mener ce combat en rassemblant toutes les bonnes volontés et tous les talents.

"Les Français ne veulent plus d’hommes politiques enfermés dans les vieux schémas. Aujourd’hui il faut donner de l’espérance à tous les Français.

"La gauche est en ordre de bataille pour ces élections. Il faut donc que l’union de la droite et du centre se fasse rapidement.

"J’ai une conviction profonde : c’est en s’appuyant sur tous les acteurs locaux que l’on pourra susciter l’adhésion autour d’un projet pour la Bourgogne-Franche-Comté de demain. »