CULTURE
Quand Bourgogne se disait Bourgondië
le mardi 21 juillet 2015, 07:47 - CULTURE - Lien permanent
Un siècle d'une fastueuse prospérité apportée par les Bourguignons a laissé son empreinte en Flandre. Ainsi que le plaisir du faste, le goût des façades et toits peints soigneusement restaurés, le souvenir des prestigieux atours de cour et de bourgeois bien nantis, de la volupté de la table....
Bruges grouillait de marchands, de visiteurs, de riches acheteurs. Les maisons étaient belles, on riait un peu partout, les écus tintinnabulaient dans les bourses de peau, le velours chatoyait au soleil ou faisait chatoyer le brouillard. L’eau des canaux reflétait un défilé coloré de gens de toutes tailles et renvoyait l’écho de bien des langages.
Ancien Tonlieu Jan van Eyckplein - Photo AuxerreTV (D.R).
Philippe le bon (Dijon, 1396 – Bruges, 1467) fit construire à Bruges, en vue de son mariage avec Isabelle du Portugal, le Prinsenhof. Plus tard, son fils Charles le téméraire (Dijon, 1433 – Nancy, 1477) y ajouta un parc animalier et … une piscine pour son second mariage avec la très blonde et délicate Marguerite d’York (château de Fotheringhay, 1446 – Malines 1503). C’est dans ce magnifique Prinsenhof que sont morts Philippe le Bon et sa petite-fille Marie de Bourgogne, après avoir fait une chute de cheval lors d’une chasse au faucon. Elle n’avait que 25 ans et sa mort marqua la fin de l’ère prestigieuse des Bourguignons en Flandre. Aujourd’hui le Prinsenhof existe encore en version très réduite puisqu’il est dit qu’au temps de sa splendeur il était sept fois plus grand.
L'ancien Prinsenhof - Photo AuxerreTV (D.R.)
Mais jeune et belle cavalière, c’est ainsi que la voient encore et toujours les Brugeois comme en témoigne cette statue équestre de 1901 appelée Flandria Nostra faite par le sculpteur brugeois Jules Lagae qui la représente à jamais élégante, légère, heureuse sans doute… Maria van Bourgondië…
Flandria Nostra, oeuvre du sculpteur Jules Lagae, 1901 - Photo AuxerreTV (D.R.)
Et oui… l’empreinte des pas bouguignons se retrouve ici et là partout dans la ville. Comme le dit la chanson… « et je suis fier d’être bourguignon… »
Au bord du canal - Photo AuxerreTV (D.R.)
Un restaurant renommé - Photo AuxerreTV (D.R.)
Pas du Chablis, mais une excellente bière - Photo AuxerreTV (D.R.)
Suzanne DEJAER
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Commentaires
La Bourgogne est au coeur de l'histoire de l'occident.
C'est pour assurer la perennite de l'empire romain d'occident, disparu en 476, que les eveques gallo-romains firent appel au roi franc Clovis (481, soit juste 5 ans plus tard). Celui-ci epousa ensuite une princesse bourguignonne, Clotilde. C'est de ce temps que date l'amitie millenaire de la France et de la Bourgogne, dont notre cite est le pivot a la fois geographique et historique.
A la suite de la bataille de Fontenoy (89520), le nouvel empire se divisa en trois royaumes, malgre le maintien de la dignite imperiale. Le roi de France "occidentale" n'eut de cesse, alors, d'affirmer que "le roi est empereur en son royaume".
Le duc Philippe de Bourgogne ayant reuni, par son mariage, la Flandre a sa couronne, et songeant a retablir, a son profit, la puissance imperiale, le roi de France fut contraint de combattre pour survivre (Louis XI et Charles le Temeraire).
Ce fut alors a l'empereur, ayant reuni l'Allemage et l'Espagne sous sa couronne, de menacer l'independance du roi de France (Francois 1er et Charles-Quint). L'archiduc Otto de Habsbourg a ecrit un livre, en francais, sur cet episode.
Mais tout bascula en 1715. Le roi Louis XIV ayant compris que la menace viendrait dans l'avenir, des "puissances protestantes", resolut de se rapprocher de la catholique Autriche. Ce renversement est une cause lointaine de la Revolution et de la mort de la reine.
Passons sur la candidatue Hohenzollern a la couronne d'Espagne d'ou sortit la guerre franco-prussienne.
En 1916. L'empereur d'Autriche Charles 1er tenta une negociation de paix mais echoua face a l'intransigeance de l'empereur "allemand", roi de la Prusse protestante.
Une ere nouvelle s'ouvrit apres la IIe guerre mondiale, lorsque les nations d'occident, renoncant a leurs divisions passees, entreprirent de reconstruire leur unite perdue; nous y sommes et nous y sommes heureux.
Enfin, en 1989, (sauf erreur), c'est a nouveau l'archiduc Otto de Habsbourg, qui, par son "pique nique europeen", qui ouvrit la premiere breche dans le rideau de fer.
Etrange permanence de L'Histoire, dans laquelle la Bourgogne revient periodiquement.