SOCIETE
Tomber de rideau pour la Maison de la presse à Auxerre
le samedi 25 juillet 2015, 17:34 - SOCIETE - Lien permanent
Dimanche à midi, le rideau de la Maison de la presse, rue des Draperies à Auxerre, tombera pour la dernière fois. On ne verra plus au quotidien les visages familiers qui servaient la clientèle fidèle avec le sourire, qui parfois illumine le visage de Brigitte Foulon
Fini les livres, revues, panneaux d'annonces, carte postales, papeterie dans cette vraie caverne d'Ali Baba que fut la Maison de la presse à Auxerre : que de rencontres, que d'oeillades complices, que de coups de foudre se sont produits dans cet espace réduit mais immense car il autorisait tous les rêves ...(DR)
Marie, dimanche matin 26 juillet, 9h40 (DR)
La maison de la presse à Auxerre, dans le coeur de la cité, ferme. Dimanche 26 juillet à midi, le rideau tombera pour la dernière fois.
AUXERRE TV avait révélé l'information le 3 juin.
C'est une institution qui disparaît. La librairie fut créée dans les années 20.
Madame Brigitte Foulon, épouse de Jean-Guy Foulon, décédé en 2011, maman de Damien Foulon dépositaire de presse pour l'Yonne, se retire. Après avoir servi depuis 1974 à Joigny puis à Auxerre.
Il faudrait moderniser le local et l'étendre afin de mieux pouvoir proposer de livres, journaux et revues aux clients et mieux répondre à leurs attentes.
Au fil des ans, l'activité avait baissé. Ils étaient 7 autrefois à servir la clientèle.
Trois employés plus la patronne sont concernés par cette cessation d'activité, au 26 rue de la Draperie.
Le maire d'Auxerre, Guy Férez, regrette cette fermeture et évoque une perte cruelle au coeur de la cité. Jean-Pierre Soisson évoque un drame, lui qui la fréquente depuis les années cinquante, années de lycée, surtout le dimanche matin.
Les gougères de chez Bertrand parmi les meilleurs de la cité, n'auront plus le même goût.
Pour l'heure, rien ne permet d'affirmer qu'il y aura un jour un repreneur : locaux trop étroits, impossibilité d'extension, entre autres.
Le maire au courant depuis le mois de mai, avait pris les devants. Il envisageait un kiosque place des Cordeliers afin de pallier cette fermeture. Mais entre un kiosque et une librairie-papeterie-marchand de journaux, lieu de rencontre et d'échanges en centre ville, il n'y a pas photo.
Mais le maire a aussi une autre idée, celle de dénicher des locaux plus conséquents afin qu'Auxerre et les Auxerrois puissent bénéficier d'une maison de la presse en centre ville.
Ainsi va le monde.
P-J. G.
Interview réalisée le 17 juin 2015
Commentaires
encore un commerce du centre ville qui ferme ... monsieur le maire et son adjoint monsieur PARIS ont peut etre en tete la construction d une autre maison de retraire ... quelle trsitesse ce centre ville
Le monde change ainsi que les modes de consommation.
Ne feignons pas de nous indigner.
Nous participons tous, peu ou prou, à l'évolution.
Pas de tartufferie.
Saluons le passé qui remue de la nostalgie. C'est qu'il fut bon.
Regardons vers l'avenir et décidons ce que nous voulons.
Pour l'heure c'est le chacun pour soi, au moindre coût.
Les achats sur internet sont monnaie courante : on peut tout avoir.
C'est du temps gagné sans se déplacer, pour d'autres usages du temps qui court.
L'homme qui ne change pas est un homme absurde.
Pffff encore un magasin qui ferme quel dommage mais je ne jette pas la pierre sur nos élus
J'espère qu'une solution sera trouver
Que dire aussi de la fermeture de l'excellente boucherie des Rosoirs tenue pendant des années par Antoine, un super boucher avec une qualité de viande incomparable. Ce n'est pas la maison de la presse mais c'est un commerce de proximité qui ferme et personne ne s'en est préoccupé, il ferme dans l'indifférence générale,détruit par la grande distribution, grand frais, la ferme dans les clairions. Le boucher de la rue Joubert va lui aussi partir. Combien de boucheries reste il à AUXERRE. Antoine va nous manquer. Bonne retraite.
oui cela est dramatique comme tous ces autres commerces en tant qu ancien commercant d auxerre mais il etait tellement commercant et aimable?????
C'est là que j'achetais mes Tintin reliés une fois l'an.
Paysans et petits commerçants, vous n'êtes pas bien défendus par vos élus. mourrez, en entraînant vos enfants dans l'incertitude
C'est assez édifiant qu'un site web annonce la fin de la maison de la presse...celle d'Arles est en vente sur....le Bon coin,,,,
Le comble c'est bien de voir les responsables décideurs se lamenter ou se planquer devant cette conséquence.
On le savait, dans presque toutes les villes il en est de même, on lache aux grands groupes avaleurs, le domaine du commerce pour construire ce que l'on appelle aujourd'hui les nouveaux centres villes où tout y est.le commerce spécialisé, le commerce de détail, le commerce culturel (sic), le commerce de santé, enfin on invente en périphérie un lieu de rassemblement détruisant ce que Vonette signale si bien, le domaine social, et pour toujours. Ce que nos générations successives ont construit, le coeur de ville tellement galvaudé, le centre historique abandonné, et en l'espace d'une génération d'élus, d'un revers de main tout foutre en l'air.alors la maison de la presse entre autres est cette conséquence d'un urbanisme ignoré, abandonné au fil de l'eau aux grands groupes pour faire de l'argent au nez et à la barbe des commerçants de détails structurants la cité..... Souvenons-nous il n'y a pas si longtemps "l'arquebuse" c'était le modèle réduit des clairons proposé.... Soit, nous sommes tous responsable d'avoir cette incapacité à laisser faire, n'est-ce pas ?
Je viens de m'apercevoir que j'ai pratiqué la Maison de la Presse depuis pratiquement cinquante ans... peu de jours où je ne suis pas allé chercher ma dose de journaux et de magazines. Tout gosses, nous y allions déjà avec mon frère y faire provision d'illustres et de bouquins de la bibliothèque. Un rituel annuel avant le départ en vacances en famille. Et puis un peu après sont venus le temps des magazines comme Lui et Play Boy. Il fallait alors s'armer de courage avant de subir le regard ironique et malicieux des vendeuses... Mais ce sont des histoires d'autrefois...
Reste que la disparition de la Maison de la Presse, au delà des nostalgies qu' elle suscite, marque sans doute le début de la fin d'une certaine manière de s'informer. Etait-ce mieux avant ? Je n'en sais trop rien. Mais la visite quotidienne au marchand de journaux participait d'une forme de célébration collective. Nos tablettes informatiques nous laissent assez seul devant les mouvements du monde...
Oui, dommage que çà disparaisse mais pas plus ni moins qu'une boucherie, un restaurant, un commerce de vêtements, une épicerie, un photographe, une librairie, un magasin de jouets, de chaussures. Il fallait peut être anticiper avant de venir se lamenter. Les exemples ne manquent pas à AUXERRE de fermetures de commerces dues à une politique de la ville inconséquente. On a permis une extension de grandes enseignes en périphérie sans rapport avec la densité de population, sans doute pour une histoire de fric, et maintenant on vient pleurer ? En plus, çà continue !! Quelle hypocrisie de la part de nos édiles ! Et ce n'est pas un phénomène propre à AUXERRE. Partout en FRANCE c'est la même politique.
Ce genre de commerce est un des coeurs d'une ville... Loin de n'être qu'un commerce, c'est un point de rencontre, un arrêt papoti-papota, un lieu familier où on sait trouver lecture et interlocuteurs, une ambiance à la saveur particulière, des "avez-vous lui ceci, qu'en pensez-vous?"...
Dommage que ça disparaisse...