Jean-Jacques Lenne s'est éteint le 11 juillet tirant sa révérence dans la plus grande discrétion. C'était sa volonté (DR)

 

Il laisse un fils de 20 ans, Valentin, qui vient de réussir le concours du Conservatoire de Dijon, à la satisfaction de son père. Jean-Jacques Lenne laisse aussi des amis fidèles et des proches, chers. Il laisse la grande famille du rallye.

Il a été incinéré à Auxerre en présence d'une poignée de proches dont Bernard Béguin son coéquipier de rallye qui évoque un homme attachant et plein de qualités humaines.

Enfant de Septfonds en Puisaye où ses parents étaient instituteurs (son père était anglais. Blessé durant la guerre il fit la connaissance de sa future femme), Jean-Jacques Lenne a fait des études de droit avant d'intégrer le ministère du travail.

Le Poyaudin discret voire reservé à l'humour décapant qui maniait le deuxième degré comme certains respirent, est vite devenu sportif de haut niveau, un statut qui lui a permis, pendant quinze ans, de parcourir les pistes automobiles de rallye dans le monde entier. Associé comme navigateur au pilote et comparse de toute une vie Bernard Béguin, ils ont raflé de multiples titres y compris celui de champions du monde.

À la fin de l'aventure passionnante, le retour au bercail du ministère du travail fut dur. C'est naturellement que Jean-Pierre Soisson contribua à propulser JJ Lenne dans le monde économique à un moment crucial, celui de la création et du lancement de la Maison de l'Entreprise à Auxerre au carrefour de la route de Saint-Florentin.

Jean-Jacques Lenne (formation), esprit indépendant et libre, chercheur permanent de solutions, fit partie des piliers de l'entreprise, avec Michel Pisani (direction générale) - l'homme qui soufflait du vent  pour que les autres fassent les voiles - et Jean Saint-Réquier (l'ingénieur administratif de l'ombre), un trio qui réussit contre vents et marées à créer en France la première école d'ingénieurs par la voie de l'apprentissage, projet auquel personne ne croyait et que d'aucuns ne voulaient pas, cfr le comité d'éthique des ingénieurs qui voyait là une dévalorisation du métier, alors qu'un rapport de 1990, montrait que la France allait manquer d'ingénieurs. Ce fut une épopée et une sacrée équipe qui ne lâcha jamais.

Mais en septembre 1990, la première école d'ingénieurs par alternance de ce type en France ouvrit à Auxerre appuyée sur l'UFR, l'unité de formation et recherche, sciences et techniques. Des enseignants chercheurs et doctorants, l'UFR sciences et techniques a permis ça avec les formations bac +2. Depuis ce type d'écoles s'est multiplié sur tout le territoire national.

JJL fit valoir ses droits à la retraite en 2009. Jamais il ne conçut de la nostalgie pour sa première vie, celle de co-pilote navigateur de rallye pendant 15 ans et plus. Il achetait les revues automobiles et n'a jamais cessé de s'intéresser au sport dans lequel il excella.

On ne croisera plus l'homme solide, efficace et discret, aux petits yeux rieurs cachés derrière ses lunettes. Mais il demeure présent dans le coeur de celles et ceux qui l'ont connu et aimé.

 

P-J. G.

 

 

Le Poyaudin Jean-Jacques Lenne (au fond à droite cravate rouge) fut un des piliers de la Maison de l'Entreprise à Auxerre dans l'Yonne (DR)

 

 

Un authentique champion

 

 


Bernard Béguin (à gauche) et Jean-Jacques Lenne un équipage champion du monde des rallyes (DR)

 

Né le 28 aout 1947, Jean-Jacques Lenne fut des années durant, le navigateur de Bernard Béguin en rallye.

Aux côtés de Béguin successivement dans le baquet des Porsche 911SC BMW M1 et FIAT 131 Abarth, il a remporté toutes les plus grandes épreuves :

Et notamment, les Cévennes en 1979 et le Tour Auto en 1980  et l’Antibes en 1982  avec la Porsche. De nouveau l’Antibes en 1983 avec la BMW M1.

Les 1000 pistes en 1985 avec la Porsche 911 SC.

Le Var en 1987 et surtout le Tour de Corse en 1988, avec la M1.

Ils remportèrent ensemble un titre national en 1979 et plus d’une vingtaine de victoires scratch, avec en point d’orgue, le Tour de Corse 1987 en championnat du monde.

Auparavant, Lenne avait débuté comme équipier de Bernard Fiorentino en 1976 dans le baquet d’une Simca 1000 puis d’une Rallye II.

 

Jean-Jacques Lenne (Photos Jean-Luc Taillade)