Le plus extraordinaire après le match perdu par l'AJA au Stade Lavallois, au-delà du résultat (4-1) après avoir mené 0-1 à la mi-temps, sont les réactions de l'entraîneur et du président de l'AJA.

Le premier affirme ne pas comprendre ce qui s'est passé. Pire, il avoue ne pas arriver à analyser.

Le  second se dit atterré, évoque le manque de mental et la faute professionnelle, terme qu'il affectionne, et que des joueurs ânonnent en anticipant et en demandant pardon. Il ne manquerait plus qu'ils récitent un acte de contrition et pourquoi pas dix ave et dix pater.

Il est vrai que tout ne s'explique pas. Heureusement d'ailleurs car la vie serait impossible et franchement ennuyeuse.

Puisque le marché aux essais d'explication est ouvert au point que des supporters envisagent un stade vide, vendredi soir, en signe de protestation muette, pour la réception de Tours, allons-y d'une obole.

1/ Ce n'est pas mentalement que les joueurs ont craqué, mais d'abord physiquement. On ne peut pas être fort dans la tête que si on n'est pas fort physiquement. Par surcroît il faisait très froid et ce froid ne convient pas à tout le monde, réduisant la performance de certains organismes. Donc, il faut remettre en cause la préparation.

2/ Les jeunes de l'AJA, talentueux, n'ont pas vingt ans. Ils sont encore en phase de formation et d'adaptation au haut niveau. Or on leur demande de faire monter Auxerre en Ligue 1. Beaucoup trop lourd à porter.

3/ Paradoxalement, ils s'entraînent avec les "vieux" et en font donc autant qu'eux. C'est-à-dire pas plus. Or la formation c'est justement en faire davantage pour s'améliorer à tout point de vue. Des garçons comme Kilic, Vincent, Berthier, Lefèbvre et compagnie ne travaillent pas assez. Certains peuvent prendre un peu de poids, juste ce qu'il faut pour ne plus avoir le même rendement. la différence au haut niveau ne se cache-t-elle pas dans les détails ?

4/ Konaté était absent en raison de douleurs au dos. Or le jeune milieu de terrain court deux fois plus que les autres. Un jour lui aussi, aura un coup de mou. Son dos donne l'alerte. À lui seul, il ne peut, du jour au lendemain, encore en pleine formation, assurer un statut de joueur chevronné.

5/ Il est un joueur qui obtient la meilleure note dans la bible du foot France Football, sacré number one des amateurs. C'est un jeune Ajaïste. Il s'appelle Jacob. Une pointe. Une pointure future. Il joue en CFA et en U 19. Le coach ne l'a jamais convoqué. Pourquoi pas lui donner une mission sur deux ou trois matchs ? À la Saint-Valentin ?

5/ Beaucoup de joueurs - comme l'entraîneur - sont en fin de contrat et les discussions n'ont pas encore débuté. Donc pas de visibilité sur l'avenir.

Cela fait beaucoup non ? Et éclaire une certaine réalité.

L'hiver a débuté le 21 décembre.

Le printemps arrivera le 21 mars.

 

PEPPY