Ce bras de fer entre les prêtres et les amis de leur chapelle a tout d’un nuage de fumée… Trop de cris et d’indignation pour si peu de chose… la mauvaise foi semble remplacer la foi.

Pourquoi s’accrocher avec tant de vigueur à une pièce – et cette pièce en particulier - puisqu’on peut faire autre chose ? Pourquoi résumer les motifs de la censure à « La pièce est refusée car les mots Haine, Déteste, Emmerder et la phrase Je blesserai mon raciste de beau-père comme il me blesse, ce sera œil pour œil dent pour dent… » ce qui, pour qui ne lit pas attentivement les échanges de correspondance, paraît ridicule, alors que les vraies raisons sont plus subtiles : on ne conteste pas la valeur du texte mais il comporte des vulgarités et surtout exprime les sentiments de vengeance d’une adolescente, atmosphère agressive qui n’a pas sa place dans une chapelle.

Et donc pourquoi cette indignation sonore (même si poétique et musicale) alors que la pièce peut être jouée ailleurs d’une part, mais que la chapelle peut servir d’écrin à des concerts, expositions et récitals d’autre part?

Dans cette querelle trop exagérée pour être bien honnête, l’Association des Amis de la Chapelle du Beugnon ressemble un peu au cheval de Troie.  Méfiez-vous des cadeaux des Grecs. On le rappelle un peu lourdement d'ailleurs : sans les restaurations faites par l’Association, l’édifice ne serait aujourd’hui qu’un tas de ruines.

Les prêtres ingrats maintenant leur refusent un petit plaisir au nom d’une censure autour de mots que désormais tout un chacun a dans son vocabulaire.

La querelle fait diversion. Sur quoi ?

 

 

                                                                             Suzanne DEJAER