Jean-Christophe Moraud, préfet de l'Yonne (DR)

 



 

 Épisodes de grêle des 13 et 27 mai et pluies diluviennes du 29 mai et jours suivants

Une vingtaine de communes feront partie du premier contingent (prem!ère salve) de dossiers expédiés par le préfet de l'Yonne à Paris, demandant à être classées dans le cadre de l'état de catastrophe naturelle (catanat) qui doit être arrêté par le conseil des ministres, mercredi prochain.

Dossiers à déposer en préfecture avant samedi (demain) 10 heures. Les communes ont deux mois pour présenter leur dossier qui doivent faire état d'événements intenses et non simplement de dégâts. Une franchise de 150 000 euros existe.

Les communes qui ne seraient pas éligibles, pourront bénéficier après examen, de la dotation départementale pour les territoires ruraux.

 

 

On ne va pas reprocher au préfet Moraud l'oubli des tourments de Vireaux en Tonnerrois qu'un maire a eu l'outrecuidance de lui infliger d'entrée, pour la bonne cause.

Vireaux et les communes alentour ont subi les pires outrages climatiques de mémoire tonnerroise, valant la première page du quotidien local, ce qui n'est pas rien, on en conviendra en ces temps de disette pour tout le monde.

D'entrée ainsi, d'intelligence, on est passé de deux à trois épisodes cataclysmiques répertoriés, en l'espace d'un seul mois, le joli mois de mai.

Voilà qui témoigne d'une démonstration de l'humain. En une phrase, l'humain peut supplanter une administration  d'État remarquablement rôdée et expérimentée. Qui a laissé passer, ou plutôt a oublié administrativement parlant, un épisode humain intense des calamités climatiques qui se sont abattues par trois fois, et plus sur le département de l'Yonne.

L'humain ? Justement, il était au centre du débat provoqué par le préfet de l'Yonne, dans l'urgence, car la grêle, la pluie et les inondations n'attendent pas mais s'imposent.

Loin de nous l'idée d'une critique en ces moments difficiles pour beaucoup, déboussolés, apeurés, par la brutalité des éléments naturels, par dame nature pour simplifier. Sans oublier les phantasmes.

Cela dit c'est dans l'adversité, l'épreuve, que l'on voit les hommes. À la manière dont ils réagissent. Et savent se faire entendre.

 

Dans les clous

 

À regarder cette assemblée de maires accourus à l'invitation du préfet de l'Yonne en ce vendredi qui file vers le solstice d'été marquant le retour des ténèbres, et cette fin de semaine précipitée comme une précipitation mouillée, on a bien vu que tout aurait pu déraper d'un seul coup.

Sauf que Jean-Christophe Moraud était là, ferme et précis. Dans les clous. Step by step. Pour ramener les brebis égarées, ce qu'il fit avec un certain bonheur. Il était entouré de deux femmes, dont l'une sur sa gauche lui murmurait à l'oreille au moment du besoin, ce préfet natif de la fin du monde (Finistère), fut parfait. A l'écoute.

Il a tracé le chemin adminsitratif. Il a répondu aux questions et aux questionnements. Il a rectifié à l'équerre. Il a nuancé. Il a rassuré, ramenant toujours, avec simplicité, à la raison. Il a même, excellemment,  joué le rôle du bon père de famille. Et du psy. Il a relativisé. Il a endigué, un comble et un exploit.

Question.- Une cellule psychologique ... ?

- "Vous ne croyez pas qu'il y a d'autres priorités pour le moment ... ?

En attendant, le préfet Jean-Christophe Moraud a tenu à n'oublier personne. Il a remis à leur place dans leur rôle les députés et sénateurs de la République, dont un, arrivé en retard, qui s'est permis un hors sujet que le préfet a géré avec bienveillance.

Mais le temps presse : le préfet de l'Yonne a rappelé que l'état de catastrophe naturelle serait reconnu lors du Conseil des ministres du mercredi 8 juin, dans les zones les plus touchées par les intempéries qui affectent actuellement le pays.

Pour intégrer le premier train de communes concernées et déclarées, les maires doivent déposer leur dossier avant samedi, 10 heures, en préfecture de l'Yonne, en détaillant la nature des dégâts, et en chiffrant le coût.

Un premier rapport sera transmis, lundi, car une réunion interministérielle programmée, mardi soir, doit valider avant le conseil des ministres de mercredi (10 heures).

Les communes disposent toutefois d'un délai de deux mois à partir de l'épisode climatique exceptionnel, pour demander l'état de catastrophe naturelle auprès de la préfecture.


Pierre-Jules GAYE

 

 

 

Les maires de l'Yonne à la réunion d'information du préfet, vendredi après-midi, dans les locaux rue Monge, sur les dispositifs d'aides et les modalités à accomplir. Au-delà, une pédagogie d'assistance et une vision (DR)