Mardi soir, rassemblement de parents d'élèves et de professeurs du collège Bienvenu-Martin devant la mairie d'Auxerre (DR)

 

 

Il n'y a jamais eu de débat au conseil départemental  de l'Yonne sur l'idée lancée de la fermeture du collège Bienvenu-Martin d'Auxerre, au mois de janvier, qui a défrayé la chronique depuis.

L'idée est qu'il faut rationaliser les équipements et économiser ici pour investir là.

À vrai dire, personne ne comprend cette décision venue d'en haut et jamais vraiment expliquée, arguments à l'appui.

La logique politique politicienne semble avoir eu la main pour imposer cette idée. Au dépens de la prospective et la vision d'avenir des collèges de l'Yonne en termes de besoins d'évolution démographique et de qualité d'enseignement et d'insertion sociale. Cet établissement scolaire est classé en zone d'éducation prioritaire dans un quartier sensible, en plein renouvellement urbain dans le cadre du contrat de Ville.

Comment s'étonner que les parents d'élèves et les enseignants percoivent cette décision à venir de fermeture de Bienvenu-Martin comme une injustice et une incohérence ? Sachant qu'ils sont aux premières loges pour affirmer que ce collège exemplaire doté d'un vrai projet, est une fabrique de la réussite. Le témoignage d'un parent d'élève est à cet égard émouvant, que vous pourrez entendre dans notre video.

Pourquoi le doute semble-t-il s'installer parmi les élus départementaux qui vont devoir prendre leurs responsablitiés et décider dans l'intéret bien compris de l'Yonne ?

Ils sont de plus en plus nombreux à s'interroger sur la pertinence de la corrélation fermeture à Auxerre-ouverture dans le Nord. Parce que la réalité des chiffres montrent qu'il n'y a pas de corrélation. La fermeture de Bienvenu-Martin correspond à une économie de 150 000 euros et non 500 000 comme annoncé parce que les coûts d'enseignement ne seront pas supprimés mais déplacés.

Par ailleurs, le coût de construction d'un nouveau collège est de l'ordre de 15 millions d'euros au bas mot et davantage dans cinq ans. Or aucune programmation budgétaire ne prend en compte cet investissement que le conseil départemental est incapable de financer dans les conditions budgétaires actuelles, conditions qui sont appelées à se dégrader encore davantage.

Le doute avait déjà gagné les rangs en regard de la méthode employée, sans aucune concertation ni préparation du dossier sinon une étude sous-traitée à la va-vite, aux conclusions contestables et en tout cas contestées d'autant que la dernière mouture modifie bizarrement certaines conditions.

Un signe ne trompe pas qui relève du gag. Lundi, en commission des finances, réduite à trois membres, le vote a donné une majorité contre la fermeture, Marie-Laure Capitain la présidente, étant la seule à voter pour la fermeture.

Comment les élus départementaux réagiront-ils au vote à main levée ou à bulletin secret, au moment où le président de séance annoncera que la dite commission a rendu un avis défavorable à une proposition allant dans le sens inverse ?

 

P-J. G.

 

Laure Timon et Virginie Henry, parents d'élèves : "un profond sentiment d'injustice car ce collège est une fabrique de la réussite ..." (DR)